La crise continue chez le Parti libéral du Québec (PLQ): Pablo Rodriguez a annoncé jeudi qu’il a décidé d’exclure Sona Lakhoyan Olivier du caucus de son parti le temps d’une enquête de la Commissaire à l’éthique.
«La commissaire cherchera à déterminer si la Députée (Mme Lakhoyan, NDLR) a utilisé ou permis l’utilisation de ressources de l’État mises à la disposition du bureau de circonscription de Chomedey à des fins partisanes, soit à l’occasion de la course à la direction du Parti libéral du Québec», a écrit le bureau de la commissaire dans un communiqué.
J’ai été informé aujourd’hui que la Commissaire à l’éthique a lancé une enquête sur l’utilisation des ressources du bureau de circonscription de la députée de Chomedey, Sona Lakhoyan Olivier.
— Pablo Rodriguez (@pablorodriguez) December 4, 2025
Dans les circonstances, j’ai pris la décision de l’exclure du caucus du Parti libéral…
Le PLQ est empêtré dans cette crise en raison de la publication de plusieurs allégations visant cette course à la chefferie remportée par M. Rodriguez – en plus de tout le conflit entourant Marwah Rizqy.
Mardi matin, le Journal de Montréal rapportait qu’un entrepreneur aurait versé de l’argent à la campagne de M. Rodriguez, à la demande d’un ami qui aurait recherché un prête-nom.
Un autre article du même média a révélé des textos suggérant que des membres qui appuyaient Pablo Rodriguez lors de la course auraient eu des récompenses en argent. Les personnes à l’origine de ces messages ne sont toutefois pas nommées dans le texte.
La députée libérale Sona Lakhoyan Olivier a accusé les médias d’être responsables de cette crise.
«Mon chef, il est très bon et il a très bien réagi à cette crise que vous avez créée parce qu’on n’a aucune preuve qui a écrit ces textos. C’est pas moi, donc c’est qui? Vos informateurs anonymes, allez me les faire sortir parce que moi je suis tannée», a-t-elle lancé, visiblement furieuse.
Le député Marc Tanguay a déjà admis que c’était des moments difficiles.
«On est une équipe unie derrière notre chef Pablo Rodriguez (...) Avec son leadership, on va passer à travers», a-t-il affirmé.
La crise continue
Rappelons que le PLQ est en crise depuis que la députée Marwah Rizqy a congédié sa directrice de cabinet, Geneviève Hinse, une proche de Pablo Rodriguez, sans lui en avoir parlé précédemment.
Les raisons du congédiement de Mme Hinse demeurent nébuleuses encore aujourd’hui.
Dans une lettre de l’avocate de Marwah Rizqy, on affirme que Geneviève Hinse a été renvoyée «en raison d’importants manquements en matière d’éthique, notamment en ce qui concerne le respect des normes de l’Assemblée nationale du Québec, des procédures internes et des attentes liées à la fonction qu’elle occupait».
On ajoute que Geneviève Hinse aurait refusé de consulter la commissaire à l’éthique comme demandé par Mme Rizqy.
En raison de cette crise, le nouveau chef parlementaire du PLQ, André Fortin, a indiqué avoir demandé à la commissaire à l’éthique un accompagnement au sujet de l’utilisation des ressources de l’Assemblée nationale dans un contexte d’un chef extra-parlementaire.
Pablo Rodriguez a exhorté Marwah Rizqy de lui fournir des explications quant au congédiement de Mme Hinse. Devant le silence de sa députée, il l’a finalement exclue du caucus mardi, l’accusant d’avoir «manqué de loyauté».
Le chef libéral a aussi indiqué avoir entamé des discussions pour que Geneviève Hinse réintègre son poste de directrice de cabinet.
Le chef libéral a dit ne voir «aucun lien» entre le congédiement de Mme Hinse par Marwah Rizqy et les mystérieux textos du «Journal de Montréal».
La semaine dernière, l’Unité permanente anticorruption (UPAC) a indiqué «être en validation d’informations (…) concernant des allégations d’actes répréhensibles visant le Parti libéral du Québec».
