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Québec solidaire (QS) réclame un programme spécifique pour accélérer la construction de maisons d'hébergement pour les femmes en situation de violence, alors que les cas de féminicide sont perçus comme nombreux en province.
La députée de Mercier et porte-parole du deuxième groupe d'opposition en matière de condition féminine, Ruba Ghazal, a interpellé le gouvernement de François Legault afin qu'il agisse «rapidement», vendredi, dans le mesure où le Québec vivait cette semaine, un sixième féminicide depuis le début de 2024.
«Je demande à la CAQ de faire sortir de terre des maisons d'hébergement au plus vite. Depuis le début de 2024, le Québec est frappé par un féminicide toutes les deux semaines», a-t-elle affirmé.
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Mme Ghazal est d'avis que la crise du logement qui sévit au Québec «empire» le nombre de cas de violence envers les femmes.
«C'est alarmant, surtout quand on sait que chaque jour, 17 femmes se voient refuser l'accès aux refuges par manque de place. La crise du logement force les femmes à rester dans des situations qui mettent leur vie en danger, je ne peux pas accepter ça », a déclaré Mme Ghazal.
« [...] Et la tragédie là-dedans, c'est que les projets [de construction de maisons d'hébergement] sont prêts», dit Mme Ghazal. «Ils traînent sur le bureau de la ministre parce que les programmes sont trop rigides.»
Ruba Ghazal demande notamment à la ministre Martine Biron, ministre responsable de la Condition féminine, de mettre en place «une voie rapide» pour les projets liés au centre d'hébergement pour les femmes victimes de violence.
«La CAQ peut mettre en place un programme spécifique pour les maisons d'hébergement.»
Québec solidaire demande deux choses pour accélérer la construction: «débloquer tous les projets existants par décret ministériel» et «créer un programme spécifique pour financer la construction de maisons d'hébergement.»
«Un refuge, ça nécessite des fenêtres blindées, des caméras, des serrures, pour garantir la sécurité des femmes. Or, le Programme d'habitation abordable Québec (PHAQ), non seulement c'est un échec qui n'a livré aucun logement, il est trop rigide pour ces critères. C'est comme essayer de faire rentrer un carré dans un rond. On a besoin d'un programme adapté à la réalité des maisons d'hébergement, immédiatement », a ajouté Mme Ghazal.
Le dossier des maisons d'hébergement pour les femmes violentées — et leurs enfants — a été débattu vendredi matin devant la Commission des relations avec les citoyens.
La députée libérale de Notre-Dame-de-Grâce, porte-parole Solidarité sociale et Action communautaire, Désirée McGraw, a pris la parole au nom de Brigitte B. Garceau, porte-parole de l’opposition officielle en matière de Condition féminine, afin de dénoncer le manque de places et de ressources au sein des maisons d'hébergement au Québec.
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Mme McGraw a souligné qu'il était «inconcevable» de ne pas reconnaître le statut particulier des maisons d'hébergements afin d'accélérer la construction de nouvelles ressources.
«Le manque de place en maisons d'hébergement à un effet domino: les femmes ne peuvent pas quitter les maisons de première étape et donc ces dernières ne peuvent pas accepter de nouvelles personnes», a-t-elle expliqué.
Selon des chiffres avancés par Mme McGraw, le taux d'occupation des refuges pour femmes victimes de violence était de 103 % en 2022-2023 et qu'environ 50 % de femmes victimes de violence se voient refuser l'entrée dans un refuge.
«C'est un pitoyable bulletin pour le premier ministre [François Legault] et son gouvernement qui se vante de faire la sécurité des femmes et la lutte contre la violence conjugale une priorité», a affirmé la députée libérale.