L’OTAN a averti mardi Moscou que l’«escalade» devait cesser, après plusieurs intrusions russes dans l’espace aérien de l’Alliance, et assuré qu’elle était prête à se défendre, par tous les moyens.
«La Russie porte l’entière responsabilité de ces agissements, qui sont de nature à conduire à une escalade, risquent de donner lieu à une erreur d’appréciation et mettent des vies en danger. Tout cela doit cesser», a mis en garde l’OTAN, dans un communiqué.
Après trois incursions de drones ou avions de combat russes dans le ciel de l’OTAN en moins de deux semaines, l’Alliance a décidé de hausser le ton.
Les 32 pays alliés de l’OTAN «emploieront, dans le respect du droit international, tous les outils militaires et non militaires qu’ils jugeront nécessaires pour se défendre et pour écarter toutes les menaces, d’où qu’elles viennent», a encore indiqué ce communiqué publié après une réunion, au niveau des ambassadeurs, du Conseil de l’Atlantique nord (Nac), plus haute instance politique de l’Alliance.
L’OTAN ouvrira le feu «en fonction des renseignements disponibles concernant la menace posée» par des avions ou des drones, a ensuite expliqué devant la presse son secrétaire général Mark Rutte.
En Estonie, «les forces de l’OTAN ont rapidement intercepté et escorté l’appareil sans escalade, car aucune menace immédiate n’a été évaluée», a-t-il expliqué.
Vendredi, trois avions de combat russes sont entrés dans l’espace aérien estonien et y sont restés pendant 12 minutes, déclenchant des protestations de l’OTAN et de l’Union européenne contre une nouvelle «provocation» russe, tandis que Moscou a démenti toute violation.
Cette incursion est intervenue après qu’une vingtaine de drones ont pénétré en Pologne, également membre de l’OTAN, dans la nuit du 9 au 10 septembre. Des chasseurs néerlandais avaient alors abattu trois d’entre eux, une première dans l’histoire de l’Alliance depuis sa création en 1949.
L’OTAN avait alors annoncé le renforcement de ses frontières orientales avec l’opération Eastern Sentry (sentinelle orientale). Mais cela n’avait pas empêché les trois avions de combat russes de violer quelques jours après l’espace aérien estonien.
Interrogé sur la capacité de l’OTAN à dissuader la Russie, après cette séries d’incidents, M. Rutte a réitéré que l’Alliance était prête à «défendre chaque centimètre de son territoire».
Nous travaillerons et agirons toujours avec calme et détermination, les Russes le savent, et (ils) savent aussi que si nécessaire, nous n’hésiterons pas», a encore affirmé M. Rutte.
Des drones ont également survolé lundi Copenhague, contraignant les autorités à fermer l’aéroport de la capitale danoise pendant plusieurs heures. Mais M. Rutte a souligné qu’il était encore «trop tôt» pour savoir si la Russie était également impliquée dans ce nouvel incident.
«Les Danois sont en train d’évaluer exactement ce qui s’est passé (…) Il est trop tôt pour se prononcer», a-t-il indiqué lors d’une conférence de presse, précisant qu’il avait échangé avec la première ministre danoise Mette Frederiksen.
