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«L'accroissement démographique total de 2023 dépasse le précédent record établi en 2022, ce qui en fait le plus fort jamais atteint en nombre absolu.»
Le Québec a connu une croissance migratoire de 217 600 personnes, presque exclusivement causée par l’immigration internationale, a révélé l’Institut de la statistique du Québec (ISQ), mercredi.
De ce nombre, on recense 174 200 immigrants temporaires et 52 800 immigrants permanents. Concernant l’accroissement naturel de la population, calculé en soustrayant le nombre total de décès au nombre total de naissances en 2023, il n’est que de 400.
«L'accroissement démographique total de 2023 dépasse le précédent record établi en 2022 (+ 153 000), ce qui en fait le plus fort jamais atteint en nombre absolu», peut-on lire dans un communiqué de l’ISQ.
Avec un ajout record de 174 200 personnes, le nombre d’immigrants temporaires au Québec a atteint 560 000 personnes en 2023. Dans ce groupe, on retrouve 234 000 travailleurs étrangers temporaires, 177 000 personnes faisant partie de la catégorie des demandeurs d’asile et 124 000 étudiants internationaux, dont certains sont dotés d’un permis de travail.
D’après les données administratives d’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada consultées par l’ISQ, en date du 1er janvier 2024, le Québec accueillerait 19% des travailleurs étrangers temporaires, 54% des demandeurs d’asile et 12% des étudiants internationaux du pays.
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Rappelons que le premier ministre québécois, François Legault, réclame d'Ottawa d'obtenir les pleins pouvoirs en matière d'immigration, soutenant que la situation est «très inquiétante». «Notre capacité d'accueil est dépassée. Il nous manque d'enseignants, d'infirmières, de logement, et ça pose un véritable problème pour l'avenir du français au Québec», affirmait-il à la mi-mars.
Le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, a refusé d'accéder à cette demande, puisque selon lui, le Québec a plus de pouvoirs que n'importe quelle autre province en matière d'immigration, ajoutant qu'il ne s'agissait pas d'une question de compétences fédérales-provinciales.
Les deux premiers ministres devraient toutefois faire le point sur certains dossiers en matière d'immigration d'ici au 30 juin prochain. Le gouvernement du Québec réclame notamment 1 milliard $ au fédéral pour les dépenses engagées dans l'accueil des demandeurs d'asile depuis 2021.
En 2023, Québec a enregistré 77 950 naissances, son plus bas total depuis 2005. Cette somme s’inscrit dans une tendance qui est à la baisse depuis 2013 et qui peut être observée ailleurs au Canada et à l’international.
Le nombre de décès, de 77 550, est quant à lui plus élevé qu’attendu, notamment en raison «d’un automne où l’effet des virus respiratoires s’est encore fait sentir».
Au total, près de 10 000 Québécois ont quitté la province, 5200 personnes choisissant de s’établir à l’étranger et 4200 optant pour s’installer ailleurs au Canada.
Bien que le Québec ait enregistré une croissance démographique en 2023, son taux d’accroissement de 2,5% est moindre que dans le reste du Canada, si on exclut ceux des Territoires du Nord-Ouest et de Terre-Neuve-et-Labrador.
L’Alberta présente le plus fort taux, à près de 4,5%, tandis que la moyenne canadienne s’élève à 3,4%.
Le poids démographique du Québec à l’intérieur du Canada a ainsi quelque peu diminué l’an dernier, passant de 22,2% en 2022 à 22% en 2023.
Avec de l'information de Guillaume Théroux pour Noovo Info et de La Presse canadienne.