Santé

Pourquoi autant de médecins quittent-ils le public pour aller vers le privé au Québec?

Plus de 500 médecins de la province ont quitté le réseau public...

Publié

(Graham Hughes | La Presse canadienne)

Le système de santé québécois a un besoin criant de médecins, et il semble que l'un des principaux obstacles soit de les convaincre de ne pas se tourner vers le secteur privé.

Plus de 500 médecins de la province ont quitté le réseau public, rapporte la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ).

Ce texte est une traduction d'un article de CTV News.

Le Dr Guillaume Charbonneau, de la FMOQ, explique que les raisons pour lesquelles les médecins de famille quittent le système sont complexes.

«Ils partent à cause des contraintes, à cause du fardeau du travail dans le système public», a-t-il expliqué à CTV News. «Ils partent parce qu'ils veulent une meilleure qualité de vie.»

Selon lui, il y a actuellement 700 postes à combler dans le secteur public, car les médecins choisissent le système privé, qui offre plus de flexibilité, ou optent pour des spécialités qui offrent de meilleures conditions de travail.

Selon le Dr Neb Kovacina, médecin de famille et professeur à la faculté de médecine de l'Université McGill, ce problème existe depuis des années.

«Je dirais qu'au cours des dix dernières années, les options offertes par le système privé sont devenues plus acceptables et plus attrayantes. Lorsque j'ai obtenu mon diplôme il y a 16 ans, la pratique privée était en quelque sorte taboue», a mentionné Dr Kovacina.

Le modèle privé québécois est unique au Canada.

En Ontario, par exemple, il est illégal de facturer davantage pour des services couverts par le régime provincial. Mais ici, les cliniques peuvent facturer ce qu'elles veulent, ce qui, selon M. Kovacina, coûte cher au système public à long terme.

«C'est en fait une façon de frauder les riches et les bien-portants et de laisser les cas les plus complexes au système public», a-t-il lancé.

Le ministre de la Santé, Christian Dubé, a indiqué que le gouvernement faisait ce qu'il pouvait pour réduire la charge administrative qui pèse sur les médecins et augmenter le nombre de places dans les facultés de médecine.

Mais cela ne suffira pas à résoudre le problème, selon la FMOQ, à moins que le système public ne change de manière significative.

«Nous devons changer notre façon de faire. Il faut rendre le système plus accessible pour le patient et plus sain pour les gens qui y travaillent», a conclu Dr Charbonneau.

-Un texte de Denise Roberts pour CTV News

CTV News

CTV News

Journaliste