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Quoi faire lorsqu'on souffre de dépression saisonnière?

Que ce soit une déprime ou un réel trouble affectif saisonnier (TAS), il existe de l'aide.

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(Envato Elements | nikolast1)

L'arrivée de l'automne — qui annonce l'hiver sous peu — provoque parfois des changements plus ou moins incontrôlables chez certaines personnes au point de vue notamment de l'humeur, de l'énergie, de l'appétit et du sommeil. Si ce phénomène s'avère normal pour certains et qu'il dure peu longtemps, il peut aussi cacher un problème plus sérieux: la dépression saisonnière automnale, aussi appelée trouble affectif saisonnier (TAS).

«C’est un état dépressif qui survient à peu près toujours à la même période – octobre, novembre – qui perdure toute la saison hivernale et qui se résorbe vraiment naturellement au printemps», a expliqué à Noovo Info la psychologue Marie-Pier Lavoie, fondatrice de la Clinique UniSanté et autrice du livre Le cerveau en hiver.

Les symptômes liés à la dépression saisonnière sont nombreux et ils peuvent varier en intensité: fatigue, manque d'énergie, troubles de concentration, perte ou prise de poids, trouble de l'humeur comme l'irritabilité, trouble de sommeil, sentiment de culpabilité et de dévalorisation, etc.

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Mme Lavoie a précisé que l'on parle de déprime hivernale ou de blues de l'hiver lorsque les symptômes sont modérés et qu'il s'agit du TAS lorsqu'ils sont sévères.

«Si on a de la difficulté à se concentrer au travail, si on refuse des sorties entre amis parce qu’on n’a pas assez d’énergie ou qu’on sent qu’on a une moins bonne humeur, et ce, de façon régulière, on peut penser à une dépression plutôt qu’une déprime», a-t-elle souligné.

Les causes de la dépression saisonnière

Les recherches sur la dépression saisonnière n’ont pas encore permis d’établir clairement les causes de cette dernière.

Mme Lavoie souligne que le fait que nous soyons dans une période où il y a moins d’ensoleillement a certainement un rôle à jouer.

«Moins d’ensoleillement pendant l’automne et l’hiver ça joue sur notre métabolisme en général, sur notre cerveau et sur des hormones comme la mélatonine et la sérotonine», a expliqué la psychologue.

Parmi les autres causes possibles de la dépression saisonnière, Mme Lavoie cite la génétique, la sensibilité – tout le monde vie le même changement de luminosité, mais ce n’est pas tout le monde qui réagit de la même façon – et le rôle des neurotransmetteurs dans notre cerveau.

Selon l'Association canadienne pour la santé mentale, la dépression saisonnière touche environ 2 à 3% de la population canadienne.

«Il y a trois fois plus de femmes que d’hommes qui sont touchés par la dépression saisonnière et souvent c’est dans la population âgée de 20 à 60 ans, selon les études», a expliqué Mme Lavoie.

Combattre la dépression saisonnière

Selon Marie-Pier Lavoie, le mois d'octobre est le moment idéal pour mettre en branle une routine afin de combattre efficacement la dépression saisonnière.

«Il est bon de se prévoir des activités régulières, toutes les semaines, de prévoir de bouger, à l’extérieur autant que possible, de faire des choses qu’on aime», a conseillé Marie-Pier Lavoie.

Si les causes de la dépression saisonnière sont peu connues, l’un des traitements qui fonctionnent bien est la luminothérapie.

«C’est un appareil où l’on s’expose à une lumière très intense le matin, du moins quand on se lève, pendant 30 minutes et après une semaine je vous dirais que ça l’a un gros impact sur l’énergie, sur la motivation, sur le changement des idées négatives chez 80% des utilisateurs, ce n’est pas rien», estime Mme Lavoie.

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La psychologue recommande aussi aux gens d’être bienveillants envers eux-mêmes.

«Les gens souvent se sentent coupables, ils vont se dénigrer parce qu’ils ont moins d’énergie. Il y a en partie des choses qui ne se contrôlent pas, notamment par rapport à la génétique et la neurobiologie», rappelle-t-elle.

Mme Lavoie suggère également aux gens de profiter des bienfaits d'une courte exposition au soleil, de mettre en place des mesures pour gérer leur stress, de garder des liens avec des gens proches et positifs et de profiter autant que possible d'être en nature.

«Si on sent que nous avons moins d’emprise, que ce qu’on fait donne peu de résultats ou que la situation empire, il ne faut pas hésiter à consulter un professionnel de la santé comme un médecin, un psychologue ou un pharmacien», conclut-elle.