Art et culture

Le milieu culturel manque de loyauté envers le Québec, soutient le chef du PQ

«La vacuité intellectuelle et l’aplaventrisme d’une partie substantielle du milieu culturel québécois sont franchement gênants.»

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Le chef du Parti québécois, Paul St-Pierre Plamondon, en point de presse à l'Assemblée nationale le 25 novembre 2025. LA PRESSE CANADIENNE/Jacques Boissinot Le chef du Parti québécois, Paul St-Pierre Plamondon, en point de presse à l'Assemblée nationale le 25 novembre 2025. LA PRESSE CANADIENNE (Jacques Boissinot)

QUÉBEC — Les porte-parole du milieu culturel manquent de loyauté envers le Québec, soutient le chef du Parti québécois, Paul St-Pierre Plamondon.

Mardi, des représentants de plusieurs associations culturelles ont salué dans un article de Radio-Canada la nomination de Marc Miller à titre de ministre fédéral de l'Identité et de la Culture canadiennes.

Cela a piqué au vif M. St-Pierre Plamondon, qui a déclaré sur les réseaux sociaux: «La vacuité intellectuelle et l'aplaventrisme d'une partie substantielle du milieu culturel québécois sont franchement gênants. J'ai honte.»

En point de presse à l'Assemblée nationale mercredi, le chef péquiste s'est défendu en disant s'être senti «vraiment heurté par le comportement de certaines personnes».

Après tout, M. Miller, un ex-ministre de l'Immigration dans le gouvernement Trudeau, est l'un des «architectes de notre déclin linguistique», a-t-il dit.

«Est-ce qu'on peut, avec ce bilan-là, s'adresser à Marc Miller en lui disant: "On est tellement contents de travailler avec vous, quel ministre de calibre et tout ça?"

«Il y a des limites à être déloyal envers le Québec (...) en faisant le vide de tout le préjudice subi», a pesté M. St-Pierre Plamondon.

«Un moment donné, on a le droit de s'attendre à ce que (...) les porte-parole du milieu culturel québécois soient loyaux envers le Québec et la francophonie.»

Parmi les groupes qui se sont réjouis de la nomination de M. Miller: la Société des auteurs de radio, télévision et cinéma (SARTEC), l'Association québécoise de la production médiatique (AQPM), l'Association nationale des éditeurs de livres (ANEL).

Le directeur général de la SARTEC, Laurent Dubois, a dit par exemple trouver «rassurant d'avoir quelqu'un de cette envergure pour faire entendre la voix des artistes».

Hélène Messier, présidente-directrice générale de l'AQPM, a affirmé pour sa part que M. Miller «va être un grand porteur de dossier» et qu'elle ne «doute pas de son attachement pour la culture québécoise».

«Indigne»

Les attaques de PSPP sont «indignes», ont déploré ses adversaires politiques, mercredi.

«C'est indigne d'un chef de parti (...) de dire qu'il y a une vacuité intellectuelle dans le milieu culturel québécois», a dénoncé en point de presse le chef parlementaire du Parti libéral, André Fortin.

«C'est inacceptable. M. St-Pierre Plamondon doit s'excuser. Ça n'a pas de bon sens dire ça», a acquiescé le co-porte-parole de Québec solidaire, Sol Zanetti.

«C'est un futur premier ministre qui est en train d'exprimer son mépris pour la classe culturelle québécoise, pour les gens qui font vivre la culture québécoise (...) de façon absolument condescendante», a-t-il renchéri.

De leur côté, le premier ministre François Legault et son ministre de la Culture, Mathieu Lacombe, ont refusé de critiquer les propos de M. St-Pierre Plamondon.

La veille, M. Legault avait envoyé une volée de bois vert à Marc Miller, accusant le nouveau ministre de dire des «conneries» concernant le français au Québec.

M. Miller avait affirmé, mardi matin, qu'il en avait assez du débat sur le déclin du français, trop politisé à son goût. «Comme Québécois, je suis assez tanné de ce débat qui est généralement identitaire, qui est électoraliste», avait-il dit.

«De 2022 à 2024, le pourcentage de francophones à Montréal est passé de 48 % à 43 %. Pis là, Marc Miller, le nouveau ministre fédéral de la Culture, vient dire qu’il est tanné du débat sur le déclin du français. Quelle honte!» a fulminé M. Legault.

Mercredi après-midi, Marc Miller s'est levé aux Communes pour répliquer à Paul St-Pierre Plamondon.

«Monsieur le président, j'apprends ce matin que le mouvement séparatiste veut imposer un test de loyauté aux artistes québécois. (...) Les séparatistes n'ont pas le monopole sur la fierté et la loyauté québécoises», a-t-il déclaré.

- Avec les informations d'Émilie Bergeron, à Ottawa

Caroline Plante, La Presse Canadienne

Caroline Plante

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Journaliste