Société

Pensant être atteint de la maladie de Lyme, il va se faire soigner au Mexique

«Si cela a pu m'arriver, cela peut arriver à n'importe qui.»

Publié

Jason Hibbs Jason Hibbs (CTV News)

Un homme du sud-ouest de l'Ontario cherche des réponses après avoir reçu des diagnostics divergents de la part de médecins.

Jason Hibbs était pompier volontaire à Drumbo, dans le comté d'Oxford. Dans une entrevue accordée à CTV News, il se souvient avoir sauvé des vies. Aujourd'hui, cependant, il cherche à retrouver la sienne.

Ce texte est une traduction d'un article de CTV News.

M. Hibbs a ressenti les premiers symptômes il y a six ans et demi. «Je me suis senti mal un jour. J'ai eu une forte fièvre, j'ai perdu le contrôle de mes bras et de mes jambes, et j'ai été hospitalisé», explique cet homme de 42 ans.

Il a subi plusieurs examens.

«Ils pensaient simplement que c'était la SLA», a raconté M. Hibbs.

M. Hibbs a ensuite consulté un spécialiste. «J'ai enchaîné les IRM, les scanners, les EMG, les ponctions lombaires, mais tous les résultats étaient négatifs», s'est-il rappelé.

À VOIR AUSSI | Maladie de Lyme: un médecin explique comment se protéger et comment agir

Depuis, son état n'a fait qu'empirer.

«Je ne peux pratiquement plus marcher. Je ne peux pas bouger les bras. Je peux les lever un peu et toucher mon visage comme ça. Mes jambes se mettent à trembler, je ne peux pas manger tout seul, mes parents doivent me nourrir et m'aider à aller aux toilettes.»
-Jason Hibbs

Ses collègues et ses amis se sont également mobilisés pour aider Hibbs.

«Plusieurs d'entre nous, au service d'incendie, l'accompagnons à ses rendez-vous médicaux», a mentionné Patrick Ali, capitaine des pompiers à Drumbo, en Ontario.

Sa fille fait également tout ce qu'elle peut.

«Je peux l'aider à tenir son verre et lui donner à boire s'il le souhaite», a expliqué Lylah Ali.

Bien qu'il bénéficie d'une aide importante, M. Hibbs souhaite retrouver son indépendance. Il a donc commencé à chercher d'autres réponses. Il a fini par entrer en contact avec un médecin de Toronto qui a envoyé ses analyses sanguines à des médecins allemands.

Courtoisie via CTV News Jason Hibbs dans une chambre à haute pression. (Courtoisie via CTV News)

«Les résultats ont révélé que j'étais atteint de la maladie de Lyme, ainsi que de quatre variants que les tiques peuvent transmettre», a dit l'ancien pompier.

Il a alors commencé à explorer les options de traitement de la maladie de Lyme, notamment les antibiotiques et l'hyperbaric. Mais, selon lui, le médecin de Toronto avait eu des problèmes parce que ces traitements dépassaient les normes de soins canadiennes pour la maladie de Lyme.

À VOIR AUSSI | La maladie de Lyme continue de croître dans plusieurs régions

«J'ai en fait commencé à retrouver un certain contrôle de mes jambes», a précisé M. Hibbs. «Puis, lorsqu'on lui a dit d'arrêter, son permis a été remis en question pour certaines choses, alors nous avons dû faire marche arrière.»

Le Dr Elliot Jacobson, médecin spécialisé dans le traitement des maladies chroniques et qui n'est pas impliqué dans le cas de M. Hibbs, a reconnu que le Canada était en retard par rapport à d'autres pays en matière de diagnostic et de traitement de la maladie de Lyme.

«C'est l'un des domaines de la médecine où les preuves scientifiques sont incomplètes et où nous disposons rarement de preuves à 100%», a affirmé le Dr Jacobson, qui est également directeur médical chez Venn Med.

Pour compliquer encore les choses, les symptômes de la maladie de Lyme peuvent ressembler à ceux d'autres affections médicales d'après le Dr Jacobson.

«Il existe certainement beaucoup de controverses quant à la précision des tests de dépistage de la maladie de Lyme, compte tenu de l'historique de leur élaboration», a-t-il dit.

Après avoir espéré pendant des années obtenir l'aide dont il avait besoin au Canada, M. Hibbs a donc décidé de ne pas attendre d'autres tests. En fin de semaine, il s'envolera pour le Mexique afin de suivre un traitement de plusieurs semaines, qui n'est pas autorisé au Canada.

«Le coût du traitement pour moi seul s'élève à 38 000 dollars américains», a-t-il dit. «Il y aura des cellules souches, des transfusions sanguines, des traitements par hyperthermie, puis des traitements où l'on provoque de la fièvre et où l'on me place dans un tube que l'on chauffe.»

Jason Hibbs voulait partager son histoire afin de sensibiliser le public à cette maladie et aux options de traitement disponibles au Canada. «Si cela a pu m'arriver, cela peut arriver à n'importe qui», a-t-il conclu.

CTV News

CTV News

Journaliste