Le président américain Donald Trump a déclaré jeudi qu'il ne permettrait pas à Israël d'annexer la Cisjordanie occupée, promettant de bloquer une telle initiative, à laquelle les dirigeants arabes du Moyen-Orient s'opposent également fermement, sans équivoque.
Interrogé sur les suggestions faites ces dernières semaines par des responsables israéliens selon lesquelles leur gouvernement pourrait tenter de prendre le contrôle d'au moins certaines parties de la Cisjordanie, une initiative lancée en réponse à la volonté de plusieurs pays, dont des alliés clés des États-Unis, comme le Canada et la France, de reconnaître un État palestinien, la réponse de M. Trump a été sans détour.
«Je ne permettrai pas à Israël d'annexer la Cisjordanie. Je ne le permettrai pas. Cela n'arrivera pas», a-t-il assuré aux journalistes lors d'une cérémonie de signature de décrets dans le Bureau ovale, sans rapport avec l'événement.
M. Trump a déclaré avoir parlé au premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou, mais a affirmé qu'il resterait ferme sur son refus d'annexion, ajoutant: «cela suffit. Il est temps d'arrêter.»
Le président Trump se vante depuis longtemps de ses relations étroites avec M. Nétanyahou, mais il subit désormais la pression des dirigeants arabes, qui ont publiquement exprimé leurs inquiétudes quant à l'annexion israélienne. Les Émirats arabes unis ont averti que toute tentative israélienne d'annexion franchirait une «ligne rouge».
M. Nétanyahou dirige le gouvernement le plus nationaliste de l'histoire d'Israël et subit la pression de ses principaux alliés de la coalition pour renforcer le contrôle israélien sur le territoire occupé. Ils espéraient que le soutien historique de M. Trump à la politique israélienne ouvrirait la voie à une expansion du contrôle israélien sur le territoire occupé.
Contrairement à Gaza, où la guerre entre Israël et le Hamas se poursuit, la Cisjordanie est administrée par l'Autorité palestinienne.
Israël a conquis la Cisjordanie, Jérusalem-Est et la bande de Gaza lors de la guerre du Moyen-Orient de 1967. Les Palestiniens souhaitent que ces trois territoires forment leur futur État. Le gouvernement israélien actuel est fermement opposé à la création d'un État palestinien et soutient l'annexion à terme d'une grande partie de la Cisjordanie.
Plus d'un demi-million de colons juifs vivent aujourd'hui en Cisjordanie, dans quelque 130 colonies. L'essentiel de la communauté internationale considère les colonies comme illégales et un obstacle à la paix.
Les pays occidentaux sont indignés par l'intensification de l'offensive israélienne à Gaza, et plusieurs d'entre eux ont reconnu l'État palestinien.
Une dizaine de pays, dont le Canada, le Royaume-Uni, la France, et l'Australie, ont reconnu l'État palestinien cette semaine, espérant relancer un processus de paix longtemps moribond, une démarche que les États-Unis et Israël ont fermement rejetée. L'Allemagne, l'un des plus proches alliés d'Israël, ne s'est pas jointe aux appels au cessez-le-feu ni aux efforts pour la création d'un État palestinien, mais a suspendu certaines exportations militaires.