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Violence par armes à feu: un été «moins chaud» que prévu à Montréal

L'augmentation redoutée des épisodes de violence par armes à feu à Montréal n'aura finalement pas eu lieu.

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Violence par armes à feu: un été «moins chaud» que prévu à Montréal Violence par armes à feu: un été «moins chaud» que prévu à Montréal

L'augmentation redoutée des épisodes de violence par armes à feu à Montréal n'aura finalement pas eu lieu.

C’est du moins ce que démontrent de nouvelles données publiées mardi par le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) qui indiquent une baisse des évènements liés aux armes à feu de 25,4 % en comparaison à la saison estivale de l’an dernier.

Pour la période du 1er juin au 30 septembre 2023, le SPVM a dénombré 35 évènements de décharge d’armes à feu, comparativement à 43 l'année précédente. De plus, les autorités ont enregistré cinq meurtres et 13 tentatives de meurtre par arme à feu, contre huit et 20 pour la même période. 

Qualifié de «résultat encourageant» par la police, le SPVM indique que ces données s'inscrivent dans une «tendance à la baisse» qui a commencé à s'opérer depuis le début de l'année 2023

Pas moins de 133 arrestations relativement aux armes à feu ont été effectuées lors de cette même période. On note aussi une saisie de 258 armes de tout genre. 

Si la violence par armes à feu semble avoir diminué en 2023, la criminalité en générale a quant à elle augmenté en 2022 à Montréal. Le rapport annuel du SPVM déposé en juin dernier confirmait que les infractions au Code criminel ont bondi de 13,6% en 2022, selon des données établies sur une moyenne des cinq dernières années.

Selon la criminologue Maria Mourani, il s’agit de statistiques «normales».

«On a vu au début de l’été que les policiers savaient déjà que l’été allait être chaud et ils ont pris les moyens, justement, pour que l’été ne soit pas chaud», relève Mme Mourani.

Voyez son intervention au bulletin Noovo Info 17 animé par Marie-Christine Bergeron dans la vidéo liée à l’article.

«On le sait,  la grande majorité de fusillades qu’on peut avoir dans une ville, c’est une minorité d’individus qui le font. Habituellement, ce sont des sujets d’intérêts connus par les policiers. C’est ce qu’ont fait les policiers cet été, ils se sont attaqués aux membres des groupes criminels et ils ont retiré les armes de la rue, ce qui est efficace», poursuit la criminologue.

Enquêtes, prévention et renseignements

Le SPVM attribue la baisse de la violence armée à la pluralité de son approche. Ainsi, la bonification de la visibilité policière, les enquêtes criminelles, la prévention et le renseignement expliquerait en grande partie la situation dans la métropole québécoise. 

«Le fait d’avoir fait évoluer notre stratégie, en mettant en place des collectifs au début de la saison estivale pour effectuer de la dissuasion ciblée, est une mesure additionnelle qui est aussi venue nous aider dans nos efforts de réduction du nombre d’événements sur notre territoire», explique le porte-parole et responsable des communications du SPVM, l’inspecteur David Shane. 

M. Shane ne manque par ailleurs pas de souligner l'apport des partenaires communautaires, institutionnels et gouvernementaux à la diminution de la violence par armes à feu. 

Pour la criminologue Maria Mourani, c'est en utilisant la méthode la répression et de la prévention qu'on obtient les meilleurs résultats. 

«Si on fait juste de la répression, on va avoir un impact négatif. Il faut autant faire de la prévention que de la répression et de l’intervention. Actuellement, ce qu’on voit un peu partout dans les villes, dont à Montréal, c’est qu’on va avoir du court terme et à moyen terme de la répression sur des individus criminalisés, qu’on connait, et on va faire de la prévention chez les jeunes à risque.»

Le danger de relâcher la pression

Maria Mourani est catégorique: il pourrait être risqué de relâcher la pression exercée pour diminuer la violence armée. «Le grand problème, quand on a des grosses escouades, c'est que lorsque ça se calme, le politique décide de couper. C'est là que ça va mal», insiste-t-elle.