La Commission des droits de la personne du Québec réclame 13 000$ pour la famille d'une adolescente de 12 ans qui a été expulsée de son cours de karaté parce qu'elle portait un hijab.
Les documents de la Commission révèlent que l'adolescente a toujours l'impression qu'elle doit justifier son choix de porter le hijab.
«Pour leur part, les demandeurs ont ressenti un sentiment d'injustice et d'exclusion de la part des défendeurs et ils restent inquiets des conséquences de la situation litigieuse pour leur fille.»
Ce texte est une traduction d'un article de CTV News.
Depuis 42 ans, George Manoli enseigne les arts martiaux et l'autodéfense. Il a participé à des compétitions de karaté pour le Canada et ses élèves portent des hijabs, ce qui, selon lui, n'a jamais posé de problème.
«Nous nous contentons de faire des ajustements. Je veux dire, nous avions plus de broches, peu importe, alors nous faisons des ajustements. On s'adapte donc au problème auquel on est confronté. Mais cela ne devrait pas être une raison pour dire: “vous ne pouvez pas faire ça”», a expliqué M. Manoli.

Mais, selon la demande, une fille de 12 ans a été renvoyée de son cours parce qu'elle en portait un. Son instructeur à Karaté Auto Défense Lamarre a remis en question son choix et lui a dit que si elle ne l'enlevait pas, elle ne pourrait pas participer.
L'enseignante a expliqué qu'en raison de la philosophie du karaté, les élèves devaient porter les mêmes uniformes et qu'elle n'autoriserait pas le port du hijab dans son dojo.
L'adolescente est partie en larmes.

D'après Karaté Canada, l'association nationale représentant ce sport dans le pays, les couvre-chefs sont autorisés. Elle a d'ailleurs partagé une photo d'un récent tournoi à Laval où une athlète en portait un.
«Karaté Canada a joué un rôle de premier plan [...] en adressant une pétition à la Fédération mondiale de karaté pour qu'elle autorise les athlètes à porter des couvre-chefs», a mentionné l'organisation dans un communiqué. «La fédération mondiale de karaté a approuvé l'utilisation des hijabs en compétition.»
Karaté Canada a également précisé que le centre en question ne faisait pas partie de son organisation.
Selon le Conseil canadien des femmes musulmanes, ce type d'incident peut être «très pénible» et avoir des effets durables.
«Je peux très bien imaginer qu'une enfant de 12 ans se fasse réprimander de la sorte parce qu'elle a pratiqué ce sport qu'elle aimait», a soutenu Shaheen Ashraf, membre du conseil d'administration. «Il était temps. Il est temps que les gens défendent leurs droits, vous savez, et c'est un droit humain fondamental.»
Karate Autodefense Lamarre a refusé une demande d'entrevue à CTV News vendredi.
La jeune fille a trouvé un autre dojo où elle peut s'entraîner, mais seulement après qu'on lui a assuré que son choix ne poserait pas de problème.
«Nous sommes là pour encourager les enfants à continuer à s'entraîner aussi longtemps qu'ils le peuvent», a indiqué M. Manoli.
Selon lui, il s'agit d'une formation qui devrait être ouverte à tous.

