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Les membres de la FIQ ont manifesté devant un hôtel du centre-ville de Montréal où a lieu une autre séance de négociation avec le Conseil du trésor.
Et à Québec, ce sera au tour du Front commun intersyndical de manifester sur l’heure du midi devant le parlement. Près de 2 000 militants issus des réseaux de la santé et des services sociaux ainsi que de l'éducation et de l'enseignement supérieur devraient être présents.
Voyez le reportage de Mathieu Boivin sur ce sujet dans la vidéo de cet article.
Ces deux manifestations se déroulent pour marquer l’échéance vendredi des conventions collectives des secteurs public et parapublic qui couvrent 600 000 employés de l’État.
S’adressant à ses militantes ce jeudi matin, la présidente de la Fédération interprofessionnelle de la santé (FIQ), Julie Bouchard, a souligné le fait qu’il n’y avait eu jusqu’ici que huit séances de négociations avec Québec, alors que les demandes syndicales ont été déposées en novembre et les offres globales de Québec en décembre.
La FIQ a déposé 60 demandes, touchant par exemple la conciliation travail-famille, les congés et les ratios infirmière-patients, après avoir consulté ses membres sur leurs besoins.
«Huit rencontres en quatre mois, c'est nettement insuffisant. Ce n'est certainement pas le signal de quelqu'un qui veut régler rapidement», a lancé la dirigeante syndicale, qui représente 80 000 infirmières, infirmières auxiliaires, inhalothérapeutes et perfusionnistes cliniques.
«Y a des limites» ont entonné les militantes de la FIQ, sous les sirènes, les klaxons et les cris de ralliement, destinés à motiver leur comité de négociation qui entrait au travail pour discuter face au comité patronal.
Et les offres gouvernementales qui ont été reçues ne sont pas encore complètes, a déploré Mme Bouchard.
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Même son de cloche du côté du Front commun qui estime que le plus récent dépôt du gouvernement du Québec «ne bonifie rien et continue de faire en sorte que les travailleuses et les travailleurs s’appauvrissent.»
«Le message est très fort aujourd'hui. On est à l'échéance des conventions collectives et déjà 2000 travailleuses et travailleurs sont prêts à se mobiliser pour dire au gouvernement: on a tenu le Québec à bout de bras dans les dernières années; on veut plus que de la reconnaissance; on veut être traité équitablement, dans la dignité», a résumé Magali Picard, présidente de la FTQ.
«Ça prend beaucoup plus que de la “réorganisation du travail” et de la “flexibilité” pour pallier les effets dévastateurs de la pénurie de main-d’œuvre sur le quotidien de celles et ceux qui travaillent dans nos réseaux. Il faut réinvestir à la hauteur de la gravité de la situation», d’indiquer via un communiqué François Enault, premier vice-président de la CSN, Éric Gingras, président de la CSQ, Robert Comeau, président de l’APTS, et Magali Picard, présidente de la FTQ.
«Il va falloir passer à autre chose que la visibilité», a prévenu Éric Gingras, président de la CSQ.
«Il va falloir se battre, parce que c'est pas avec des mercis que vous allez payer votre épicerie», a lancé le vice-président de la CSN, François Énault, aux manifestants.
«On va se déployer à partir d'aujourd'hui dans nos établissements. C'est le début de quelque chose de grand aujourd'hui», a lancé Robert Comeau, président de l'Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux.
De son côté, la présidente du Conseil du trésor, Sonia Lebel, estime que «la balle est dans leur camp».
«Je considère que tout ce qu’on a mis sur la table sont des offres qui sont significatives et qui sont sérieuses», a mentionné Mme Level en entrevue avec Noovo Info. Elle s’attend à un retour constructif de la part des syndicats.
Au plan salarial, le Front commun revendique l'application d’un mécanisme permanent d'indexation annuelle basé sur l'indice des prix à la consommation (IPC), ainsi qu’un enrichissement visant un rattrapage salarial.
Pour 2023 : une hausse de 100 $ par semaine pour l’ensemble des travailleuses et des travailleurs OU IPC + 2 %
Pour 2024 : IPC + 3 %;
Pour 2025 : IPC + 4 %.
Le Front commun porte également d’autres revendications à la table centrale, notamment en ce qui concerne la retraite, les droits parentaux, les disparités régionales, les assurances collectives et les lanceurs d'alerte.
«Nous sommes prêts à nous mobiliser et nous serons présents sur le terrain pour rappeler au gouvernement que notre objectif est d’améliorer l’accessibilité et la qualité des services en bonifiant les conditions de travail et en accordant aux travailleuses et aux travailleurs des augmentations salariales permettant un enrichissement et une protection permanente contre l’inflation», de poursuivre les leaders syndicaux.
Le Front commun insiste sur le fait que «la population tient aux services publics et qu’elle reconnaît le besoin de réinvestir.»
Les leaders syndicaux estiment qu'il y a une contradiction «évidente» entre le choix du gouvernement du Québec de baisser les impôts et de parler de restructuration et dénoncent du coup - encore une fois - les bris de services, l’exode de l’expertise et les difficultés d’attraction.
Dans un communiqué acheminé aux médias, le Front commun affirme que la moyenne salariale des employés du secteur public qu'il représente est de 43 916$. Il s'agirait d'un retard salarial de 11,9% alors que le retard de rénumération globale se chiffrerait à 3,9%. La proportion de femmes parmi les membres du Front commun est de 78%.
Avec des informations de Mathieu Boivin, Noovo Info, et de Lia Lévesques, La Presse canadienne.