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Le gouvernement de Justin Trudeau prend le temps de bien évaluer quelles mesures de représailles Pékin pourrait prendre si le Canada décidait d'expulser des diplomates chinois, a insisté vendredi le premier ministre.
Le gouvernement de Justin Trudeau prend le temps de bien évaluer quelles mesures de représailles Pékin pourrait prendre si le Canada décidait d'expulser des diplomates chinois, a insisté vendredi le premier ministre.
«Ce n'est pas une petite chose que d'expulser des diplomates. C'est quelque chose qui doit être pris au sérieux», a dit M. Trudeau en répondant à quelques questions des médias, au Congrès national de son parti qui se déroule à Ottawa.
La ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, avait indiqué la veille qu'un diplomate chinois accusé d'avoir voulu intimider le député conservateur Michael Chong et ses proches pourrait être déclaré persona non grata.
«Je peux vous assurer que la ministre est en train de regarder de façon détaillée les options et les justifications ainsi que de penser aux conséquences possibles, a ajouté vendredi M. Trudeau. Nous allons agir de la bonne façon et j'ai confiance en la ministre.»
M. Chong a été ciblé parce qu'il a parrainé en 2021 une motion aux Communes condamnant la conduite de Pékin envers les Ouïghours, a révélé le «Globe and Mail» en début de semaine.
Les conservateurs demandent l'expulsion du diplomate qui serait à la source de ces tentatives d'intimidation.
La ministre Joly a indiqué jeudi aux journalistes qu'elle déciderait «très bientôt» si un ou plusieurs diplomates chinois seraient renvoyés chez eux. Elle a chargé son sous-ministre de signifier à l'ambassadeur chinois, Cong Peiwu, que le Canada ne tolérerait aucune forme d'ingérence étrangère.
La Chine réfute les allégations, un porte-parole ayant soutenu que celles-ci sont «non fondées» et que la délégation diplomatique de Pékin au Canada effectue simplement son travail.
Il a affirmé que les reportages concernant Michael Chong reposent sur une «histoire inventée» et relèvent de la «manœuvre politique».
M. Trudeau n'a pas voulu dire, vendredi, si d'autres députés canadiens ont été visés par des menaces de la Chine. Il a évité de répondre directement à une question qui lui était posée à ce sujet.
Le premier ministre a plutôt profité de l'occasion pour réitérer qu'il avait donné l'instruction au Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS) qu'il devait, à l'avenir, communiquer «au plus haut niveau politique» toute menace envers un élu ou sa famille.
Il a martelé que cette information devait être donnée, «quelle que soit l'évaluation de nos experts en sécurité et renseignement» et que la menace soit «crédible ou non, sérieuse ou non».
M. Trudeau maintient qu'il n'a eu connaissance de cette affaire visant M. Chong que lundi, quand elle a été rapportée par le «Globe and Mail».
«Il est clair que cette information ne s'est jamais rendue, à l'époque, au niveau politique dans mon bureau et ne s'est pas rendue à moi ni même au ministre de la Sécurité publique», a-t-il affirmé.
Bill Blair, qui était responsable de ce ministère en 2021, a assuré ne pas avoir été mis au courant.
«Avec du recul, il aurait été utile d'avoir cette information», a-t-il dit aux journalistes. Celui qui lui a succédé comme ministre de la Sécurité publique, Marco Mendicino, estime que c'est un «sérieux problème» que ni M. Blair ni M. Trudeau n'aient été mis au fait de la situation par le SCRS.
M. Chong a soutenu jeudi que la conseillère en sécurité nationale du premier ministre, Jody Thomas, lui a fait savoir qu'un rapport du SCRS avait été partagé au bureau de son prédécesseur en juin 2021 au sujet des menaces contre la famille du député. Selon ce qu'a indiqué M. Chong, l'information a aussi été partagée au Bureau du Conseil privé, le ministère qui a, dans son giron, le bureau du premier ministre.
Le député conservateur a précisé que Mme Thomas lui a affirmé que ni le premier ministre ni sa cheffe de cabinet, Katie Telford, n'avaient été mis au courant.
Une porte-parole de M. Trudeau a en outre déclaré à La Presse Canadienne que Mme Thomas a fait savoir à M. Chong que l'information du SCRS ne s'était pas rendue au bureau du premier ministre.
Avec des informations de Mia Rabson et de Dylan Robertson de La Presse canadienne