Économie

Un tiers des Québécois doivent se tourner vers leur famille pour acheter leur première maison

«Pour certains acheteurs, les contributions financières de la famille peuvent être une différence décisive entre devenir propriétaire ou rester locataire.»

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Des immeubles de Montréal en octobre 2024. (La Presse canadienne)

Dans un contexte économique et immobilier difficile, près d’un tiers (29%) des Québécois n’ont d’autre choix que de se tourner vers leur famille ou leurs amis pour les aider à acheter une première maison, révèle un récent sondage Royal LePage.

C’est une proportion moindre que dans le reste du Canada, où le pourcentage est plutôt de 41%. Le Québec est d’ailleurs la province où les premiers acheteurs se tournent le moins vers leur entourage pour accéder à la propriété.

Au Canada, chez les répondants qui recevront un support de leurs proches, 29% disent qu’il s’agit d’une somme forfaitaire sans remboursement prévu, 27% qu’il s’agit d’un prêt qu’ils devront rembourser, 28% mentionnent qu’ils demanderont à un membre de leur famille ou à un ami de cosigner leur prêt hypothécaire et 26% indiquent qu’ils recevront une aide financière pour leurs versements hypothécaires mensuels.

Le président et chef de la direction de Royal LePage, Phil Soper, indique que ces transferts de richesse sont devenus de plus en plus courants parce que «les parents cherchent à offrir à leurs enfants les mêmes possibilités de stabilité et de croissance financières à long terme qu’ils ont eux-mêmes connues en accédant à la propriété».

«Pour certains acheteurs, les contributions financières de la famille peuvent être une différence décisive entre devenir propriétaire ou rester locataire.» 
- Phil Soper, président et chef de la direction de Royal LePage

Pour ceux qui n’auront pas d’aide financière

Phil Soper explique que les premiers acheteurs qui ne peuvent miser sur une aide financière de leur entourage se tourneront vers des façons d’économiser «plus créatives et souvent difficiles». Certains choisiront par exemple de retarder le moment de fonder une famille ou de se marier ou décideront de vivre plus longtemps chez leurs parents.

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«Si la détermination et une planification minutieuse aident ces acheteurs à atteindre leurs objectifs, l’écart entre ceux qui profitent d’une aide financière et ceux qui n’en profitent pas met en évidence les profonds défis en matière d’abordabilité sur le marché actuel», relève M. Soper.

Portrait au Québec

Au Québec, ce sont 12% des répondants qui travaillent «activement» à l’achat de leur première résidence.

«Lorsqu’on leur a demandé à quelle étape du processus d’achat ils se trouvaient, 49 % des acheteurs d’une première maison au Québec ont répondu qu’ils consultaient activement les inscriptions en ligne, tandis que 40 % recherchaient des quartiers où ils pouvaient se permettre de vivre, 14 % avaient fait appel à un courtier immobilier et 12 % visitaient activement les maisons mises en vente», mentionne le sondage réalisé par la firme Burson pour le compte de Royal LePage.

Pour atteindre leur objectif, 54% des premiers acheteurs visent des quartiers plus abordables, 38% se concentrent sur des maisons plus petites que ce qu’ils avaient prévu et 38% tentent de réduire leurs dépenses discrétionnaires pour économiser.

Pour 61% des acheteurs, le budget pour une première propriété se situe entre 300 000 $ et 500 000 $ et la mise de fonds de 56% des répondants est d’au moins 20%.

Royal LePage révèle également que la plupart des premiers acheteurs sont des couples dans la mi-trentaine. «Ils sont prêts à faire des compromis, notamment sur la taille du logement et sur la nécessité de rénovations, l'emplacement demeurant la priorité absolue», précise Geneviève Langevin, courtière immobilière de Langevin Immobilier pour Royal LePage Altitude.

Mme Langevin mentionne qu’il existe des frustrations concernant le manque d’inventaire sur le marché, une situation qui mène à des surenchères. «Nous voyons aussi de plus en plus de familles qui aident leurs enfants de leur vivant, en leur remettant une partie de leur héritage pour faciliter l'accès à la propriété», ajoute la courtière.

Concernant les préférences des Québécois, 39% des répondants souhaiteraient acheter une maison unifamiliale détachée et 27% opteraient pour un appartement ou un condominium.

«21 % des professionnels de l’immobilier de Royal LePage ont indiqué que les maisons récemment rénovées ou prêtes à emménager arrivaient en tête de lice, suivies de l’espace de vie extérieur (15 %) et de l’accès pratique aux commodités quotidiennes (15 %)», peut-on lire dans le sondage.

Méthodologie du sondage

Burson a utilisé le panel en ligne Léger Opinion pour sonder 2500 résidents adultes à travers le Canada. L’enquête a été réalisée entre le 4 et 9 août 2025. Une pondération par âge, sexe et région a été appliquée pour assurer une représentation au niveau national, conformément aux chiffres du recensement de 2021. Aucune marge d’erreur ne peut être associée à un échantillon non probabiliste (c’est-à-dire un panel web dans ce cas) ; cependant, à des fins de comparaison, un échantillon probabiliste de 2 500 répondants aurait une marge d’erreur de ± 2 %, 19 fois sur 20, et les résultats provenant de sous-échantillons plus petits doivent être interprétés en sachant que leur marge d’erreur associée augmente.