Montréal peut nourrir l'ambition de devenir l'une des grandes métropoles mondiales, a déclaré la mairesse Soraya Martinez Ferrada jeudi, lors de sa prestation de serment officielle à l'hôtel de ville.
Mme Martinez Ferrada, arrivée au Canada en 1980 comme enfant réfugiée chilienne, succède à la mairesse sortante Valérie Plante, qui n'a pas sollicité un troisième mandat.
Jeudi, elle a fait son entrée dans le hall principal de l'hôtel de ville au son des cornemuses, précédée d'une garde d'honneur composée de policiers et de pompiers.
Plus tard, une ovation a retenti dans la salle lorsqu'elle a prêté serment et est devenue officiellement mairesse de Montréal. Des membres de sa famille l'ont rejointe sur scène pour la signature du livre d'or de la ville.
«Les Montréalais nous ont donné un mandat pour rétablir la confiance, améliorer les services essentiels et redonner à Montréal l'ambition d'être une grande métropole – une ville qui se compare aux meilleures et pas seulement à ses voisines, a-t-elle déclaré. J'accepte ce mandat avec humilité.»
Elle a déclaré que sa priorité absolue était l'itinérance et, jeudi, elle a exhorté les autres élus à se joindre à elle dans un effort concerté pour s'attaquer à ce problème.
Mme Martinez Ferrada a mené le parti centriste Ensemble Montréal à la victoire lors des élections du 2 novembre, mettant fin à huit années de pouvoir pour le parti de gauche Projet Montréal.
L'ancienne ministre libérale fédérale s'est positionnée comme la candidate du changement et la personne la mieux placée pour s'attaquer aux problèmes d'itinérance et de flambée des prix de l'immobilier.
Elle a également promis d'écouter les Montréalais qui se sentent ignorés, notamment ceux qui ont remis en question les décisions d'aménager de nouvelles pistes cyclables et des rues piétonnes.
Dans son discours de jeudi, elle a déclaré que la ville était confrontée à d'«immenses défis», dont l'itinérance, le logement, la sécurité, la propreté, la vitalité économique du centre-ville, l'environnement et les finances publiques.
Elle a réitéré sa promesse de ne pas démanteler les campements de fortune qui ont poussé comme des champignons dans la ville, mais plutôt de travailler à trouver des solutions d'hébergement pour les personnes sans-abri.
Elle a également déclaré espérer obtenir davantage de ressources du gouvernement provincial pour lutter contre l'itinérance.
Vendredi, elle devrait s'entretenir avec le premier ministre Mark Carney, de passage à Montréal pour l'inauguration d'une nouvelle phase du projet de train léger sur rail.
Mme Martinez Ferrada devient la deuxième femme à diriger Montréal, après Valérie Plante, et se décrit comme la première mairesse issue de la diversité.
Arrivée au Canada comme réfugiée politique hispanophone, elle a appris le français dans des cours d'accueil pour immigrants. Plus tard, jeune mère et étudiante, elle a eu recours aux banques alimentaires pour subvenir aux besoins de sa famille, ce qui, selon sa biographie sur le site web de son parti, l'a incitée à s'engager en politique.
Elle a été conseillère municipale à partir de 2005, avant de devenir collaboratrice politique et de travailler dans le secteur culturel. En 2019, elle s'est lancée en politique fédérale avec le Parti libéral de Justin Trudeau, devenant députée, puis ministre.
Jeudi, elle a été émue après avoir prononcé une partie de son discours en espagnol. «Cette ville nous appartient à tous, a-t-elle déclaré en reprenant la parole en français. Dans cette ville, nous pouvons tous contribuer.»
La Ville a annoncé dans un communiqué que 55 femmes et 48 hommes avaient été élus pour la représenter le 2 novembre. C'est la première fois que les femmes sont plus nombreuses que les hommes à occuper le poste de maire d'arrondissement, a-t-on précisé.
Les deux principaux partis ont contesté les résultats de quelques élections serrées, et certains recomptages sont toujours en cours.