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«Le gouvernement est en plein milieu d'une crise dont il ne semble pas prendre la pleine mesure», peut-on lire dans un communiqué du Parti québécois.
Alors que les urgences des hôpitaux du Québec croulent sous la charge de travail en raison de taux d'occupation très élévé, le député des Îles-de-la-Madeleine et porte-parole du Parti Québécois en matière de santé, Joël Arseneau, est d'avis que le gouvernement de François Legault fait preuve «d'immobilisme» et «d'improvisation».
«Le gouvernement est en plein milieu d'une crise dont il ne semble pas prendre la pleine mesure», peut-on lire dans un communiqué du Parti québécois.
Le PQ juge que l'annonce d'une cellule de crise pour Montréal apparaît «improvisée, insuffisante et surtout incomplète dans sa composition».
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Le Parti québécois réclame la création d'une cellule de crise pour tout le Québec. Il réclame que cette cellule de crise regroupe non seulement des gestionnaires du réseu de la santé et des services sociaux du Québec, mais aussi des experts indépendants, des urgentistes et des représentants des syndicats et du personnel.
« Ceci est nécessaire pour trouver des solutions qui répondent à l'ampleur de la situation partout au Québec. À terme, il faut impérativement renforcer la première ligne, effectuer un virage vers les soins à domicile et sevrer le système de santé publique des agences privées», ajoute-t-on dans un communiqué envoyé aux médias.
Le député Joël Arseneau s'inquiète de la suite des choses et de la période des fêtes à venir.
« Fermetures d'urgences, taux d'occupation de plus de 150% selon les régions, crise cardiaque traitée trop tard, patients qui attendent plus de 15 heures sans obtenir de services malgré un état de santé précaire : c'est franchement inquiétant, car un niveau aussi élevé d'achalandage, et ce partout au Québec, met à risque la santé et la sécurité des patients», affirme-t-il.
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M. Arseneau est par ailleurs convaincu que le «plan santé» de la Coalition avenir Québec (CAQ) n'est pas la solution à la crise actuelle.
«Ce plan ne répond pas à l'urgence immédiate, on parle de mesures à moyen et long terme. La crise actuelle impose une réaction et des mesures rapides et inédites. Comme pour la crise sanitaire, une situation exceptionnelle appelle à l'application de mesures exceptionnelles. Pour l'instant c'est trop peu, insuffisant, et surtout très tard », a déclaré le député du Parti Québécois.
En mars 2022, le gouvernement du Québec a jeté les bases de son Plan santé, qui se veut une réforme du réseau de la santé — un plan comptant une cinquantaine de points pour un réseau «plus humain et plus performant».
Le PQ demande également au gouvernement du Québec d'appliquer des mesures pour mettre un frein à l'exode du personnel de la santé vers le réseau privé. Il réclame notamment l'adoption de ratios soignants/patients sécuritaires, l'abolition du temps supplémentaire obligatoire et l'affranchissement de la dépendance aux agences de placement privées.
Selon des chiffres de l'Ordre des infirmiers et infirmières du Québec (OIIQ) - Rapport statistique sur l’effectif infirmier et la relève infirmière du Québec 2020-2021 - environ 84% des infirmiers et infirmières du Québec exerçaient la profession dans le réseau de la santé et des services sociaux (RSSS) au 31 mars 2021.
Toujours selon les données de l'OIIQ, près du tiers des infirmières et infirmiers du secteur privé est embauchée par une agence de placement de personnel (même si ces personnes sont souvent affectées dans des établissements du réseau).
Mercredi, près des deux tiers des régions du Québec affichaient des taux d’occupation des salles d’urgence d’hôpitaux supérieurs à 100 %.
Le répertoire affiché par le site web Indexsanté signalait que parmi les 21 hôpitaux situés sur l’île de Montréal, seulement quatre avaient une occupation inférieure à 100 %. Les plus forts achalandages étaient relevés dans les deux grands hôpitaux pédiatriques: 183 % à l’Hôpital de Montréal pour Enfants et 175 % au CHU Sainte-Justine.
Plus de 70 patients séjournaient sur des civières des salles d’urgence de Montréal depuis au moins 48 heures.
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En entrevue récemment au bulletin Noovo Le Fil 17, le ministre de la Santé Christian Dubé a reconnu qu'il aurait à faire face à plusieurs défis au cours de son prochain mandat. Il s’est notamment engagé à réduire les listes d’attente pour une chirurgie au niveau précédant la pandémie d’ici au printemps 2023.
«J’ai pris l’engagement, et je vais le respecter. Je trouvais inacceptable qu’on aille encore 20 000 chirurgies qui sont en attente de plus qu’un an», a-t-il déclaré.
Selon M. Dubé, le principal problème est que le réseau de santé manque d’infirmières pour travailler dans les salles d’opération. «C’est ça notre grand problème. Je me suis engagé, on va faire des changements, on va peut-être réallouer certains services pour être sûrs qu’on ait le personnel nécessaire pour faire les chirurgies de ces gens-là», a-t-il insisté.
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En campagne électorale, la CAQ a aussi promis la création de l'agence Santé Québec.
Cette nouvelle agence, «décentralisée» et distanciée de la bureaucratie, aurait le mandat de coordonner les opérations du système de santé alors que le MSSS se concentrera sur son rôle de planification, d’orientation, de mesure de la performance et du budget du réseau.
Avec des informations de Noovo Info et de La Presse canadienne