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Le premier ministre François Legault a parlé jeudi d’une «tempête parfaite» pour expliquer la situation de l’itinérance, au lendemain d’un rapport qui a fait état d’une augmentation croissante un peu partout au Québec dans les dernières années.
Le premier ministre François Legault a parlé jeudi d’une «tempête parfaite» pour expliquer la situation de l’itinérance, au lendemain de la publication d'un rapport qui fait état d’une augmentation croissante du phénomène un peu partout au Québec dans les dernières années.
«La crise actuelle n’est pas acceptable dans une société moderne d'avoir des gens qui n'ont pas de logement», a lancé M. Legault, évoquant l’augmentation des problèmes de santé mentale et de consommation de drogues.
Le premier ministre a toutefois tempéré la situation soulignant que «d'autres provinces (Colombie-Britannique, Alberta) ont de plus gros problèmes» que le Québec.
Un peu plus tôt, le ministre responsable des Services sociaux, Lionel Carmant, a annoncé 15,5 millions $ de nouvel argent pour faire face à l’importante hausse de l’itinérance. Cette somme a pour but de consolider et d’offrir des places en refuge en prévision de l’hiver.
Mercredi, un rapport de l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) a confirmé qu'il avait eu une augmentation de 44 % du nombre de personnes en situation d’itinérance par rapport à 2018.
Le rapport précise que l’itinérance, bien qu’elle soit encore très présente à Montréal, s’est régionalisée. La pénurie de logements abordables et la COVID-19 sont des causes identifiées dans le rapport pour expliquer l’augmentation de l’itinérance.
Au sujet du logement, M. Legault a souligné que d’autres mesures seront annoncées au mois de novembre, à l’occasion de la mise à jour économique.
De plus, le premier ministre n'a «pas exclu» de reculer sur l'article du projet de loi 31 qui rendrait plus difficile la cession de bail. La commission parlementaire qui étudie sur le projet commence ce jeudi.
L'expulsion est d'ailleurs la principale raison évoquée pour la perte d'un logement, précise d'ailleurs le rapport de l'INSPQ.
Rappelons que le Sommet sur l’itinérance de l’Union des municipalités se déroulera vendredi.
Le ministre Carmant est attendu de pied ferme par les maires et les mairesses, dont certains affirment manquer de ressources pour faire face au défi de l’itinérance.
Jeudi matin en point de presse, les trois partis d’opposition ont tous affirmé que les sommes du gouvernement étaient insuffisantes.
«Regardez les annonces qui sont faites en soutien à des entreprises étrangères pour développer la filière batterie. On ne lésine pas sur les moyens. Pourquoi on lésine sur les moyens lorsqu’il est question de sortir les gens de la rue?», a demandé le péquiste Joël Arseneau.
«On serait certainement dans une situation moins grave si le gouvernement de la CAQ, qui est au pouvoir depuis 2018, avait été plus proactif sur la question du logement et de l’itinérance. Aujourd’hui, ça nous pète dans la face. C’est pas de la faute à personne d’autre, ici, qu’au gouvernement de la CAQ», a affirmé le député solidaire Etienne Grandmont.
«Ça prend un partenariat entre Québec, les municipalités et les organismes communautaires aussi et évidemment les propriétaires de locaux», a proposé le chef libéral intérimaire, Marc Tanguay.
Pour la mairesse de Montréal, Valérie Plante, la somme annoncée jeudi est un montant qui est bienvenu, mais loin d’être suffisant.
«C’est une somme qui va selon moi faire un bandage, un plaster. Mais l’itinérance en ce moment, c’est une plaie ouverte, elle saigne. On doit mettre tous les chirurgiens autour de la table pour trouver une solution», a-t-elle mentionné.
Avec des informations de Thomas Laberge de La Presse canadienne
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