Les terreurs nocturnes, un phénomène qui survient pendant le sommeil et que l’on retrouve dans la nouvelle série Dérive diffusée sur Crave, font l'objet de nombreuses études et continuent d’intriguer les scientifiques. Voici ce qu'on en sait jusqu'à présent.
Les terreurs nocturnes sont inoffensives et touchent plus souvent les jeunes enfants, qui sont âgés de moins de 5 ans. Il s’agit d’épisodes d’éveil incomplets où la personne manifeste de la peur par des cris, de la sueur ou une respiration rapide, rapporte le Comité québécois pour les jeunes en difficulté de comportement. Elles peuvent durer de quelques secondes à quelques minutes.
Selon les dernières données de l’Institut de la statistique du Québec, près d’un enfant sur trois (30%) vit au moins un épisode de terreur nocturne, ou plusieurs, durant la petite enfance et 7% des tout-petits en font au moins une fois par mois.
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Comme le somnambulisme, les terreurs nocturnes surviennent pendant le «sommeil lent profond», lorsque les ondes cérébrales sont très lentes. «Si on veut essayer de parler à la personne pour la réveiller, ça va être difficile contrairement à un autre stade de sommeil», explique Christine Laganière, doctorante en psychologie du counseling à l'Université McGill et co-auteure de plusieurs études sur les terreurs nocturnes dans l'enfance.
Même si ces deux troubles du sommeil (somnambulisme et terreurs nocturnes) proviennent de la même pathologie sous-jacente, ils sont complètement différents des cauchemars, qui eux surviennent lors du sommeil paradoxal, précise la doctorante en psychologie du counseling à l'Université McGill. Les terreurs nocturnes se produisent généralement en début de nuit, alors que les cauchemars surviennent plutôt vers la fin de la nuit.
Selon Christine Laganière, les terreurs nocturnes et le somnambulisme coexistent souvent chez le même individu. «On peut avoir un épisode de terreur nocturne qui commence et qui devient du somnambulisme par la suite», mentionne-t-elle lors d'une entrevue avec Noovo Info.
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Causes
Les terreurs nocturnes peuvent être influencées par plusieurs facteurs et peuvent être liées à certains problèmes émotionnels dès le plus jeune âge.
Selon de récentes études, certains facteurs génétiques et des antécédents familiaux semblent accroître le risque de terreurs nocturnes. «Si nos parents en avaient, on a plus de chance d’en avoir», souligne Mme Laganière.
Parmi les autres facteurs qui peuvent favoriser l’apparition des terreurs nocturnes, on retrouve ceux liés au sommeil, comme le manque de sommeil ou un sommeil de mauvaise qualité. Plusieurs études ont été faites sur des personnes qui étaient déjà suivies en clinique.
«Si on est privé de sommeil pendant longtemps, on a plus de risque d'avoir un épisode [de terreur nocturne] la nuit suivante.»
Certaines études montrent même que la fièvre est un élément qui peut perturber le sommeil, augmentant les chances de faire du somnambulisme ou des terreurs nocturnes.
Bien que les terreurs nocturnes disparaissent avec l'âge, le stress peut également constituer un élément déclencheur chez les adultes, démontrent plusieurs études cliniques.
Dangereux?
Étant donné que les terreurs nocturnes surviennent pendant le sommeil, les personnes qui le vivent se trouvent dans leur lit. Il est «plutôt rare» qu’une personne puisse se blesser, affirme Mme Laganière, rappelant que, même en agissant dans son environnement, la personne reste toujours endormie.
Cela n'empêche pas que la scène pourrait être plus impressionnante ou choquante pour les personnes qui y assistent. «On va parler d’épisodes avec des cris, des pleurs assez intenses chez les enfants et même de tachycardie», a décrit la doctorante en psychologie du counseling à l'Université McGill, ajoutant que les terreurs nocturnes sont de courte durée contrairement au somnambulisme.
Par exemple, le Comité québécois pour les jeunes en difficulté de comportement affirme que certains enfants se dressent dans leur lit avec les yeux grands ouverts et le regard vide. D’autres peuvent s'asseoir ou se débattre dans leur lit tout en gardant les yeux fermés.
