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Un ancien ministre bolivien incarcéré après son expulsion des Etats-Unis

Arturo Murillo avait été condamné en octobre 2024, en Bolivie, à 8 ans de prison.

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Le ministre bolivien Arturo Murillo descend un escalier du palais gouvernemental à La Paz, en Bolivie, le 28 janvier 2020. Le ministre bolivien Arturo Murillo descend un escalier du palais gouvernemental à La Paz, en Bolivie, le 28 janvier 2020. (AP Photo)

L’ancien ministre bolivien Arturo Murillo a été arrêté jeudi à son arrivée dans son pays, après avoir été expulsé des États-Unis où il a purgé une peine pour une affaire de blanchiment, a constaté un journaliste de l’AFP.

Le ministre bolivien Roberto Ríos a confirmé cette interpellation.

«Cette personne fait l’objet de plusieurs procédures pénales, dont deux ont déjà abouti à un jugement», a déclaré M. Ríos.

L’ancien ministre de l’Intérieur a été arrêté à l’aube par des dizaines d’hommes en uniformes, et menotté, après avoir atterri à Santa Cruz (est de la Bolivie).

Arturo Murillo a été condamné en février par la justice de son pays à cinq ans et quatre mois de prison pour l’importation de matériel antiémeute en provenance d’Équateur.

En octobre 2024, avec un autre ancien ministre, il a écopé de huit ans de prison pour l’achat irrégulier de gaz lacrymogène et de matériel anti-émeutes.

Ces achats ont été utilisés pour réprimer les manifestations organisées par les partisans de l’ex-président de gauche Evo Morales fin 2019.

La condamnation aux États-Unis date elle de janvier 2023, et concerne la même affaire que celle pour laquelle il a été condamné dans son pays en 2024. L’ancien ministre y a écopé de cinq ans et dix mois de prison, après avoir plaidé coupable de complot en vue de blanchir l’argent des pots-de-vin qu’il avait reçus.

M. Murillo a ensuite été condamné en avril 2024 par la justice américaine à verser 6,2 millions de dollars à la Bolivie.

L’ancien ministre bolivien a été libéré aux États-Unis après une réduction de peine pour bon comportement et un juge de l’immigration a ordonné son expulsion.

Selon des responsables américains, une entreprise de Floride lui a versé au moins 532 000 dollars de pots-de-vin pour l’avoir aidée à remporter un contrat de 5,6 millions de dollars pour fournir du matériel anti-émeutes au ministère bolivien de la Défense.

Arturo Murillo a été ministre de la présidente intérimaire de Jeanine Añez (droite), arrivée au pouvoir en 2019. Evo Morales venait d’être contraint à la démission puis à la fuite par des manifestations massives et émaillées de violence et la défection de l’armée et de la police.

Au pouvoir depuis 2006, il venait de remporter un quatrième mandat, mais l’opposition de droite l’a accusé de fraude électorale.

La Bolivie reste profondément polarisée après les événements de 2019.

Jeanine Añez a été condamné en juin 2022 à dix ans de prison pour avoir fomenté un coup d’État contre Evo Morales, mais le gouvernement et des groupes de la société civile font toujours pression pour qu’un autre procès soit organisé pour la mort de manifestants sous sa présidence.

Le président actuel, Luis Arce (gauche), est un ancien allié d’Evo Morales. Son successeur doit être élu le 19 octobre à l’issue du second tour d’un scrutin débuté mi-août qui a vu la gauche laminée.