Société

Uber aurait refusé plusieurs courses à une femme malvoyante à cause de son chien d’assistance

«C'est comme un coup de poignard dans le cœur.»

Publié

(CTV News)

Une femme d'Ottawa, malvoyante, affirme qu'on lui a refusé à plusieurs reprises des courses chez Uber à cause de son chien d'assistance, en dépit des lois censées la protéger.

Salome Solomon raconte que ça fait désormais partie de son quotidien: elle utilise l'application Uber pour se faire conduire, mais le chauffeur arrive, voit son chien et repart.

Ce texte est une traduction d’un article de CTV News.

«Chaque fois qu'on me refuse l'accès, c'est comme un coup de poignard dans le cœur, pour être honnête», a-t-elle raconté. «C'est un rappel que vous n'êtes pas normal et que vous n'êtes pas l'un d'entre nous.»

Son chien, dressé par la Fondation des Lions du Canada, l'aide à se déplacer en toute sécurité dans la ville. Mais Mme Solomon affirme que certains chauffeurs d'Uber remettent en question le fait qu'elle ait besoin d'un animal d'assistance ou lui conseillent d'utiliser «Uber Animal», une option distincte de l'application qui n'est pas destiné aux chiens d'aveugle.

«Régulièrement, on me refuse quatre ou cinq fois l'accès à ce service», dit-elle. «Des chauffeurs me demandent pourquoi vous avez besoin de lui, vous n'êtes pas en fauteuil roulant, vous devriez commandé un course «Uber Animal».

En vertu de la loi, les personnes handicapées ont droit à l'égalité d'accès aux services, y compris aux transports.

Les conducteurs de véhicules de covoiturage sont tenus d'accepter les animaux d'assistance. Le site web d'Uber indique clairement que les conducteurs doivent accepter les passagers accompagnés d'un chien d'assistance.

Pourtant, Mme Solomon affirme que l'application de la loi semble inexistante.

«J'ai écrit à Uber à plusieurs reprises pour demander à parler à une vraie personne, pas à un robot. Finalement, ils appellent d'un numéro bizarre, disent "désolé" et m'offrent deux dollars de réduction.»
- Salome Solomon

Dans un cas, elle raconte qu'un conducteur a accéléré si vite après avoir aperçu son chien guide qu'il a failli les percuter tous les deux.

Dans une déclaration à CTV News Ottawa, Uber a indiqué que toute forme de discrimination est inacceptable sur la plateforme de covoiturage.

«En s'inscrivant sur la plateforme Uber, les chauffeurs acceptent de transporter des animaux d'assistance et d'opérer en conformité avec toutes les lois, y compris les lois applicables en matière d'accessibilité. Nous avons lancé de nouveaux outils, notamment une fonction permettant aux passagers d'indiquer qu'ils voyagent avec un animal d'assistance, afin de rendre l'expérience plus accessible», a déclaré Uber.

«Si un passager se voit refuser une course de manière inappropriée, il doit immédiatement signaler le problème à Uber afin que nous puissions prendre les mesures qui s'imposent, ce qui peut aller jusqu'à la désactivation permanente du compte du conducteur», ajoute l'entreprise. 

Mme Solomon affirme que l'établissement de rapports est un cauchemar, surtout lorsqu'elle doit en faire plusieurs dans la même journée.

«Mon téléphone est plein de captures d'écran, de rapports, c'est épuisant», a-t-elle soutenu.

«Vous devez le signaler dès que possible, mais comme le compte est utilisé pour vous trouver un autre chauffeur, il n'enregistre pas le chauffeur qui annule sa réservation. Par conséquent, si vous ne faites pas de capture d'écran, vous n'avez pas d'informations sur le conducteur», explique-t-elle. 

Mme Solomon dit qu'elle est au courant des partenariats d'Uber avec les organisations d'accessibilité, y compris l'INCA, mais elle estime que ce n'est pas suffisant.

«Ils ont fait des campagnes, ils ont fait des annonces, mais rien n'a changé», a-t-elle déclaré. «Je veux qu'il se passe quelque chose. Pas hier, aujourd'hui. Je veux du changement.»

Elle affirme qu'elle continuera à s'exprimer jusqu'à ce que les refus cessent, non seulement pour elle, mais aussi pour les autres personnes qui comptent sur les chiens d'assistance et l'égalité d'accès pour se rendre là où elles veulent aller.

CTV News

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Journaliste

Katelyn Wilson

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