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Olymel a annoncé vendredi la fermeture de son usine de transformation de volaille et de porc à Saint-Jean-sur-Richelieu. Cette fermeture définitive, prévue pour le 19 juillet prochain, entraîne la mise à pied de 135 employés.
Olymel explique cette fermeture par une «baisse des volumes de production qui a amené l’usine à fonctionner à 40 % de ses capacités opérationnelles seulement».
«Il s’agit d’une décision difficile pour les employés touchés et c’est avec regret que nous devons la prendre», a écrit Yanick Gervais, président-directeur général d’Olymel, dans un communiqué.
Olymel tentera toutefois de relocaliser les employés qui le souhaitent dans des usines voisines, si des besoins de main-d’œuvre se font sentir à Saint-Jean-Baptiste, à Saint-Damase, à l’Ange-Gardien ou au centre de distribution de Boucherville.
«Nous sommes très conscients de la valeur et de l’expertise de nos employés de l’usine de Saint-Jean-sur-Richelieu et nous avons la ferme volonté d’en garder le plus grand nombre possible au sein de la famille Olymel», a écrit M. Gervais. «C’est pourquoi nous allons mettre en place un plan solide de relocalisation qui permettra, pour ceux qui le souhaitent, de poursuivre leur carrière au sein de notre organisation.»
Des 135 employés concernés, 30 sont des travailleurs étrangers temporaires. Le producteur québécois de viande devra procéder à des démarches auprès des autorités pour passer des demandes de relocalisation, a écrit l’entreprise dans un communiqué.
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Quelques usines d’Olymel ont fermé dans les derniers mois, dont celle de Vallée-Jonction finalisée en décembre 2023. Cet établissement employait 1000 travailleurs, mais le contexte économique est difficile dans la production de porc. Olymel est en restructuration depuis deux ans tandis que l'industrie porcine québécoise traverse une crise, notamment en raison de la diminution des exportations.
La coopérative a toutefois renoué avec la rentabilité avec un excédent de 138,3 millions $ en 2023, par rapport à une perte de 446,1 millions $ en 2022, selon les résultats dévoilés en février.
Paul Beauchamp, vice-président chez Olymel, affirmait en décembre que le Québec a été durement touché dès le début de la pandémie de COVID-19. La combinaison de fermetures temporaires, d’absentéisme et de règles de distanciation signifie que les usines de conditionnement n’ont pas pu suivre le volume. En conséquence, l'entreprise a dû arrêter de produire des produits de grande valeur et se concentrer sur des coupes simples ne nécessitant pas de désossage, ce qui a entraîné une perte de 400 millions de dollars sur deux ans, a-t-il dit.
Mais ce n’est pas le seul facteur de ce qui est aujourd’hui décrit comme une crise dans le milieu. Selon Louis-Philippe Roy, président d'un groupe représentant les producteurs de porc du Québec, il s’agit d’une «tempête parfaite», avec la pénurie de main-d'œuvre dans les usines porcines, la fermeture de l'un des plus grands abattoirs de la province, une surabondance de porc à l'échelle mondiale, une forte les taux d'intérêt et la flambée des prix des céréales qui ont fait grimper le coût des aliments pour animaux de 60 pour cent en date de la fin 2023.
Avec de l'information de La Presse canadienne.