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Des républicains exhortent la Chambre à un vote rapide sur la loi fiscale de Trump

«Le peuple américain nous a donné un mandat clair, et après quatre ans d'échec démocrate, nous avons l'intention de le concrétiser sans délai.»

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1dc1fc9c690669c33934199c52d0c218d8f31d1f475917c1840da2cfc069c74c.jpg Le président de la Chambre des représentants, le républicain Mike Johnson, a donné aux journalistes une perspective optimiste quant à l'adoption du grand projet de loi sur les impôts et l'immigration du président Donald Trump d'ici le 4 juillet, lors d'une conférence de presse au Capitole, à Washington, le mardi 24 juin 2025. (AP Photo/J. Scott Applewhite) (J. Scott Applewhite | Associated Press)

Des leaders républicains de la Chambre des représentants des États-Unis se précipitent mercredi vers un vote sur le plan de baisses d'impôt et de coupes budgétaires du président Donald Trump. Ils sont déterminés à profiter d'un vote âprement disputé au Sénat, tout en mettant leurs membres au défi de tenir tête au chef de leur parti et de voter contre.

«Le peuple américain nous a donné un mandat clair, et après quatre ans d'échec démocrate, nous avons l'intention de le concrétiser sans délai», ont affirmé mardi les quatre principaux dirigeants républicains de la Chambre des représentants après l'adoption du projet de loi par 51 voix contre 50 au Sénat, grâce au vote décisif du vice-président J.D. Vance.

C'est un pari risqué, conçu pour satisfaire à la demande du président d'une conclusion le 4 juillet – et la montée en puissance est rude. Depuis son lancement en début d'année, les républicains ont peiné à aborder le projet de loi presque à chaque étape, l'emportant souvent d'une seule voix. Leur majorité à la Chambre des représentants ne s'élève qu'à 220 voix contre 212, ce qui laisse peu de place aux défections.

Certains républicains rechigneront probablement à approuver sans discussion le projet de loi du Sénat moins de 24 heures après son adoption, n'ayant eu que peu de temps pour lire ou assimiler les modifications apportées, dont beaucoup à la dernière minute.

Des républicains de la Chambre des représentants issus de circonscriptions âprement disputées se sont indignés des coupes dans Medicaid prévues par le projet de loi du Sénat, tandis que des conservateurs ont fustigé la législation, la jugeant éloignée de leurs objectifs budgétaires.

Il incombe au président de la Chambre des représentants, Mike Johnson, et à son équipe de les convaincre que le temps des négociations est révolu.

Signe avant-coureur d'une certaine résistance républicaine à la Chambre, une résolution fixant les modalités de débat du projet de loi de M. Trump a été adoptée de justesse par la Commission du Règlement de la Chambre mercredi matin, deux membres républicains se rangeant du côté des démocrates et votant contre. 

Trump pousse les républicains à agir «comme il se doit»

Le projet de loi prolongerait et pérenniserait divers allégements fiscaux, accordés aux particuliers et aux entreprises par les républicains lors de son premier mandat, et en ajouterait temporairement de nouveaux, promis par Donald Trump pendant sa campagne, notamment la possibilité de déduire les pourboires et les heures supplémentaires, et une nouvelle déduction de 6000 $ US pour la plupart des personnes âgées. Au total, le projet de loi prévoit environ 4500 milliards $ US de réductions d'impôts sur 10 ans.

Le projet de loi prévoit également environ 350 milliards $ US pour la défense et la répression de l'immigration. Les républicains financent en partie ce projet de loi par une réduction des dépenses pour Medicaid et l'aide alimentaire. Le Bureau du budget du Congrès américain prévoit que le projet de loi creusera le déficit fédéral d'environ 3300 milliards $ US au cours de la prochaine décennie.

La Chambre des représentants a adopté sa version du projet de loi en mai, malgré les inquiétudes concernant les réductions budgétaires et son coût global. Elle est maintenant appelée à adopter définitivement une version qui, à bien des égards, exacerbe ces inquiétudes. L'impact prévu du projet de loi du Sénat sur les déficits fédéraux, par exemple, est nettement plus élevé. 

Le président Trump a salué le projet de loi avec enthousiasme dans une publication sur les réseaux sociaux, déclarant: «Nous pouvons obtenir tout cela dès maintenant, mais seulement si les républicains de la Chambre S'UNISSENT, ignorent leurs 'M'AS-TU-VU' occasionnels (vous savez qui vous êtes!) et font ce qu'il faut, c'est-à-dire envoyer ce projet de loi sur mon bureau.»

Le prix fort de l'opposition

Le président de la Chambre des représentants, le républicain Mike Johnson, est déterminé à respecter l'échéance du 4 juillet fixée par le président. Il parie également que les républicains hésitants ne s'opposeront pas à M. Trump, compte tenu du lourd tribut politique qu'ils auraient à payer.

Les législateurs démocrates, unis contre le projet de loi, jugé néfaste pour le pays, ont condamné la procédure, la qualifiant de précipitée. Les démocrates mettent en garde contre la suppression des soins de santé et de l'aide alimentaire.

Le président des démocrates à la Chambre des représentants, Hakeem Jeffries, a qualifié le projet de loi de «désastreux», affirmant que les coupes budgétaires dans Medicaid entraîneraient «des pertes humaines pour des Américains, faute d'accès à une couverture santé». Il a ajouté que les républicains «arrachent littéralement la nourriture de la bouche des enfants, des anciens combattants et des personnes âgées».

«Les démocrates à la Chambre des représentants vont tout mettre en œuvre ces prochaines heures, aujourd'hui, demain, pour le reste de la semaine et au-delà, pour empêcher que ce projet de loi ne soit adopté», a assuré M. Jeffries.

Les républicains affirment vouloir adapter les programmes de protection sociale à la population initialement prévue, principalement les femmes enceintes, les personnes handicapées et les enfants, et éradiquer ce qu'ils qualifient de gaspillage, de fraude et d'abus.