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Les avocats d'Elon Musk ont fait face à OpenAI au tribunal, mardi, alors qu'une juge fédérale examinait la demande du milliardaire d'une ordonnance judiciaire qui empêcherait le créateur de ChatGPT de se convertir en une entreprise à but lucratif.
La juge de district américaine Yvonne Gonzalez Rogers a indiqué qu'il était «exagéré» pour Elon Musk de prétendre qu'il subirait un préjudice irréparable si elle n'intervenait pas pour empêcher OpenAI de poursuivre sa transition d'un laboratoire de recherche à but non lucratif à une société à but lucratif.
Mais elle a également fait part de ses inquiétudes concernant OpenAI et sa relation avec son partenaire commercial Microsoft. Elle a avancé qu'elle n'empêcherait pas l'affaire de passer au procès dès l'année prochaine afin qu'un jury puisse décider.
«Il est plausible que ce que dit M. Musk soit vrai. Nous le saurons. Il siégera à la barre», a-t-elle déclaré.
Elon Musk, l'un des premiers investisseurs et membres du conseil d'administration d'OpenAI, a intenté un procès contre la société d'intelligence artificielle l'année dernière, d'abord devant un tribunal d'État de Californie, puis devant un tribunal fédéral, l'accusant d'avoir trahi ses objectifs fondateurs en tant que laboratoire de recherche à but non lucratif au service du bien public. Il avait investi environ 45 millions $ US dans la jeune pousse depuis sa création jusqu'en 2018, a mentionné son avocat mardi.
Le propriétaire du média social X a intensifié le litige juridique à la fin de l'année dernière, ajoutant de nouvelles réclamations, de nouveaux défendeurs et demandant une ordonnance du tribunal qui arrêterait les projets d'OpenAI de se transformer plus complètement en une entreprise à but lucratif. Elon Musk a également ajouté sa propre société d'IA, xAI, en tant que plaignant.
Le proche partenaire commercial d'OpenAI, Microsoft, et l'entrepreneur technologique Reid Hoffman, ancien membre du conseil d'administration d'OpenAI qui siège également au conseil d'administration de Microsoft, sont également visés par le procès de M. Musk.
La juge Gonzalez Rogers a mentionné qu'elle avait une barre très haute pour approuver le type d'injonction préliminaire qu'Elon Musk souhaite, mais n'a pas encore statué sur la demande.
Elle a traité un certain nombre de dossiers du secteur technologique, notamment le conflit entre Apple et Epic Games, bien qu'elle ait souligné mardi que le cas d'Elon Musk n'avait «rien à voir» avec celui-là. Le président de l'époque, Barack Obama, l'avait nommée à la magistrature fédérale en 2011.
L'audience de mardi était initialement prévue pour janvier, mais a été reportée après que l'avocat de M. Musk, Marc Toberoff, a indiqué que sa maison avait été détruite dans l'incendie de Pacific Palisades.
Elon Musk, qui n'a pas assisté à l'audience, a allégué dans le procès que les entreprises violaient les termes de ses contributions fondatrices à l'association caritative.
OpenAI a déclaré que l'ordonnance judiciaire demandée par M. Musk «affaiblirait l'activité d'OpenAI» et sa mission au profit d'Elon Musk et de sa propre société d'IA et qu'elle se fonde sur des revendications juridiques «farfelues».
Au cœur du conflit se trouve une lutte de pouvoir interne de 2017 au sein de la jeune pousse qui a conduit Sam Altman à devenir le PDG d'OpenAI.
Des courriels divulgués par OpenAI montrent qu'Elon Musk avait également cherché à devenir PDG et s'est senti frustré après que deux autres cofondateurs d'OpenAI ont déclaré qu'il aurait trop de pouvoir en tant qu'actionnaire majoritaire et directeur général si la jeune pousse réussissait à atteindre son objectif de parvenir à une IA meilleure que l'humain, connue sous le nom d'intelligence artificielle générale, ou AGI. M. Musk a longtemps exprimé ses inquiétudes quant à la manière dont les formes avancées d'IA pourraient menacer l'humanité.
M. Altman a finalement réussi à devenir PDG et l'est resté, sauf pendant une période en 2023 où il a été licencié, puis réintégré quelques jours plus tard après le remplacement du conseil d'administration qui l'avait évincé.
OpenAI a cherché à démontrer le soutien précoce d'Elon Musk à l'idée de faire d'OpenAI une entreprise à but lucratif afin qu'elle puisse lever des fonds pour le matériel et la puissance informatiques dont l'IA a besoin.
M. Musk n'est pas le seul à contester la transition d'OpenAI vers le profit. La société mère de Facebook et d'Instagram, Meta Platforms, a demandé au procureur général de Californie de la bloquer, et le bureau du procureur général du Delaware a déclaré qu'il examinait la conversion.