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Un sénateur canadien dénonce la stigmatisation de deux organismes communautaires montréalais accusés d’héberger des postes de police secrets du gouvernement chinois.
Un sénateur canadien dénonce la stigmatisation de deux organismes communautaires montréalais accusés par la Gendarmerie royale du Canada (GRC) d'héberger des postes de police secrets du gouvernement chinois.
Le sénateur indépendant Yuen Pau Woo a dit aux journalistes vendredi que la GRC devait présenter des preuves contre ces deux groupes ou les laisser tranquilles.
«Fournissez des informations, de la clarté et, en attendant, ne créez pas plus de problèmes pour la communauté», a déclaré M. Woo.
M. Woo, un sénateur indépendant représentant la Colombie-Britannique, a appelé à l'équité, à la procédure régulière et à la primauté du droit. Il a soutenu que les deux groupes communautaires, qui, selon lui, fournissent de l'aide à la communauté chinoise du Québec, ont été reconnus coupables d'allégations qui n'ont pas été expliquées.
«Cela a amené les membres de la communauté à hésiter à venir chercher des services et ils souffrent, pas vous (?) pas la GRC, mais les personnes qui viendraient ici pour des services et qui hésitent à venir parce qu'elles s'inquiètent de ce qui pourrait arriver s'ils viennent ici», a dénoncé le sénateur.
M. Woo a fait ces commentaires lors d'une conférence de presse avec des membres de la communauté chinoise de Montréal au bureau de l'un des groupes ciblés par la police, le Service à la Famille Chinoise du Grand Montréal.
Les membres ont appelé à la fin de l'enquête, la décrivant comme une épée de Damoclès suspendue au-dessus de la communauté. Certains songeaient à réclamer des dommages-intérêts devant les tribunaux.
À la mi-mars, la GRC a déclaré que l'organisation, ainsi que le Centre Sino-Québec de la Rive-Sud, situé sur la Rive-Sud de Montréal, hébergeaient des agents du gouvernement chinois qui auraient harcelé des membres de la communauté chinoise de la ville.
Le ministre de la Sécurité publique, Marco Mendicino, a déclaré la semaine dernière à un comité parlementaire que la GRC avait fermé les soi-disant postes de police de Montréal, Toronto et Vancouver.
La GRC a déclaré vendredi qu'elle continuait d'enquêter activement sur les informations faisant état d'activités criminelles en rapport avec les prétendus «postes de police».
«Il est important de noter que certaines des activités sur lesquelles la GRC enquête se sont déroulées à des endroits où d'autres services légitimes à la communauté sino-canadienne étaient ou sont offerts», a précisé la caporale Kim Chamberland dans une déclaration envoyée par courriel.
«La GRC ne fera aucun commentaire sur des endroits spécifiques, car des enquêtes sont en cours. Cependant, la GRC peut confirmer que notre réponse nationale a perturbé les activités illégales.»
L'organisation espagnole de défense des droits humains Safeguard Defenders, qui a identifié plus de 100 des postes de police présumés dans plus de 50 pays, a déclaré que ces postes servent à «persuader» les personnes qui, selon les autorités chinoises, sont des fugitifs de retourner en Chine pour faire face à des accusations.
Le gouvernement chinois a nié ces allégations.
Le sénateur Woo s'est insurgé contre ce groupe espagnol vendredi, demandant pourquoi les autorités croyaient la parole d'une organisation étrangère, «faisant des allégations, de graves allégations qui ont un impact sur les Canadiens».
M. Woo affirme que ni lui ni les groupes qui font l'objet d'une enquête de la GRC ne connaissent les détails de ce dont ils sont accusés ou ce qui constitue même un poste de police clandestin.
«Nous tous ici sommes opposés à l'ingérence étrangère, nous sommes tous contre le harcèlement, l'intimidation des Canadiens et nous devons utiliser tous les outils dont nous disposons, les outils juridiques pour arrêter l'ingérence étrangère, le harcèlement et l'intimidation, a ajouté M. Woo. Mais nous ne pouvons pas le faire au détriment des droits et privilèges de nos citoyens.»
Un avocat spécialiste de l'immigration, Walter Tom, a qualifié d'irresponsable d'associer les organisations communautaires à des pratiques illégales sans les étayer.
«En associant, de manière aussi irresponsable, ces deux organisations à des commissariats de police secrets, et en particulier en affichant les noms de ces deux organisations à chaque fois qu'il y a de gros titres sur la police clandestine, on crée une atmosphère de peur», a fait valoir Me Tom.
May Chiu, avocate de la famille et responsable de la Table ronde du Quartier chinois, a indiqué que tous les membres du conseil d'administration des deux organisations avaient collaboré avec la GRC, mais n'avaient eu aucune nouvelle de la police depuis la mi-mars. Me Chiu, une ancienne directrice générale du centre de Montréal, a affirmé qu'elle n'était au courant d'aucune activité illégale pendant son mandat.
Elle a souligné que le personnel était principalement composé de femmes qui sont des travailleuses sociales, ajoutant que beaucoup craignaient et étaient stressées de perdre leur gagne-pain.
«Cela me brise le c?ur qu'ils vivent eux-mêmes de manière très, très précaire en ce moment», a déclaré Me Chiu.