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Québec solidaire (QS) veut réduire le gaspillage alimentaire de 50 % d'ici 2030 en interdisant aux grandes entreprises de jeter les invendus comestibles.
Québec solidaire (QS) veut réduire le gaspillage alimentaire de 50 % d'ici 2030 en interdisant aux grandes entreprises de jeter à la poubelle les invendus comestibles.
Advenant un gouvernement solidaire, un projet de loi serait déposé pour forcer les grandes chaînes de restauration et d'hôtellerie, les grands transformateurs et distributeurs ainsi que les institutions publiques à transférer leurs invendus à des organismes qui en feront la redistribution ou à des entreprises de revalorisation dans le cadre d'ententes. Ces entreprises et institutions auraient deux ans pour se conformer.
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QS vise des secteurs où survient 60 % du gaspillage alimentaire au Québec, a avancé le co-porte-parole de QS, Gabriel Nadeau-Dubois, en conférence de presse au marché public de Sainte-Foy, à Québec, lundi matin.
«Nous allons adopter une attitude responsable et pragmatique. Je vais être très clair: le petit resto du coin, l'épicerie indépendante ou le casse-croûte du village ne seront pas touchés par notre mesure», a indiqué M. Nadeau-Dubois.
Celui-ci a également assuré que les agriculteurs seraient exemptés par une telle législation. «Le gaspillage alimentaire dans le milieu agricole, c'est seulement 14 % de l'ensemble du gaspillage alimentaire. Ce n'est pas là que le problème principal se situe. (...) Quand je rencontre des agriculteurs, c'est les premiers à avoir le cœur en miettes quand ils sont obligés de se débarrasser de certains produits», a dit M. Nadeau-Dubois.
À la sortie de l'annonce, la directrice du marché public, Isabelle Brodeur, a interpellé le co-porte-parole sur l'importance qu'accordent les maraîchers pour réduire la quantité de leurs récoltes mise à la poubelle.
«Les producteurs ont vraiment à cœur que le fruit de leurs efforts arrive sur les tables des Québécois», a-t-elle dit.
La formation politique cible des entreprises dont le chiffre d'affaires atteint 100 millions $ et plus. QS s'inspire de la loi française pour établir cette barre.
«En examinant la réalité du marché québécois, on juge que 100 millions $ de chiffres d'affaires, c'est raisonnable. Ça nous permet de circonscrire la mesure aux grandes entreprises de l'industrie agroalimentaire», a précisé le leader solidaire, flanqué de sescandidats Olivier Bolduc dans Jean-Talon et Christine Gilbert dans Lotbinière--Frontenac.
Une «grande latitude» serait donnée aux entreprises sur la nature des ententes, a mentionné M. Nadeau-Dubois. Comme accord pouvant être conclu, le parti donne l'exemple d'une entente entre un supermarché et une entreprise de transformation alimentaire qui ferait des jus avec des fruits et légumes abîmés, ou encore, entre une grande chaîne de restaurants et une banque alimentaire.
QS s'engage à réserver une somme de 12,5 millions $ par année sur un premier mandat pour soutenir ces partenariats.
La promesse de Québec solidaire reprend les grandes lignes de son projet de loi déposé en 2020 à l'Assemblée nationale. À l'époque, le parti avait 2025 comme échéancier pour réduire de 50 % le gaspillage alimentaire.
Questionné à savoir pourquoi la formation politique vise désormais l'année 2030, Gabriel Nadeau-Dubois a blâmé le gouvernement de François Legault.
«Si la CAQ avait adopté le projet de loi d'Émilise Lessard-Therrien (députée de Rouyn-Noranda-Témiscamingue), on aurait peut-être été capable, si on avait commencé en 2020, d'y arriver pour 2025. On a perdu du temps pendant le mandat caquiste», a-t-il reproché.
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On estime que 40% de la nourriture produite au pays est jetée alors que près de 4 millions de Canadiens affirment qu’il leur arrive de vivre de l’insécurité alimentaire.
Ce qui est le plus gaspillé: les légumes, les fruits et les restants de table.
Il existe des services antigaspillages au Québec afin d'aider les gens à faire leur épicerie à bas prix, notamment en se procurant les invendus des commerces. C’est ce que proposent notamment Sauvegarde, Too Good To Go, FoodHero et le Marché SecondLife.
Du début à la fin de la chaîne d’apprivoisement, ce sont 35,5 millions de tonnes de résidus alimentaires qui sont jetés, au Canada seulement. Il serait possible de nourrir tous les Canadiens pendant environ cinq mois en utilisant les quelque 11,2 millions de tonnes de résidus qui auraient pu être consommés, selon une étude du Conseil National Zéro Déchet.
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