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Vincent Marissal laisse toutefois la porte entrouverte pour le futur.
Malgré de mauvais sondages et une année 2024 particulièrement difficiles pour son parti, le député solidaire de Rosemont, Vincent Marissal, indique finalement qu'il ne briguera pas la mairie de Montréal. Mais il ne ferme pas définitivement la porte pour l'avenir.
«Après une longue et sérieuse réflexion, j’ai décidé de décliner ce magnifique défi. Je ne doute pas de mes capacités d’apprentissage et de leadership, mais la modestie m’impose une conclusion: on ne s’improvise pas maire de Montréal», écrit-il dans une lettre publiée dans «La Presse» mercredi matin.
Son nom circulait depuis quelque temps et il avait lui-même confirmé être en réflexion.
«C’est flatteur et même grisant de constater que des gens nous voient occuper un tel poste. Je remercie ceux et celles qui m’ont approché», ajoute-t-il dans sa missive.
Évoquant notamment le fait qu’il n’est pas «indépendant de fortune», le député solidaire indique que l’option de se lancer à la mairie provoquait chez lui «un grand souci éthique», et ce, même si faire campagne à la mairie en restant député est «permis par la loi».
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«Des discussions préliminaires avec le bureau de la Commissaire à l’éthique et à la déontologie (...) m’ont confirmé que le chemin vers la mairie est très étroit et bordé de fils barbelés sur lesquels il est facile de s’écorcher», explique le député solidaire.
Vincent Marissal laisse toutefois la porte entrouverte pour le futur.
«Bref, je passe mon tour, mais je ne tourne pas le dos à cette ville que j’aime tant. Quelque chose me dit que ce n’est peut-être pas la fin définitive entre Montréal et moi. Entre Montréal et vous, qui m’avez encouragé à plonger, qui m’avez offert votre aide et même votre candidature, qui me suggérez de garder le contact et de poursuivre la discussion», écrit-il en conclusion de sa lettre.
Québec solidaire (QS) a eu une année 2024 difficile en raison de controverses qui ont particulièrement affecté Vincent Marissal.
Émilise Lessard-Therrien a démissionné de son poste de co-porte-parole en avril dernier, quelques mois seulement après avoir été élue. Le député de Rosemont, qui l’avait appuyé dans la course, avait dit ressentir une «certaine culpabilité».
Ce départ avait provoqué des tensions à l’interne quant au style de leadership de l’autre porte-parole du parti, Gabriel Nadeau-Dubois. Vincent Marissal avait alors soutenu qu’il devait changer sa manière de gérer QS.
Puis, en novembre, le député solidaire de Maurice-Richard, Haroun Bouazzi, a mis le feu aux poudres en affirmant qu’il voyait «tous les jours» à l’Assemblée nationale «la construction de cet Autre» dont la culture «serait dangereuse ou inférieure».
Le député solidaire a ensuite refusé de s’excuser, et a jeté de l’huile sur le feu lors d’une entrevue à la radio de Radio-Canada. Ses déclarations ont provoqué des divisions entre les militants du parti et un important malaise au sein des députés solidaires.
Vincent Marissal avait été ébranlé par cette histoire.
«C’est difficile de faire mon travail dans ce temps-là, alors j’en appelle à la maturité. J’en appelle au travail, au professionnalisme. Qu’on arrête de s’éparpiller dans des “sides show” qui n’ont pas rapport (...) C’est un message à tous les députés de la planète : quand vous mettez votre parti dans le trouble, ça n’aide personne. Et Haroun, il nous a entendus», avait-il alors affirmé.
À l’époque, le député de Rosemont avait aussi refusé de dire s’il avait encore confiance en Haroun Bouazzi.