Société

Un sédatif pour animaux de plus en plus détecté dans des drogues illégales

Une substance émergente au Québec est de plus en plus détectée dans des drogues illicites.

Publié

5592e210382be81e8a57660cf0001bcf78e45298b404b26e82833fced3d5ebd8.jpg Des comprimés sur ordonnance contenant de l'oxycodone et de l'acétaminophène sont présentés sur cette photo prise le 20 juin 2012. (Graeme Roy | La Presse canadienne)

Une substance émergente au Québec est de plus en plus détectée dans des drogues illicites. Il s'agit de la médétomidine, qui est à la base un sédatif et analgésique qu'emploient les vétérinaires. 

L'utilisation de la médétomidine n’est pas approuvée chez l’humain, mais sur le marché illégal des drogues, ce nouvel additif est souvent mélangé à des opioïdes, principalement du fentanyl. On la retrouve aussi dans d'autres substances aux effets sédatifs ou les benzodiazépines de synthèse. 

La médétomidine est fréquemment détectée dans des échantillons de drogues saisis et analysés aux États-Unis et au Canada, indique l'Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) dans un récent article. 

Au Canada, la médétomidine a été repérée pour la première fois en 2022 dans un échantillon sous forme de poudre en Ontario. Cette substance a commencé à être plus couramment détectée au pays en 2024. Selon les données du Service d’analyse des drogues de Santé Canada, 925 échantillons analysés entre janvier et septembre 2024 contenaient de la médétomidine, la plupart étant des drogues saisies en Ontario, qui représentent 85 % des détections canadiennes. 

Au Québec, on l'a détectée pour la première fois en avril 2023. Depuis, la médétomidine a été trouvée une vingtaine de fois, ce qui représente moins de 2 % de toutes les détections de cette substance au Canada. 

Le puissant effet sédatif est le principal risque de consommer de la médétomidine, surtout lorsqu'elle est prise avec d'autres substances qui ont des effets dépresseurs sur le système nerveux central. «Cette situation est particulièrement préoccupante étant donné que les gens peuvent consommer cette substance à leur insu», soulève l'INSPQ. 

Parmi les autres effets secondaires, il y a des étourdissements, sédation, ralentissement du rythme cardiaque, de l’hypothermie, baisse de la tension artérielle et ralentissement de la fréquence respiratoire, voire même une dépression respiratoire. 

La médétomidine peut être d'autant plus dangereuse pour les personnes qui la consomment avec d'autres substances sédatives, ce qui peut amplifier l'effet de somnolence, de la diminution de la tension artérielle, du rythme cardiaque ou de la respiration.

Katrine Desautels

Katrine Desautels

Journaliste