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Robert F. Kennedy fils confirmé au poste de secrétaire à la Santé des États-Unis

Les républicains se sont rangés derrière M. Trump malgré les hésitations face aux opinions de M. Kennedy sur les vaccins.

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e11b5c19125fc2e4393e97152819c3cdfb747d831138b19a27ccb34e5515138b.jpg ARCHIVES - Robert F. Kennedy, Jr., le candidat du président Donald Trump au poste de secrétaire à la Santé et aux Services sociaux, témoigne lors d'une audience du Comité sénatorial de la santé, de l'éducation, du travail et des retraites, le 30 janvier 2025, à Washington. (Photo AP/Rod Lamkey, Jr., archives)

Le Sénat a confirmé jeudi Robert F. Kennedy fils au poste de secrétaire à la Santé du président Donald Trump, mettant ainsi cet éminent sceptique des vaccins aux commandes d'un budget de 1,7 mille milliards $ US, des recommandations de vaccins et de sécurité alimentaire ainsi que des programmes d'assurance maladie pour environ la moitié du pays. 

Les républicains se sont rangés derrière M. Trump malgré les hésitations face aux opinions de M. Kennedy sur les vaccins. Les sénateurs ont voté à 52 contre 48 pour le nommer au poste de secrétaire du département de la Santé et des Services sociaux. 

Le sénateur du Kentucky Mitch McConnell, qui a eu la polio dans son enfance, a été le seul à voter contre parmi les républicains, reflétant ses positions contre les choix de M. Trump pour le chef du Pentagone et la directrice du renseignement national. Tous les démocrates se sont opposés à Robert Kennedy. 

Le Parti républicain a largement adopté la vision de M. Kennedy de «Rendre l'Amérique en bonne santé à nouveau» en ordonnant aux agences de santé publique de se concentrer sur les maladies chroniques telles que l'obésité. 

Le politicien de 71 ans, dont le nom et les tragédies familiales l'ont placé sous les projecteurs nationaux depuis son enfance, a gagné plusieurs sympathisants avec ses opinions populistes et parfois extrêmes sur l'alimentation, les produits chimiques et les vaccins. 

Son public n'a fait que croître pendant la pandémie de COVID-19, lorsque M. Kennedy a consacré une grande partie de son temps à une organisation à but non lucratif qui a poursuivi en justice les fabricants de vaccins et exploité les campagnes sur les réseaux sociaux pour éroder la confiance dans les vaccins ainsi que dans les agences gouvernementales qui les promeuvent. 

«Bien placé» pour raviver la confiance

Avec le soutien de Donald Trump, Robert Kennedy a insisté sur le fait qu'il était «particulièrement bien placé» pour raviver la confiance dans ces agences de santé publique, qui comprennent l'Agence américaine des produits alimentaires et médicamenteux (FDA), les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC) et les Instituts nationaux de la santé (NIH).

La semaine dernière, le sénateur Thom Tillis, républicain de la Caroline du Nord, a déclaré qu'il espérait que M. Kennedy «se déchaîne» pour maîtriser les coûts des soins de santé et améliorer la santé des Américains. De son côté, le sénateur républicain de la Louisiane Bill Cassidy, médecin qui dirige la commission sénatoriale de la santé, de l’éducation, du travail et des retraites, a exigé des assurances que M. Kennedy ne modifie pas les recommandations existantes en matière de vaccins. 

Au cours des audiences du Sénat, les démocrates ont tenté de pousser M. Kennedy à nier une théorie depuis longtemps discréditée selon laquelle les vaccins causeraient l’autisme. Certains législateurs ont également tiré la sonnette d’alarme sur le fait que M. Kennedy aurait tiré un bénéfice financier de la modification des directives sur les vaccins ou de l’affaiblissement des protections fédérales contre les fabricants de vaccins. 

Robert Kennedy a gagné plus de 850 000 $US l’année dernière grâce à un accord en recommandant des clients à un cabinet d’avocats qui a poursuivi les fabricants de Gardasil, un vaccin contre le papillomavirus humain qui protège contre le cancer du col de l’utérus. S’il était confirmé au poste de secrétaire à la Santé, il a promis de réorienter les frais perçus dans le cadre de cet accord vers son fils. 

Restructuration du gouvernement

M. Kennedy prendra la tête de l’agence au milieu d’une restructuration massive du gouvernement fédéral, menée par le milliardaire Elon Musk, qui a supprimé – même temporairement – des milliards de dollars de financement public de la santé et laissé des milliers de fonctionnaires fédéraux dans l’incertitude quant à leur emploi. 

Vendredi, le NIH a annoncé qu'il plafonnerait les milliards de dollars de recherche médicale donnés aux universités et aux organisations utilisés pour développer des traitements contre des maladies telles que le cancer et la maladie d'Alzheimer. 

Robert Kennedy a également appelé à une refonte des effectifs du NIH, de la FDA et des CDC. L'année dernière, il a promis de licencier 600 employés du NIH, le plus grand bailleur de fonds de la recherche biomédicale du pays.