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D'ailleurs, les enfants ou adultes qui vivent des terreurs nocturnes vont généralement se rendormir par la suite.
Et le lendemain? Comme le mentionne l'étude Mental Activity During Episodes of Sleepwalking, Night Terrors or Confusional Arousals: Differences Between Children and Adults, la majorité des enfants ne se souviennent pas des terreurs nocturnes, alors que beaucoup d'adultes se rappellent de quelques éléments.
Il reste encore beaucoup à découvrir sur la question notamment sur l’impact des terreurs nocturnes au niveau du fonctionnement de la personne, a de son côté précisé Evelyne Touchette, professeure titulaire au département de psychoéducation de l'Université du Québec à Trois-Rivières.
Des chercheurs, dont la Dre Marie-Hélène Pennestri et Christine Laganière, ont toutefois découvert que les enfants ayant des épisodes fréquents de terreurs nocturnes peuvent développer plus tard des symptômes d’anxiété et de dépression. «Mais, on ne sait pas encore à quel seuil de fréquence on devrait s’inquiéter ou non», a ajouté Mme Laganière en entrevue.
Comment prévenir ou traiter
Pendant un épisode de terreur nocturne ou de somnambulisme, il ne faut surtout pas réveiller la personne, prévient la doctorante en psychologie du counseling à l'Université McGill. Il existe toutefois des moyens pour prévenir ces épisodes liés aux troubles du sommeil.
Il faut avoir avant tout une «bonne hygiène de sommeil», soit avoir des horaires réguliers de sommeil, limiter le bruit ambiant ou la lumière et savoir gérer le stress. Il est également conseillé d'éviter toute activité physique intense en soirée ou qui provoque des émotions négatives, d'éviter les repas lourds, épicés ou encore les aliments sucrés et d'éloigner ou diminuer les situations stressantes qui entourent la personne. Quelques conseils sont disponibles en ligne à travers la plateforme Mission sommeil sur le site d'Apprendre pour dormir.
Pour ceux qui souffrent de somnambulisme, il est recommandé de sécuriser l'environnement. Mme Laganière recommande notamment d'installer un système d'alarme à la maison pour ne pas que la personne sorte du domicile et de ranger les objets possiblement dangereux - comme médicaments ou couteaux de cuisine - dans des endroits difficilement accessibles.
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Pour les enfants qui ont des épisodes quotidiens de terreurs nocturnes, Christine Laganière conseille de faire des «réveils programmés». «Comme les épisodes [de terreurs nocturnes] se passent dans le même stade de sommeil, on peut réveiller l’enfant quelques minutes avant l’épisode», a-t-elle dit.
En dernier recours, il existe certains traitements pharmacologiques. Selon Mme Laganière, ils sont rarement utilisés chez les enfants, car souvent les terreurs disparaissent après l'âge 5 ans une fois que le cerveau est plus développé.
Pour plonger davantage dans l’univers des terreurs nocturnes, il est possible de visionner la nouvelle série Dérive disponible sur la plateforme Crave depuis le 13 novembre. Il s'agit de 8 épisodes écrits par Julie Hivon et réalisés par Patrice Sauvé.
Jean-Philippe Perras incarne le personnage principal. À ses côtés, on retrouve Marie-Thérèse Fortin, Benoit Gouin, Sophie Cadieux, Macha Grenon, Céline Bonnier, Luis Oliva, Xavier Huard, Catherine Souffront, Chloée Barshee, Maxime Genois, Mounia Zahzam, Marilou Mucret et Amélie Grenier.
La série raconte l’histoire de Daniel Major, pianiste de renommée internationale qui, frappé de stupeur en plein concert, s’effondre sur scène. Depuis l’incident, il demeure incapable de jouer. Daniel décide de fuir le tumulte pour trouver refuge à la maison de campagne familiale. Complètement bouleversé, il recommence à vivre des terreurs nocturnes qui lui font craindre pour sa sécurité et pour celle de ses proches. Il entreprend alors une thérapie qui l’amène à fouiller son passé et découvre de sombres secrets. Sa quête de vérité, parsemée d’embûches et de dangers, le mènera à des révélations des plus troublantes. Plus d'informations sur Crave.
Avec des informations de Noovo Moi
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