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Le moins qu’on puisse dire, c’est que le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, se retrouve encore une fois dans l’embarras pour des enjeux d’apparence de conflits d’intérêts.
Le moins qu’on puisse dire, c’est que le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, se retrouve encore une fois dans l’embarras pour des enjeux d’apparence de conflits d’intérêts.
On apprenait récemment, par le biais du Globe and Mail, que la Fondation Pierre-Eliott-Trudeau a reçu un don controversé d’un diplomate chinois d’une valeur de 140 000 $, bien qu’il fut convenu de verser 200 000 $. Ce don aurait été commandé par les autorités chinoises.
Une enquête de La Presse a révélé que le contrat qui officialisait ce don avait été signé par nul autre qu’Alexandre Trudeau, qui est membre de la Fondation et qui s’avère être le frère de Justin Trudeau.
Depuis que la nouvelle est tombée, la Fondation a tenté, à plusieurs reprises, de redonner le don. Après s’être butée à plusieurs obstacles, on aura appris que ce don a été finalement remboursé. Or, la pression générée par cette controverse aura eu raison du conseil d’administration et de sa présidente-directrice générale qui ont tous démissionné en bloc.
C’est un organisme de charité, né en 2001 pour honorer la mémoire de l’ancien premier ministre Pierre-Eliott Trudeau. Il offre des programmes de bourses doctorales (principalement dans le domaine des sciences humaines et sociales), de mentorat ainsi que des fellowships pour des chercheur.ses.
Par ailleurs, la Fondation a toujours insisté sur son caractère non partisan et indépendant. Or, il est fort illusoire de croire qu’un organisme qui porte le nom d’un ancien premier ministre qui s’avère être également le père de l’actuel premier ministre est dépourvu de toute influence politique. À cet égard, une analyse du National Post avait révélé que la Fondation a vu ses dons augmenter de manière significative lorsque Justin Trudeau est devenu premier ministre du Canada en 2015. Bien que ce dernier ait expliqué à plusieurs reprises qu’il n’y est plus impliqué depuis qu’il s’est lancé en politique, son frère, Alexandre, l’est toujours.
Cette situation est particulièrement délicate en considérant le contexte actuel. Des allégations sérieuses d’ingérence étrangère dans notre système électoral planent depuis plusieurs mois, allégations pour lesquelles, Katie Telford, la cheffe de cabinet du premier ministre a été amenée à témoigner devant un comité de la Chambre des communes vendredi bien qu’elle fut avare de commentaires et a laissé de nombreuses personnes sur leur faim.
Justin Trudeau a également nommé l’ancien gouverneur général du Canada, David Johnston comme rapporteur spécial étant chargé d’enquêter sur les allégations d’ingérence étrangère qui seraient survenues lors des deux dernières élections fédérales. Or, il s’avère que Johnston, lui aussi, est très proche de la Fondation Trudeau.
Il faut aussi dire que la Fondation n’en est pas à ses premiers déboires.
En 2021, le Toronto Star révélait que plusieurs membres songeaient à la quitter, alléguant un climat de travail toxique, d’une culture de la peur et de rapports de pouvoir inégaux. Il faut croire que lorsque l’élite canadienne se retrouve toute au sein d’un même organisme, il est inévitable que cela entraîne des guerres d’ego à moyen et long terme.
C’est sans parler de la poursuite d’une ancienne boursière de 1,25 million de dollars en raison de la façon dont la Fondation aurait géré une situation de harcèlement sexuel au sein de l’organisme.
Je ne doute pas de la bonne foi et de la compétence des personnes impliquées de près ou de loin dans cette Fondation. Le travail qui y est fait est important et nécessaire. Or, la proximité des individus avec la Fondation Trudeau ayant été nommée pour que les Canadiennes et Canadiens puissent connaître la vérité est fort questionnable. Ce n’est pas sans rappeler le scandale UNIS-WE Charity qui a fait en sorte que les frères Kielburguer ont plié bagage et fermé boutique au Canada.
La Fondation a par ailleurs demandé elle-même que la Vérificatrice générale du Canada enquête sur le don controversé. Nombreux sont celles et ceux qui réclament une enquête indépendante sur la Fondation Trudeau qui permettrait de faire la lumière sur toute cette affaire, et ce, avec raison. Pour cela, il faut des gens à distance de la Fondation sinon tout ceci ne fera que donner de fortes allures de népotisme.