Le commissaire Denis Gallant estime avoir «tous les outils» en main pour préparer son rapport et faire des recommandations au gouvernement Legault dans le dossier du fiasco SAAQclic.
La phase publique des travaux de la commission d'enquête sur la transformation numérique de la Société de l'assurance automobile du Québec (SAAQ) s'est terminée vendredi après-midi à Montréal.
Plus de 130 témoins ont été entendus au cours de 75 jours d'audiences publiques entre avril et octobre.
Dans sa déclaration de clôture, le commissaire Denis Gallant n'a pas manqué de souligner la vitesse à laquelle se sont déroulés les travaux. «Ce fut un feu roulant», mais «rien ne s’est fait en catimini», a-t-il dit.
«Tout a été concocté avec un sentiment d'urgence, mais cela s'est fait avec soin et précaution. Rien n'a été laissé au hasard», a affirmé Denis Gallant.
«Malgré le rythme infernal auquel elles ont été soumises, je constate que toutes les pierres ont été soulevées comme je vous l'avais promis. Nous avons tous les outils pour faire rapport au gouvernement du Québec sur ce qui s'est passé», a-t-il poursuivi.
Le commissaire a obtenu jeudi une nouvelle prolongation d'environ deux mois de la part du gouvernement Legault. Il doit remettre son rapport d'ici le 13 février.
Cette «ultime prolongation de délais» permettra de «prendre un pas de recul et bien soupeser la preuve afin de rendre un rapport et faire des recommandations à la hauteur de vos attentes», a déclaré Denis Gallant.
Il a mentionné que plus de 200 000 documents ont été étudiés par les équipes de la commission, dont plus de 2500 ont été déposés en preuve.
Le commissaire devait initialement rendre ses recommandations au plus tard le 30 septembre. En juin, le gouvernement avait repoussé cette date butoir jusqu'au 15 décembre.
Même avec le report au 13 février, la commission d'enquête sur la modernisation technologique de la SAAQ aura été menée en «un temps record», «l'une des commissions d'enquête les plus rapides de l'histoire récente du Québec», a soutenu le commissaire Gallant.
Il a rappelé les différents sujets abordés au cours des audiences publiques, dont la genèse du projet informatique nommé CASA, les contrats, la facturation, les redditions de comptes et la mise en oeuvre de la plateforme SAAQclic.
Au cours de cette phase, plusieurs dirigeants et employés actuels et passés de la SAAQ ont été entendus, ainsi que des ministres caquistes et du personnel politique, en plus du premier ministre François Legault. Des consultants externes et des responsables des firmes ayant travaillé au développement de SAAQclic ont aussi été appelés à témoigner.
Ces derniers jours, différents experts sont venus devant la commission pour présenter des recommandations.
Rappelons que le virage numérique raté de la SAAQ devrait coûter aux contribuables au moins 1,1 milliard $ d'ici 2027, soit 500 millions $ de plus que prévu, selon les calculs du Vérificateur général du Québec.

