Le premier ministre François Legault fait planer la menace de «conséquences» pour le signataire du contrat du Système d'information des finances et de l'approvisionnement (SIFA), désormais sous la loupe de l'Autorité des marchés publics.
À la période des questions mercredi, talonné par la cheffe parlementaire du Parti libéral, Marwah Rizqy, M. Legault a reconnu que le contrat signé en 2024 dans le cadre du virage numérique en santé était malheureux.
«Il semble y avoir des problèmes dans ce contrat-là, a-t-il admis. Qui a négocié, signé ce contrat-là? Je peux vous assurer qu'il y aura des conséquences s'il y a effectivement une personne qui a signé un contrat qui n'était pas responsable.»
Depuis deux jours, le Parti libéral dévoile à la presse parlementaire des clauses du contrat SIFA, dont une octroie une garantie de paiement au fournisseur LGS, le même qui était impliqué dans le fiasco SAAQclic.
Une deuxième clause stipule que, pour résilier le contrat sans motif, un préavis ne peut être donné avant 2030, selon les informations obtenues par les libéraux, qui évaluent les possibles pertes dans ce dossier à 400 millions $.
«On peut désormais dire, chers amis, que c'est le fiasco SIFA après le fiasco SAAQclic», a martelé en point de presse mercredi le porte-parole libéral en santé, Marc Tanguay, après avoir lancé la veille: «Avec SIFA, les Québécois se font siphonner».
En Chambre, François Legault s'est par ailleurs défendu de ne pas avoir lu le contrat, qui relève de l'expertise des fonctionnaires, selon lui.
«Je ne pense pas que Jean Charest ou Philippe Couillard lisaient tous les contrats informatiques. Je ne pense pas qu'aucun premier ministre dans l'histoire du Québec faisait (ça)», a-t-il plaidé.
Le 2 octobre dernier, Santé Québec annonçait la suspension de SIFA ainsi que le report de la date de mise en service du projet Dossier santé numérique (DSN).
Il s'agit des deux «piliers» de la transformation numérique que Québec souhaite mettre en branle dans le réseau de la santé, notamment pour moderniser les outils et améliorer l'efficacité du réseau.
«Les conditions essentielles à leur réussite ne sont actuellement plus réunies», a indiqué Erika Bially, vice-présidente aux technologies de l'information chez Santé Québec.
Elle faisait référence, dans le cas de SIFA, au besoin de revoir la gouvernance, le budget et l'échéancier du projet. Concernant le DSN, Santé Québec blâme des «enjeux techniques» et le manque de collaboration des médecins.

