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«Je suis convaincu que politiquement, le NPD et les libéraux sont devenus toxiques l'un pour l'autre.»
L’attente en aura valu la peine pour Yves-François Blanchet et le Bloc québécois (BQ) lundi, alors que la victoire de Louis-Philippe Sauvé dans LaSalle-Émard-Verdun a été confirmée tard dans la nuit.
Le parti s’est du même coup doté d’une deuxième circonscription sur l’île de Montréal. Il s'agit d'une surprise aux yeux de M. Blanchet, qui a expliqué en entrevue sur les ondes de Noovo Info que l'ouest de l'île de Montréal n'est pas un territoire reconnu pour appuyer le mouvement souverainiste.
Le chef du Bloc s'est dit «extrêmement content» et honoré de la confiance que les électeurs de la circonscription ont placée en son député et en son parti.
Le chef a vanté la campagne de Louis-Philippe Sauvé ainsi que le travail des militants et bénévoles, qui ont «sué sang et eau dans l'espoir réussi de gagner la circonscription».
Mais quelques heures seulement après cette victoire, M. Blanchet a admis que le plus dur restait à faire dans la circonscription. «[M. Sauvé] a le fardeau de la preuve. Ça peut paraître surprenant, mais maintenant, les gens de la circonscription vont se tourner vers Louis-Philippe pour leurs besoins. Pendant longtemps, partout dans l'ouest de Montréal, si tu survivais à l'investiture du Parti libéral, tu avais un parti sur lequel tu pouvais demeurer bien assis», a-t-il poursuivi, assurant que le député ne ménagerait pas ses efforts pour confirmer que les électeurs avaient fait le bon choix.
De son côté, le nouveau député Louis-Philippe Sauvé a mentionné que son élection était «le plus beau et le plus grand privilège» qui lui avait été accordé.
«Je m'efforcerai, et c'était là ma seule promesse électorale, de me montrer digne de la confiance que les gens de chez nous m'ont accordée. Rapidement, je vais me mettre à l'ouvrage. Notre monde n'a pas eu de député pendant huit mois», a-t-il déclaré.
Concernant le déclenchement éventuel d'élections fédérales, Yves-François Blanchet est demeuré prudent. «Je serai pressé de partir en élection dès que j'aurai l'impression que les libéraux ne seront pas disposés à accorder ce qu'on demande. Quelle est la situation la plus utile? La situation la plus utile pour les aînés, pour les gens qui sont inquiets sur l'aide médicale à mourir, de la réussite de l'immigration, de la préservation et la mise en valeur du français [...] notre devoir est d'aller chercher quelque chose, de faire des gains», a-t-il énuméré.
M. Blanchet a ajouté que «la balle n'était pas dans le camp» de son parti en ce moment. Questionné à savoir si le résultat de la partielle, qui représente un coup dur pour les troupes de Justin Trudeau, signifiait que le pays s'approchait d'élections, il s'est contenté de reconnaître qu'«on ne s'en éloignait pas».
M. Blanchet n'a pas mâché ses mots concernant la détérioration des relations entre le Parti libéral du Canada et le Nouveau Parti démocratique, qui a culminé avec le retrait de ce dernier de l'entente qui les unissait.
«Je suis convaincu que politiquement, le NPD et les libéraux sont devenus toxiques l'un pour l'autre. Le NPD, s'il vote avec les libéraux, il nie la raison même de son existence comme formation politique. Et s'il ne vote pas avec les libéraux, il se précipite vers une élection qu'il va commencer avec une jambe dans le plâtre», a-t-il imagé. «C'est très délicat pour eux.»
Concernant la position actuelle des libéraux, le chef du Bloc québécois a sous-entendu que ceux-ci se trouvaient dans des «sables mouvants».
M. Blanchet a également soutenu que le BQ votera contre chaque décision qui nuira au Québec.
Le chef conservateur s'est aussi attiré les foudres du chef du Bloc québécois. M. Blanchet a en effet invité son vis-à-vis à changer de ton.
«M.Poilièvre devra changer de ton»
— Étienne Fortin-Gauthier (@EtienneFG) September 17, 2024
«Sinon, il verra pourquoi le Bloc a affronté 3 chefs conservateurs en 3 élections»
- @yfblanchet #polqc @NoovoInfo pic.twitter.com/frNLXs13Xo
«Je pense que si M. Poilievre ne modifie pas son ton, que quelqu'un devra lui rappeler qu'en trois élections générales, le Bloc aura affronté trois chefs conservateurs différents avec des résultats concluants en faveur du Bloc. J'invite à une adaptation du niveau de langage», a lancé M. Blanchet.