Un glissement de terrain majeur a détruit tout un village dans la région du Darfour, au Soudan, tuant environ 1000 personnes, a rapporté lundi soir un groupe rebelle contrôlant la région.
Le village a été «complètement rasé», selon le Mouvement/Armée de libération du Soudan, qui a lancé un appel à l'aide à l'ONU et aux organisations humanitaires internationales pour récupérer les corps.
La tragédie s'est produite dimanche dans le village de Tarasin, dans les montagnes de Marrah du Darfour, après plusieurs jours de fortes pluies.
Dans un communiqué, le Mouvement/Armée de libération du Soudan a précisé que «les premières informations indiquent la mort de tous les habitants du village». Une seule personne a survécu, a-t-on ajouté.
Le Conseil souverain au pouvoir à Khartoum a soutenu qu'il pleurait «la mort de centaines d'habitants innocents». Il a assuré que «toutes les ressources possibles» sont mobilisées pour venir en aide à la région.
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Sur des images diffusées par le média Marrah Mountains, on pouvait voir une zone rasée entre deux chaînes de montagnes, où un groupe de personnes effectuait des recherches.
Al-Amin Abdallah Abbas, un agriculteur d'Ammo, a confirmé que la région avait connu des semaines de fortes pluies, Tarasin étant l'une des localités les plus touchées.
«Le village et ses habitants ont disparu, a-t-il déploré. C'est une tragédie sans précédent.»
Tarasin est situé dans les montagnes centrales de Marrah, une zone volcanique dont le sommet culmine à plus de 3000 mètres. Elle est située à plus de 900 kilomètres à l'ouest de la capitale, Khartoum.
Classée au patrimoine mondial, cette chaîne de montagnes est connue pour ses températures plus basses et ses précipitations plus importantes que les régions environnantes, selon l'UNICEF.
Pays ravagé par la guerre
Ce glissement de terrain est l'une des catastrophes naturelles les plus meurtrières de l'histoire récente du Soudan.
Des centaines de personnes meurent chaque année lors des pluies saisonnières qui s'étendent de juillet à octobre. L'année dernière, les fortes précipitations ont provoqué l'effondrement d'un barrage dans la province de la mer Rouge, tuant au moins 30 personnes, selon l'ONU.
Cette tragédie survient alors qu'une guerre civile dévastatrice ravage le Soudan depuis que les tensions entre l'armée et les Forces de soutien rapide, une milice paramilitaire, ont dégénéré en combats ouverts en avril 2023.
La majeure partie de la région du Darfour, ravagée par le conflit, est devenue pratiquement inaccessible pour les Nations unies et les organisations humanitaires.
Médecins sans frontières a averti que plusieurs communautés du Darfour, notamment celles des montagnes de Marrah, ont été coupées du monde après plus de deux ans de guerre.
Le Mouvement/Armée de libération du Soudan, établi dans la région des montagnes Marrah, est l'un des nombreux groupes rebelles actifs dans les régions du Darfour et du Kordofan. Il n'a pas pris parti dans la guerre.
Le conflit au Soudan a fait plus de 40 000 morts, contraint plus de 14 millions de personnes à fuir leur foyer et poussé certaines familles à manger de l'herbe dans une tentative désespérée de survivre.
Selon les Nations unies et les organisations de défense des droits de la personne, ce conflit a été marqué par des atrocités graves, notamment des meurtres et des viols à caractère ethnique. La Cour pénale internationale enquête sur des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité allégués.
Le conflit a provoqué la plus grande crise humanitaire au monde, avec plus de 30 millions de personnes sur les quelque 50 millions que compte le pays ayant besoin d'aide.