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«Les Canadiens souffrent et notre équipe sera là pour les aider», a résumé la nouvelle leader du gouvernement à la Chambre, Karina Gould.
Les portes de la Chambre des communes n’étaient pas encore ouvertes que déjà, lundi matin, dans le foyer, des ministres libéraux multipliaient les attaques contre leurs adversaires conservateurs qui s’en étaient eux-mêmes donné à coeur joie tout l’été.
Le projet de loi que les conservateurs entendent déposer lundi pour «bâtir des logements, pas de la bureaucratie» ne contient que des «demi-mesures, si même il y en a», a déclaré le nouveau ministre du Logement, Sean Fraser.
«C’est une poignée d’idées qui semblent franchement avoir été tirées de Google après cinq minutes de recherche, jetées au mur pour voir ce qui colle plutôt que des solutions concrètes à des problèmes bien réels», a-t-il renchéri.
À ses côtés, la nouvelle leader du gouvernement à la Chambre, Karina Gould, en a rajouté une couche. Ce projet de loi «laisse de côté la classe moyenne, c’est super typique des conservateurs».
Lors de ce point de presse visant à discuter du menu législatif de l’automne, Mme Gould a affirmé que la session législative ne sera rien de moins qu’«historique» alors que les libéraux entendent mettre l’accent sur «l’abordabilité et la sécurité publique».
À l’ordre du jour, le gouvernement déposera un projet de loi pour faire face à l’augmentation du coût de la vie et du logement. C’est «imminent», a dit la ministre Gould qui a refusé d’en préciser le contenu si ce n’est qu’il comprendra «un ensemble de mesures» et qu’il sera «plus complet que ce que les conservateurs ont mis sur la table».
EN COURS
— Étienne Fortin-Gauthier (@EtienneFG) September 18, 2023
C'est parti au parlement à Ottawa!
Voici le 1er face à face de cette rentrée entre @PierrePoilievre et @JustinTrudeau : sur le coût de la vie. Et en français. #polican #cdnpoli @NoovoInfo pic.twitter.com/AIGtpU3u1P
Mais alors, pourquoi ne pas déposer un projet de loi qui se contenterait d’abolir la taxe de vente fédérale sur la construction de nouveaux immeubles locatifs, une idée qui semble faire l’unanimité?
Pendant près de deux minutes, la ministre Gould a contourné la question. Puis, plus tard, dans une réponse sur un autre sujet, il lui est venu une idée lumineuse au sujet de la TPS: M. Poilievre devrait cesser de faire des «crises de colère dans le coin» et plutôt travailler en équipe avec les autres parlementaires, a-t-elle envoyé.
Les libéraux tirent de l’arrière dans les sondages. Le plus récent, d’Abacus Data, crédite aux libéraux à peine 26 % des intentions de vote. Les conservateurs atteignent eux des sommets à 41 % et les néo-démocrates sont à 18 %. Au Québec, le Bloc québécois mène avec 36 %.
Le gouvernement Trudeau promet aussi de déposer cet automne un projet de loi qui comprendra, assure-t-on, «des actions réelles, des étapes tangibles» vers un programme national universel d’assurance-médicaments, l’un des éléments clés de l’entente de soutien et de confiance avec le Nouveau Parti démocratique (NPD).
Les libéraux souhaitent que le projet de loi franchisse toutes les étapes nécessaires à son adoption par la Chambre d’ici les Fêtes et aussi estiment que «ceux qui s’y opposent» devraient pouvoir le bloquer en faisant de «l’obstruction politique délibérée» à la Chambre.
S’agit-il d’une autre pichenette à peine voilée envers les conservateurs? Oui.
Ils se sont comportés de façon «épouvantable», a dit Mme Gould au sujet du parcours législatif d’un précédent projet de loi. «Les conservateurs, à chaque étape, ont fait tout ce qu’ils ont pu pour retarder le processus (...), mais ils ne veulent pas dire ça aux Canadiens parce que ce n’est pas une position populaire.»
Pour le NPD, la ministre semble déjà mettre la table pour justifier que l’échéance de la fin de l’année pour adopter une telle loi prévue à l’entente ne sera pas respectée.
«On va forcer le gouvernement de le faire», a répété le chef néo-démocrate en conférence de presse.
Mais alors, comment «forcer»? Menacez-vous de déchirer l’entente? «On va mettre la pression» a répondu M. Singh en faisant référence au fait que le gouvernement a déclenché une enquête publique et qu’il verse désormais des fonds pour les soins dentaires des enfants, malgré des réticences initiales.
Quant au Bloc québécois, le gouvernement ne semble pas croire qu’il sèmera des embûches. Mme Gould a d’ailleurs été élogieuse à son égard. Lors du projet de loi C-35 sur les garderies et la petite enfance, un domaine dans lequel le Québec est «un leader», libéraux et bloquistes ont travaillé «extrêmement bien» ensemble et un accord asymétrique a été conclu avec la belle province.
Mais le NPD n’est pas chaud à l’idée de permettre au Québec d’exercer son droit de retrait avec pleine compensation, ce qui provoquera assurément des flammèches. M. Singh insiste qu’il veut «un programme qui est entièrement universel, public».
Chose certaine, l’agenda législatif des libéraux sera fortement inspiré de l’entente avec leurs partenaires de coalition. Services de garde, soins dentaires, assurance-médicaments et logement sont des priorités communes. D’ailleurs, une rencontre doit avoir lieu lundi entre MM. Singh et Trudeau.
Le coup d’envoi est ainsi donné pour 11 semaines de débats politiques jusqu’à la pause des Fêtes.