L'ancien président Donald Trump a repris le cours de son procès civil pour fraude à New York mercredi, alors que les avocats des deux parties ont interrogé de près un comptable qui a préparé les états financiers au cœur de l'affaire.
À l'extérieur de la salle d'audience, les avocats de M. Trump ont fait appel d'une décision clé rendue avant le procès.
Le procès civil, intenté par le procureur général de New York, Letitia James, accuse Donald Trump et son entreprise d'avoir exagéré sa richesse dans des états financiers destinés à des banques, des assureurs et d'autres parties.
Avec le comptable Donald Bender à la barre des témoins, les avocats de l'État ont cherché à démontrer que M. Trump et d'autres membres de son entreprise avaient un contrôle total sur la préparation des états financiers. M. Bender a déclaré mardi que la Trump Organization n'avait pas toujours fourni toutes les informations nécessaires à la production des documents.
Trump nie toute malversation et sa défense a continué mercredi à reprocher à M. Bender d'avoir commis des erreurs dans les déclarations. L'avocat Jesus M. Suarez a souligné que le cabinet comptable avait dit à ses clients qu'il pourrait avoir besoin de l'aide de spécialistes pour évaluer des actifs tels que des œuvres d'art, des bijoux et certains types de titres dans des entreprises à capital fermé et des biens immobiliers.
M. Suarez a ensuite montré une vidéo d'une déposition faite avant le procès, dans laquelle M. Bender déclarait ne pas se souvenir s'il avait consulté des spécialistes lors de la préparation des états financiers de M. Trump.
Plus tôt, au cours du contre-interrogatoire, M. Bender a reconnu mardi qu'il avait manqué un changement d'information concernant la taille de l'appartement de l'ancien président à la Trump Tower.
Suarez a présenté cela comme une erreur majeure, disant au comptable que l'entreprise et les employés de Trump «vivaient l'enfer» parce que «vous l'avez manqué». Bender a rétorqué qu'il s'agissait d'une erreur de la Trump Organization, «et que nous ne l'avions pas détectée».
Donald Trump, le candidat républicain à la présidentielle de 2024, s'est volontairement retiré de la campagne pour assister au procès. Il était de retour pour un troisième jour mercredi.
Le juge Arthur Engoron a déjà statué que M. Trump s'était rendu coupable de fraude en gonflant la valeur de ses biens les plus précieux, notamment son appartement de la Trump Tower. Cette décision pourrait, si elle est confirmée en appel mercredi, coûter à l'ancien président le contrôle de son gratte-ciel emblématique et de quelques autres propriétés.
M. Trump, avec une rhétorique familière à l'extérieur du tribunal mercredi, a qualifié Mme James d'«incompétente», l'a dépeinte comme faisant partie d'un effort plus large des démocrates pour affaiblir ses perspectives pour 2024, et a qualifié le procès de «honte».
Trump s'est souvent exprimé dans les couloirs du tribunal et sur les réseaux sociaux au sujet du procès, de Mme James et de M Engoron, également démocrate.
Mais après que M. Trump a attaqué l'assistante juridique principale de M. Engoron sur les médias sociaux mardi, le juge a imposé un bâillon limité, ordonnant à tous les participants au procès de ne pas lancer d'attaques personnelles contre le personnel du tribunal. Le juge a demandé à Donald Trump de supprimer le «message désobligeant, mensonger et d'identification personnelle», et l'ancien président l'a supprimé.
Le procès sans jury concerne six plaintes qui sont restées dans le procès après la décision préliminaire d'Engoron, et le procès a pour but de déterminer le montant des pénalités que Trump pourrait avoir à payer. James réclame 250 millions de dollars et l'interdiction pour Trump de faire des affaires à New York.
Donald Trump prévoit de témoigner plus tard au cours du procès.
