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Une rupture «inévitable»: des experts se prononcent sur la relation entre Trump et Musk

«Aucun des deux n'a grand-chose à perdre dans cette affaire.»

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Le président Donald Trump, à droite, serre la main d'Elon Musk lors d'une conférence de presse dans le Bureau ovale de la Maison Blanche, le vendredi 30 mai 2025, à Washington. Le président Donald Trump, à droite, serre la main d'Elon Musk lors d'une conférence de presse dans le Bureau ovale de la Maison-Blanche, le vendredi 30 mai 2025, à Washington. (The Associated Press)

Il s'agit peut-être de la rupture la plus médiatisée entre deux des hommes les plus puissants et les plus riches du monde. Donald Trump et Elon Musk, qui était encore récemment un allié et un conseiller influent du président américain, ont capté l'attention du monde entier cette semaine avec leur guerre des mots sur les réseaux sociaux, notamment sur X, qui appartient à Musk.

Que pourrait-il arriver à l'alliance entre deux des hommes les plus influents au monde, ou que pourraient signifier des querelles similaires? CTVNews.ca a interrogé divers experts, d'un psychologue au biographe de Trump, pour connaître leur avis.

Ce texte est une traduction d'un article de CTV News

Simon Sherry, psychologue agréé, a expliqué qu'il ne pouvait pas s'exprimer directement sur Trump ou Musk, car il ne les avait pas évalués ni diagnostiqués. Cependant, il a déclaré qu'il pouvait parler de personnes susceptibles de présenter certains traits de personnalité et certains styles relationnels pouvant conduire à une rupture publique similaire.

Selon M. Sherry, les personnes qui présentent des traits narcissiques «ne s'entendent généralement pas bien» entre elles.

«D'une manière générale, lorsque deux personnes narcissiques interagissent, cela se transforme souvent en lutte pour la domination», a indiqué M. Sherry, professeur au département de psychologie et de neurosciences de l'université Dalhousie à Halifax, dans une entrevue vidéo accordée vendredi à CTVNews.ca.

«Ainsi, si vous avez des traits de caractère tels que la mégalomanie et le sentiment d'avoir des droits, vous avez un grand besoin d'admiration.»
- Simon Sherry, psychologue agréé et professeur au département de psychologie et de neurosciences de l'université Dalhousie

«Si vous avez des traits de caractère tels que la mégalomanie et le sentiment d'avoir des droits, vous avez un grand besoin d'admiration.»

Ces types de personnes peuvent également manquer d'empathie et se montrer « froides » dans leurs interactions, ajoute-t-il.

«Et si vous avez ce style froid et peu empathique, vous êtes plus susceptible d'aggraver un conflit, plutôt que de chercher à réparer une relation ou à parvenir à une réconciliation.»

Bree McEwan, professeure de communication à l'Université de Toronto Mississauga, a affirmé vendredi à CTVNews.ca dans une entrevue vidéo que la rupture publique entre Trump et Musk soulevait des questions.

«C'est peut-être un moment inhabituel où des acteurs puissants du gouvernement américain expriment ouvertement leurs différends en ligne», a indiqué Mme McEwan, qui se spécialise dans le rôle des médias sociaux dans la communication personnelle et le discours public.

«Cela permet certes de nombreuses discussions et spéculations autour de leur différend, mais cela soulève également la question de savoir dans quelle mesure il s'agit d'une mise en scène, à qui elle est destinée et dans quelle mesure il s'agit d'une affaire sérieuse pour ces acteurs majeurs», a ajouté Mme McEwan.

Cette querelle très médiatisée a également des conséquences importantes, ajoute-t-elle.

«Du point de vue de la responsabilité, lorsque vous êtes deux acteurs majeurs dont chaque action a une influence considérable sur les marchés mondiaux, il arrive un moment où vous devriez peut-être décrocher le téléphone et vous parler, voire avoir une conversation dans le Bureau ovale», a-t-elle soutenu.

Une rupture «inévitable» selon le biographe de Trump

Marc Fisher, coauteur du livre Trump Revealed: An American Journey of Ambition, Ego, Money, and Power publié en 2016, a qualifié la rupture du duo d'«inévitable».

