Début du contenu principal.
La Fondation Pierre Elliott Trudeau retient l'attention depuis des mois en raison de deux dons versés en 2016 et 2017 ayant des liens possibles avec le gouvernement chinois.
L'ancienne PDG de la Fondation Trudeau soutient qu'elle a démissionné parce que certains membres du conseil avaient refusé de se récuser lorsqu'on discutait d'un audit indépendant sur un don de 2016 qui, selon elle, était lié à la Chine.
Pascale Fournier et huit autres membres du conseil d'administration de la Fondation Pierre-Elliott-Trudeau ont démissionné en bloc le 11 avril dernier. À l'époque, ils avaient expliqué leur geste en soulignant que la «politisation de la fondation» avait rendu «impossible le maintien du statu quo».
Mme Fournier témoignait vendredi matin devant le Comité permanent de l'éthique des Communes, qui se penche sur l'ingérence étrangère au Canada.
L'ex-PDG de la fondation a soutenu qu'après que le Globe and Mail a évoqué en février des liens entre le gouvernement chinois et des donateurs, elle a découvert qu'une organisation chinoise communiquait avec des employés de sa fondation au sujet de l'omission d'informations sur un reçu fiscal pour un don.
Mme Fournier a raconté qu'après avoir découvert que deux reçus fiscaux différents étaient associés au même don de 140 000 $, elle a voulu confier l'affaire à des comptables et des avocats, mais certains membres du conseil d'administration s'y sont opposés.
La fondation, qui offre des bourses et des programmes de mentorat, n'a pas immédiatement répondu à une demande de commentaire, vendredi.
Le porte-parole du Bloc québécois en matière d'éthique, René Villemure, a estimé vendredi que les révélations de Mme Fournier étaient «troublantes, on pourrait même dire graves».
«Il semble y avoir un système de dissimulation en vue de cacher des informations à l'ancienne présidente, lorsqu'elle a voulu faire toute la lumière entourant le don d'origine chinoise, a-t-il écrit dans un courriel. Nous ne pouvons qu'insister à nouveau sur la tenue d'une enquête publique et indépendante pour tirer cette troublante affaire au clair.»
On a appris par ailleurs vendredi que le frère du premier ministre Justin Trudeau, Alexandre Trudeau, qui fait partie de `l'assemblée des membres' de la fondation, est invité à comparaître devant le comité parlementaire. Il avait lui-même indiqué publiquement qu'il souhaitait témoigner.
Les membres du Comité de l'éthique ont formellement convenu, vendredi, de le convoquer mercredi prochain. Alexandre Trudeau
Plus tôt cette semaine, Alexandre Trudeau avait indiqué au quotidien `Le Devoir' qu'il souhaitait comparaître pour défendre la fondation qui porte le nom de son père. «Si je veux parler au comité, c'est parce que la réputation est atteinte. L'honneur des boursiers est remis en question. Ils n'ont pas besoin de cette pression-là», avait-il dit.
La Fondation Pierre-Elliott-Trudeau retient l'attention depuis des mois en raison de deux dons, versés en 2016 et 2017, qui auraient des liens avec le gouvernement chinois, dans la foulée de craintes plus larges concernant l'ingérence de la Chine dans les affaires canadiennes.
Le premier ministre Trudeau martèle depuis des semaines qu'il n'a plus d'implication dans cette fondation depuis qu'il a pris la direction du Parti libéral du Canada en 2013.
Questionné vendredi à savoir s'il avait l'impression qu'il est difficile de souligner qu'il a cette distance avec l'organisation lorsque son frère est convoqué, M. Trudeau a répondu «non, pas du tout».
«Mon frère travaille depuis longtemps avec la fondation Pierre-Elliott-Trudeau et il va répondre à des questions que les gens ont», a dit le premier ministre depuis New York.
Les conservateurs réclamaient la convocation d'Alexandre Trudeau depuis plusieurs jours.