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Un juge fédéral bloque la révocation du statut de 520 000 Haïtiens aux États-Unis

Le juge Brian Cogan a estimé que la ministre Kristi Noem n'avait «pas l'autorité statutaire ou inhérente» pour mettre fin au «statut de protection temporaire» qui les protège de l'expulsion.

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Un homme passe devant un kiosque vendant des drapeaux américains et haïtiens à Port-au-Prince, en Haïti, le jeudi 5 juin 2025. (AP Photo)

Un juge fédéral a bloqué la révocation définitive par l'administration Trump du statut de protection temporaire accordée sous le démocrate Joe Biden à quelque 520 000 Haïtiens aux États-Unis, qui devait les rendre expulsables en septembre.

Dans une décision de 23 pages rendue mardi, le juge Brian Cogan, du tribunal fédéral de Brooklyn, a estimé que la ministre de la Sécurité intérieure, Kristi Noem, n'avait «pas l'autorité statutaire ou inhérente» pour mettre fin au «statut de protection temporaire» (TPS) qui les protège de l'expulsion.

Le gouvernement avait révoqué vendredi de manière définitive ce statut de protection temporaire accordé à ces 520 000 Haïtiens, comme il l'a déjà fait pour environ 350 000 ressortissants vénézuéliens et environ 11 000 Afghans.

Kristi Noem est «parvenue à la conclusion que, dans l'ensemble, les conditions dans le pays se sont suffisamment améliorées pour que les Haïtiens puissent rentrer chez eux en sécurité», avaient expliqué ses services dans un communiqué, précisant que la date d'expiration définitive du TPS pour les Haïtiens serait «le 2 septembre».

Le TPS, qui protège ses bénéficiaires de l'expulsion et leur donne le droit de travailler, est accordé provisoirement aux immigrés dont la sécurité est menacée dans leur pays en raison de conflits, de catastrophes naturelles ou d'autres conditions «extraordinaires». Il a été accordé pour la première fois aux Haïtiens après le tremblement de terre de 2010.

En février, le ministère de la Sécurité intérieure avait déjà annoncé annuler une prolongation de 18 mois du TPS pour les Haïtiens, prévue jusqu'en février 2026.

Haïti, le pays le plus pauvre des Amériques, a été mis à genoux par des gangs violents accusés de meurtres, de viols et d'enlèvements.

Sur fond d'instabilité politique chronique, un nombre record de près d'1,3 million de personnes y ont été déplacées à l'intérieur du pays par les violences des gangs, a indiqué l'ONU le 11 juin.