«Il s'agit de deux milliardaires riches et narcissiques, très habitués à être sous les feux de la rampe et qui, lorsqu'ils sont contestés, ont tendance à riposter très durement», a affirmé M. Fisher dans une entrevue vidéo accordée vendredi à CTVNews.ca.

Il a ajouté que cette rupture «était tout à fait logique», Musk poursuivant sa carrière en tant que conseiller principal à la Maison Blanche.

«Il avait mis en péril ses propres entreprises en se consacrant entièrement à son travail à Washington, et il a donc abandonné Trump, qui n'apprécie pas cela», a-t-il expliqué. « Il n'aime pas que les gens s'éloignent de lui ou le critiquent de quelque manière que ce soit, et nous assistons donc à une bataille d'esprit et de volonté qui reflète beaucoup la personnalité des deux hommes. »

Musk et Trump ont tous deux tendance à «réagir de manière excessive» et «émotionnelle», a mentionné M. Fisher.

«Ils considèrent tous deux ce type de conflit comme quelque chose qui doit se dérouler en public, car cela leur apporte encore plus d'attention, et l'attention est vraiment la monnaie avec laquelle ils mesurent leur propre succès», a-t-il souligné.

M. Fisher ajoute que cette dispute publique positionne M. Trump comme celui qui tient tête à un milliardaire, tandis que M. Musk tente peut-être de prouver à ses actionnaires qu'il s'intéresse à son entreprise.

«Aucun des deux n'a grand-chose à perdre dans cette affaire.»

«Un mariage de convenance»

M. Fisher ne pense pas que M. Trump et M. Musk aient eu une véritable connexion.

«C'était un mariage de convenance, plus un accident qu'autre chose, voué à l'échec dès le départ», a soutenu M. Fisher. «C'est le genre de relation qui a peut-être été mutuellement bénéfique pendant une courte période, mais qui était inévitablement vouée à l'échec.»

Pour Trump, Musk a apporté une « énergie extraordinaire » qui a permis à Trump et à ses collaborateurs de montrer qu'ils étaient « vraiment en train de démanteler le gouvernement fédéral», a dit M. Fisher, soulignant que Trump semble avoir moins d'énergie aujourd'hui qu'au cours de son premier mandat.

 

«Pour Musk, c'était l'occasion de faire avancer ses intérêts commerciaux, de se rapprocher du président qui avait une influence considérable sur l'attribution et le maintien des importants contrats gouvernementaux qui sont au cœur des activités de Musk», selon M. lui. «C'était donc vraiment quelque chose qui semblait mutuellement avantageux pendant un certain temps.»

«De l'essence jetée sur le feu»

Jeffrey Dvorkin, observateur des médias et ancien directeur du programme de journalisme à l'université de Toronto, a quelques idées sur ce qui pourrait se passer derrière les insultes échangées entre les deux hommes sur Internet. Il a qualifié les réseaux sociaux de «kérosène jeté sur le feu».

«Je pense que ce à quoi nous assistons est la manifestation de problèmes non résolus qui remontent à l'enfance, mais qui ont aujourd'hui un impact terrible sur le reste d'entre nous», a lancé vendredi le chercheur senior du Massey College de l'université de Toronto dans une entrevue vidéo accordée à CTVNews.ca, faisant référence à leurs pères «très exigeants».

«C'est une situation déstabilisante aux États-Unis, au sein du gouvernement américain, ce qui n'est jamais bon pour personne.»
- Jeffrey Dvorkin, observateur des médias et ancien directeur du programme de journalisme à l'université de Toronto

Il a ajouté que M. Musk était «un perturbateur».

«Il jette ses jouets dans la pièce en espérant que quelqu'un les ramassera après lui», a avancé M. Dvorkin. «Il y a peut-être une certaine rationalisation de ce qu'ils font et des raisons pour lesquelles ils le font, mais je pense qu'au fond, nous avons affaire à deux personnes profondément imparfaites, qui n'ont jamais vraiment appris à bien s'entendre avec les autres.»

Mais M. Dvorkin voit un avantage à cette querelle.

«Le seul avantage que je vois, c'est que le Canada a maintenant un nouveau premier ministre qui semble être un adulte, la personne mature dans la pièce, et qui sera désormais en mesure d'exercer un certain contrôle que le premier ministre précédent était peut-être incapable ou peu disposé à exercer», a-t-il souligné.

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