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Ottawa met à jour les conseils pour les voyageurs canadiens en destination des États-Unis: «certains États ont adopté des lois et des politiques qui pourraient affecter les personnes 2ELGBTQI+».
Voilà ce qu’on peut lire dans la dernière mise à jour d’Affaires mondiales concernant les lois et les coutumes en vigueur chez certains de nos voisins du sud. Toutefois, l’agence gouvernementale ne précise pas quels États présentent des risques pour les personnes LGBTQ2S+.
Sur une seconde page plus générique destinée à ces voyageurs, Affaires mondiales soutient que les «lois et coutumes étrangères relatives à l’orientation sexuelle, à l’identité de genre, à l’expression de genre et aux caractéristiques sexuelles peuvent être très différentes de celles qui ont cours au Canada.»
Ottawa émet ses conseils «suite à une analyse en profondeur de plusieurs sources d’information, incluant les tendances consulaires observées par les diplomates canadiens sur le terrain», explique Affaires mondiales dans une réponse officielle acheminée à Noovo Info. L’agence fait notamment référence aux lois bannissant «les spectacles de drag queens et restreignant l’accès aux soins d’affirmation de genre ainsi que la participation aux événements sportifs de la communauté transgenre.»
En juin, des défenseurs des droits des minorités sexuelles et de genre ont affirmé que les récentes attaques contre la communauté LGBTQ2S+ au Canada ont été largement influencées par des événements aux États-Unis.
Les législateurs de 20 États ont décidé d'interdire les soins d'affirmation de genre pour les enfants, et au moins sept autres envisagent de faire de même, ce qui rend la situation de la communauté transgenre encore plus urgente, selon les défenseurs de cette communauté. Au Canada, le gouvernement du Nouveau-Brunswick a été critiqué pour avoir modifié sa politique sur l'orientation sexuelle et le genre dans les écoles.
Récemment, les différentes célébrations en lien avec le mois de la Fierté aux États-Unis ont été assombries par la montée d'un contre-mouvement conservateur.
Cette année, un message clé pour les communautés LGBTQ2S+ était de s'unir contre des dizaines, voire des centaines, de projets de loi actuellement à l'étude dans les assemblées législatives à travers le pays.
Interrogée sur ce changement, la vice-première ministre Chrystia Freeland affirme que les avis aux voyageurs publiés par Affaires mondiales Canada sont basés sur les conseils de professionnels du ministère, dont le travail consiste à surveiller les dangers particuliers qui pourraient affecter les voyageurs canadiens.
«Les avertissements que notre gouvernement met pour les Canadiens qui voyagent à l'étranger ne sont pas politiques», a souligné Mme Freeland.
Elle n'a pas voulu commenter spécifiquement l'avertissement sur les États-Unis ou son effet potentiel sur les relations canado-américaines, mais a déclaré que les intérêts et la sécurité de tous les Canadiens sont la priorité du gouvernement.
«Nous sommes capables de gérer cette relation, quel que soit le choix que fait le peuple américain», a déclaré Mme Freeland.
«Même si nous travaillons dur sur cette relation de gouvernement à gouvernement, chaque gouvernement canadien, y compris notre gouvernement, doit mettre au centre de tout ce que nous faisons les intérêts et la sécurité de chaque Canadien et de chaque groupe de Canadiens», a-t-elle ajouté.
Dans une déclaration écrite, l'ambassadeur américain David Cohen n'a pas directement abordé le nouvel avertissement aux voyageurs, mais a déclaré que son pays «défend l'égalité et l'égalité de traitement pour tous».
«Les États-Unis s'engagent à promouvoir la tolérance, l'inclusion, la justice et la dignité tout en contribuant à faire progresser l'égalité pour la communauté LGBTQI+», a-t-il écrit.
«Nous devons tous continuer à faire ce travail avec nos partenaires partageant les mêmes idées, non seulement aux États-Unis et au Canada, mais partout dans le monde», a-t-il ajouté.
Avec des informations de la Presse canadienne.