La Maison-Blanche a fait part mardi «d’immenses progrès» en vue de parvenir à un accord de paix en Ukraine mais reconnu qu’il restait des points «sensibles» à régler, après une nouvelle nuit de frappes russes sur Kyiv.
«La semaine passée, les Etats-Unis ont fait d’immenses progrès en vue d’un accord de paix en faisant venir à la fois l’Ukraine et la Russie à la table des négociations», a déclaré sa porte-parole Karoline Leavitt sur X. «Il reste à régler quelques détails sensibles mais pas insurmontables, qui demanderont des discussions supplémentaires entre l’Ukraine, la Russie et les Etats-Unis», a-t-elle ajouté.
Donald Trump a déclaré mardi que les États-Unis étaient «très proches» de conclure un accord. «Ce n’est pas facile», a affirmé le président américain à la Maison-Blanche, mais «je pense que nous sommes très proches d’un accord. Nous verrons bien».
«L’Ukraine, les États-Unis et les Européens ont rendu la proposition américaine fonctionnelle (…) et elle est désormais significativement meilleure» pour Kyiv, a dit une source proche du dossier à l'AF, précisant que cette version ne contient pas 28 points comme précédemment.
La dernière version permet notamment à l’Ukraine de conserver une armée de 800 000 hommes, contre 600 000 militaires dans la première version du plan. «Il n’y est pas question de plafond, c’est ) peu près le nombre actuel.»
Selon cette source proche du dossier s’exprimant sous le couvert de l’anonymat, certaines questions parmi les plus sensibles, telles que les questions territoriales, pourront être «discutées à un niveau présidentiel».
Des discussions entre Ukrainiens, Américains et Européens avaient été convoquées dimanche dans l'urgence à Genève sur la base du plan présenté par le président américain Donald Trump, bien accueilli par Moscou, qui comprend notamment la cession de territoires ukrainiens et s'apparente à une capitulation de Kyiv. D'intenses échanges diplomatiques tous azimuts se sont poursuivis depuis dimanche.
Des discussions entre le secrétaire américain à l'Armée de terre Dan Driscoll et une délégation russe sur un éventuel accord pour mettre fin à près de quatre ans de conflit en Ukraine se déroulent ainsi depuis lundi soir à Abou Dhabi.
«Les pourparlers se déroulent bien et nous restons optimistes», a déclaré mardi un porte-parole américain, le lieutenant-colonel Jeff Tolbert.
«Enfin, une chance»
Le président américain avait initialement donné jusqu’au 27 novembre au président ukrainien, Volodymyr Zelensky, pour répondre à son plan, entraînant la convocation dans l’urgence de discussions entre Ukrainiens, Américains et Européens dimanche à Genève.
Américains et Ukrainiens ont notamment affirmé qu’un «futur accord» de paix devrait respecter la souveraineté de l’Ukraine et le président américain a semblé se réjouir de l’issue des pourparlers, affirmant sur son réseau Truth social que «quelque chose de bon pourrait bien se produire».
Kyiv espère maintenant «organiser la visite du président Zelensky aux États-Unis dès que possible en novembre pour finaliser les étapes restantes et parvenir à un accord avec le président Trump», a déclaré sur X le secrétaire du Conseil de sécurité ukrainien Roustem Oumerov, un négociateur clé pour la partie ukrainienne.
Il a fait part d’une «entente» générale sur les paramètres d’un accord.
Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergeï Lavrov, a de son côté déclaré mardi que la Russie attendait des États-Unis qu’ils présentent la nouvelle version de leur proposition.
Les pays de la «Coalition des volontaires» soutenant l’Ukraine se réunissaient pour leur part mardi après-midi en visioconférence.
En ouverture, le président français, Emmanuel Macron, a affirmé qu’il y avait «enfin une chance de réaliser de vrais progrès vers une bonne paix» entre l’Ukraine et la Russie.
«Mais la condition absolue pour une bonne paix, c’est une série de garanties de sécurité très robustes, et pas des garanties uniquement sur le papier», a-t-il prévenu.
Le secrétaire d’État américain, Marco Rubio, doit se joindre à cette réunion, a-t-il précisé.
Mais, a averti le premier ministre britannique, Keir Starmer, le chemin vers un règlement du conflit en Ukraine est «encore long» et «difficile».
