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Les libéraux de Justin Trudeau ont semblé jeudi adoucir le ton dans leur message envoyé aux maires des villes canadiennes pour les presser de négocier des ententes financières pour la création de logements.
L'un d'eux, le ministre de l'Approvisionnement, Jean-Yves Duclos, a aussi reconnu qu'il faudra attendre «un peu plus longtemps» dans le cas des municipalités du Québec.
«C'est normal», a dit celui qui représente la circonscription de Québec.
La veille, le premier ministre Justin Trudeau et son ministre du Logement, Sean Fraser, appelaient les maires à adhérer au Fonds pour accélérer la construction de logements mis sur pied par le gouvernement fédéral en mars dernier, après avoir été annoncé environ un an plus tôt.
Ce n'est que mercredi qu'une première entente avec une Ville, celle de London, a pu être annoncée. Les libéraux sont réunis pour une retraite dans cette municipalité du sud-ouest de l'Ontario afin de se préparer à la rentrée parlementaire de lundi.
«Il faudrait demander aux différents maires pourquoi ça a pris autant de temps», a lancé M. Trudeau, après avoir été appelé à expliquer pourquoi aucun accord n'a plus être conclu plus tôt.
Au Québec, les Villes ne peuvent entamer formellement des négociations avec le fédéral en raison de dispositions législatives provinciales.
Une entente doit d'abord survenir entre les gouvernements fédéral et québécois, a notamment souligné le cabinet de la mairesse de Montréal, Valérie Plante, ajoutant que tant Québec qu'Ottawa sont au fait «de la priorité que (la Ville) accorde à la crise du logement».
«C'est pour ça qu'on s'attend à une simplification des procédures entre les deux paliers parce qu'au final, les sommes qui sont prévues pour les villes doivent être acheminées aux villes», a déclaré l'attachée de presse de Mme Plante, Catherine Cadotte.
Jeudi, le ministre Duclos et d'autres de ses collègues ont tour à tour mentionné la façon de «typiquement faire les choses» dans le cas du Québec.
«Mais au final, je suis sûr que nous aurons d'excellentes retombées», a dit le ministre de l'Approvisionnement en anglais, en réponse à une question qui lui était posée dans cette langue.
Le whip du gouvernement, Steven MacKinnon, a fait valoir que le gouvernement Trudeau n'a pas renvoyé la balle dans le camp des Villes au cours de son annonce de mercredi.
«Moi, je pense que ce qu'on a dit, c'est que le gouvernement se dit présent pour aider les municipalités à surmonter les enjeux auxquels ils font face et j'espère que c'est une solution qui va se multiplier rapidement à travers le pays», a-t-il dit avant de se rendre à une deuxième rencontre de travail du caucus national des libéraux.
De son côté, le ministre Fraser a soutenu que les discussions avec la ministre québécoise de l'Habitation, France-Élaine Duranceau, progressent et qu'il espère parvenir à une entente avec Québec d'ici à la fin de l'automne.
«Je veux travailler aussi rapidement que je le peux», a-t-il déclaré en anglais, assurant que l'objectif était de le faire dans le respect des champs de compétence des provinces.
Il a affirmé qu'Ottawa et Québec ont la même priorité d'agir face
à la crise du logement. «Je crois que la situation est parfaite pour créer une opportunité pour travailler ensemble», a-t-il ajouté en français.
Tous les députés qui se sont entretenus avec les médias à micro ouvert, en cette troisième et dernière journée de retraite du caucus, ont relativisé leur dégringolade dans une série de récents sondages sur les intentions de vote.
Le plus récent coup de sonde, publié jeudi par la firme Abacus Data, donne une avance de 15 points de pourcentage aux conservateurs, aux dépens du gouvernement minoritaire de Justin Trudeau.
Dans ce contexte, plusieurs membres du caucus libéral se sont tournés vers divers médias, comme le réseau CBC, pour signaler sous le couvert de l'anonymat qu'ils croient que le message du gouvernement doit changer pour mieux résonner auprès de l'électorat. Plusieurs ont confié et qu'ils ne se sentent pas écoutés par M. Trudeau.
Jeudi, la ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, a mentionné à nouveau que les membres du caucus avaient des discussions qui ne sont pas toujours faciles, plaidant que cela ne les empêchait pas de continuer à avancer ensemble.
«Il n'y a pas de linge sale à laver», a-t-elle tranché. Son collègue Marc Miller avait toutefois eu recours à cette expression de la langue française la veille.
«On n'est pas toujours d'accord, mais on lave notre linge en famille», avait-il dit.
Au sortir de la première rencontre du caucus national, mercredi, M. Trudeau s'est exclamé que «ça a été super» sans s'arrêter pour répondre aux questions des journalistes.
Jeudi, au début de la dernière journée de discussions du caucus, le premier ministre s'est contenté d'évoquer que les conversations continueront là où elles ont été laissées la veille.
«Notre objectif, c'est de faire en sorte qu'on se parle, a ajouté Mme Joly. On est des collègues, ça fait huit ans qu'on travaille ensemble. On est habitués de passer à travers des crises. (...) On se fait surtout confiance.»