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Trump renoue avec la rhétorique du «51e État» devant ses chefs militaires

Le chef d'État en a fait mention lorsqu'il évoquait son projet de bouclier antimissile, le «Dôme d'or».

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65dbee8c049db0101ce30ca5c1dc6d2d932d8efd29ffd65d3021e27c516c196b.jpg Le président américain, Donald Trump, s'adresse aux hauts commandants militaires américains réunis à la base du Corps des Marines de Quantico, le mardi 30 septembre 2025, à Quantico, en Virginie. (Photo AP/Evan Vucci) (The Associated Press)

Le président américain, Donald Trump, a renoué avec sa rhétorique du «51e État» concernant le Canada lors d'un discours inédit prononcé mardi devant de hauts responsables militaires.

Le chef d'État évoquait son projet de bouclier antimissile, le «Dôme d'or», devant des responsables militaires convoqués à Quantico, près de Washington.

«Le Canada m'a appelé il y a quelques semaines pour me dire qu'il souhaitait y participer. Je lui ai alors dit: "Pourquoi ne rejoignez-vous pas notre pays? Vous devenez le 51e État, le 51e, et vous l'obtenez gratuitement?"», a raconté M. Trump aux responsables présents.

«Je ne sais pas si cela a eu un impact important, mais c'est tout à fait logique.»

Le président américain a également affirmé que le Canada traversait «des difficultés» car, «comme vous le savez, avec les droits de douane, tout le monde vient dans notre pays.» Il s'est ensuite vanté des investissements quittant le Canada et d'autres pays pour se diriger vers les États-Unis, citant notamment les usines automobiles.

Donald Trump a passé des mois à répéter des déclarations sur l'annexion du Canada et a évoqué le recours à la force économique pour prendre le contrôle du pays. Mais il semble avoir tempéré sa rhétorique plus récemment, alors qu'Ottawa cherchait à apaiser les tensions dans les relations bilatérales et que le président se concentrait sur d'autres parties du monde.

Mark Carney a eu de multiples conversations téléphoniques avec le dirigeant des États-Unis au cours des derniers mois, mais est resté muet sur le contenu de ces échanges.

Le premier ministre a suspendu la taxe canadienne sur les services numériques en juin après que M. Trump a menacé d'interrompre les négociations commerciales pour protester contre cette politique. En réponse, la porte-parole de la Maison-Blanche, Karoline Leavitt, a déclaré plus tard que «le Canada a cédé au président Trump et aux États-Unis d'Amérique».

Deux mois plus tard, M. Carney a supprimé certains droits de douane de rétorsion sur les produits américains afin d'égaler les exemptions douanières américaines pour les marchandises couvertes par l'Accord commercial Canada-États-Unis-Mexique, plus connu sous le nom d'ACEUM. Cet abandon est survenu après un entretien téléphonique entre les deux dirigeants et l'assurance donnée par le président que cette décision contribuerait à relancer les négociations commerciales.

Malgré les efforts d'Ottawa pour apaiser l'administration Trump, aucun accord n'a été conclu pour alléger la pression sur les industries canadiennes durement touchées par les droits de douane.

En août, Donald Trump a imposé au Canada un taux de 35 % sur les marchandises non conformes à l'ACEUM. Le Canada est également durement touché par les droits imposés par le locataire de la Maison-Blanche sur l'acier, l'aluminium, les automobiles et le cuivre.

L'imposition imminente de droits de douane sur le bois d'œuvre nuira également à l'industrie canadienne. M. Trump a signé un décret cette semaine imposant un taux de 10 % sur le bois d'œuvre étranger et de 25 % sur les armoires de cuisine, les meubles-lavabos et les meubles rembourrés en bois à compter du 14 octobre.

Le département du Commerce des États-Unis avait déjà augmenté les droits compensateurs et antidumping sur le bois d'œuvre canadien plus tôt cette année.

Le cabinet du premier ministre n'a pas encore répondu à une demande de commentaires concernant le discours de Donald Trump de mardi.

Mark Carney a rencontré M. Trump à la Maison-Blanche en mai et lui a dit que le Canada ne deviendrait jamais un État américain.

Le premier ministre a déclaré que des discussions de haut niveau étaient en cours avec les États-Unis au sujet du programme du «Dôme d'or». Le président des États-Unis avait initialement annoncé que l'adhésion coûterait au Canada 61 milliards $ US (84,9 milliards $ CAN), avant de porter ce coût à 71 milliards $ US (98,8 milliards $ CAN).

M. Trump s'est vanté du système de défense multicouche prévu, qui s'inspirerait du Dôme de fer israélien, lors de son discours de grande portée devant des centaines de hauts responsables militaires.

Le chef d'État, habitué à des foules bruyantes lors de rassemblements, n'a pas suscité beaucoup de réactions de la part des responsables militaires. Fidèle à la tradition non partisane des forces armées américaines, l'auditoire militaire est resté largement silencieux pendant son discours.

Mardi, le secrétaire à la Défense, Pete Hegseth, a convoqué des chefs militaires américains stationnés dans le monde entier à la base du Corps des Marines de Quantico pour l'écouter prononcer un discours fustigeant les politiques «woke» de l'armée des États-Unis.

Avec des informations de l'Associated Press

Kelly Geraldine Malone

Kelly Geraldine Malone

Journaliste