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Le Canada se joint à d'autres pays pour rejeter le plan de paix de Trump en Ukraine

Ce plan est largement considéré comme favorable à la Russie.

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Le premier ministre Mark Carney participe à une réunion bilatérale avec le président français Emmanuel Macron en marge du sommet du G20 à Johannesburg, en Afrique du Sud, le samedi 22 novembre 2025. Le premier ministre Mark Carney participe à une réunion bilatérale avec le président français Emmanuel Macron en marge du sommet du G20 à Johannesburg, en Afrique du Sud, le samedi 22 novembre 2025. (Sean Kilpatrick/La Presse canadienne)

Le Canada s'est joint à des pays européens et au Japon pour rejeter le plan du président américain Donald Trump visant à mettre fin à la guerre en Ukraine.

Le Canada s'est joint à des pays européens et au Japon pour rejeter le plan du président américain Donald Trump visant à mettre fin à la guerre en Ukraine.

Ce plan est largement considéré comme favorable à la Russie, dans la mesure où il demande à l'Ukraine de céder des territoires, de réduire la taille de son armée et de ne pas rejoindre l'OTAN, tout en offrant des garanties de sécurité limitées à Kiev.

Dans une déclaration commune, le Canada, la France, le Royaume-Uni, le Japon, l'Allemagne, l'Italie, la Finlande, l'Espagne, les Pays-Bas, la Norvège, le Portugal et l'Union européenne disent soutenir les efforts américains en faveur de la paix, mais estiment que le plan devait être retravaillé.

«Nous sommes prêts à nous mobiliser pour assurer une paix durable, déclarent les dirigeants de ces pays. Nous soutenons clairement le principe selon lequel les frontières ne doivent pas être modifiées par la force. Par ailleurs, nous sommes préoccupés par les restrictions proposées en ce qui concerne les forces armées ukrainiennes, car ces restrictions rendraient l’Ukraine vulnérable à de futures attaques.»

Ils rappellent également que la mise en œuvre des éléments du plan de paix concernant l'Union européenne et l'OTAN nécessitait l'accord de ses deux organisations.

La ministre canadienne des Affaires étrangères, Anita Anand, affirme que l'Ukraine doit contrôler l'élaboration d'un plan de paix.

Sans préciser ce qui ne convenait pas dans le plan de Donald Trump, Mme Anand rappelle que le Canada soutient depuis longtemps que la souveraineté territoriale de l'Ukraine est essentielle et qu'il appartenait à Kiev de décider de son avenir.

Elle ajoute que l'Ukraine est une «priorité absolue» de la politique étrangère du Canada, afin de garantir un ordre international fondé sur le droit.

Partenariat trilatéral

Le Canada a conclu une entente de partenariat en matière de technologie et d’innovation avec l'Australie et l'Inde, a annoncé le cabinet du premier ministre Mark Carney, samedi.

L'accord trilatéral met l'accent sur l'innovation en matière d'énergie verte et la mise en place de chaînes d'approvisionnement résilientes, notamment dans le domaine des minéraux critiques. Selon le cabinet du premier ministre, « ce partenariat portera sur le développement et l'adoption massive de l'intelligence artificielle dans le but d'améliorer la qualité de vie de nos citoyens ».

Cette entente survient à un moment où le Canada tente d'améliorer ses relations avec l'Inde.

Le premier ministre Carney a aussi rencontré personnellement divers dirigeants, notamment le président de la République française, Emmanuel Macron. Les deux hommes ont notamment discuté du G7 alors que la présidence canadienne tire à sa fin et que la France s’apprête à assumer ce rôle. Les dirigeants continuent de se concentrer sur de grandes priorités mondiales, comme les minéraux critiques, l’énergie propre et l’intelligence artificielle (IA).

En ce qui concerne Gaza, les dirigeants ont souligné qu'il était urgent de rétablir la stabilité à Gaza et qu'il fallait accélérer les efforts de reconstruction pour faire face à la crise humanitaire en cours.

M. Carney a notamment rencontré la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et le premier ministre du Vietnam, Phạm Minh Chính.

«C'est une grande journée pour le multilatéralisme», a lancé la ministre Anand. Le Canada profite de toutes les occasions, multilatérales ou bilatérales, pour s'assurer que ses intérêts sont bien respectés, pas seulement sur le plan économique, mais également au chapitre de nos valeurs essentielles.»

Le porte-parole du gouvernement sud-africain, Vincent Magwenya, a déclaré que les pays avaient accepté d'approuver une déclaration commune même si les États-Unis n'étaient pas présents, et a suggéré qu'elle inclurait un libellé sur le changement climatique et les droits des femmes.

Les experts craignaient que le sommet n'aboutisse à aucun consensus, avec une déclaration unilatérale de l'Afrique du Sud résumant les pourparlers au lieu d'un accord. 

- En collaboration avec Helen Moka à Montréal pour La Presse canadienne

Dylan Robertson

Dylan Robertson

Journaliste