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M. Bernier a conclu son discours en invitant les commerçants à la désobéissance civile et d'arrêter d'être le «bras tyrannique des gouvernements et de faire de la ségrégation».
De nombreuses personnes ont de nouveau marché dans les rues de Montréal samedi matin pour demander la fin des mesures sanitaires et appuyer le convoi de camionneurs à Ottawa. Derrière eux, une contre-manifestation affirmait dénoncer la présence de l'extrême droite dans l'organisation de ce mouvement.
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«Liberté!», «Assez, c'est assez» et «Pass sanitaire abus de pouvoir», pouvait-on notamment lire et entendre chez les opposants aux mesures sanitaires.
«On est venu soutenir ceux qui veulent retrouver leur liberté, leurs droits, pouvoir vivre normalement. On est en désaccord avec les décisions gouvernementales, on trouve que c'est excessif. (...) Ça fait deux ans qu'on est confiné pour une grippe», a affirmé à La Presse Canadienne Réjean Foulon, qui tenait l'un des nombreux drapeaux du Canada visibles dans la foule.
Bien que des assouplissements soient en vigueur et que d'autres sont à venir dans les prochaines semaines, il craint qu'«à la minute qu'une petite grippe va recommencer» le gouvernement aille «restreindre (ses) droits».
«Je manifeste pour qu'on reprenne la vie normale et qu'on préserve la paix sociale. Il y a comme une tension de division qui commence à s'installer», a dit un autre manifestant, Hicham couvert d'un drapeau du Québec.
Les manifestants, possiblement quelques milliers, s'étaient rassemblés au parc Jarry dans le quartier Villeray avant d'aller manifester dans les alentours empruntant certaines rues résidentielles. Ils sont revenus au même parc où des discours ont été prononcés dont un par le chef du Parti populaire du Canada Maxime Bernier qui a déclaré que «le vent tourne».
«Notre message, c'est assez, c'est assez. On ne veut pas un plan de déconfinement. On veut que ça se termine tout de suite, aujourd'hui», a-t-il affirmé, lançant cet appel aux premiers ministres Justin Trudeau et François Legault.
M. Bernier a conclu son discours en invitant les commerçants à la désobéissance civile et d'arrêter d'être le «bras tyrannique des gouvernements et de faire de la ségrégation», avant d'entonner l'hymne national avec la foule.
À la fin de l'événement, les organisateurs conviaient les participants à prendre part à un convoi se rendant à Ottawa.
À deux jours de la Saint-Valentin, la manifestation pour titre sur les réseaux sociaux «Unis dans l'amour pour la liberté et convoi vers Ottawa». Pour l'occasion, des participants arboraient le rouge ou des c?urs.
Plusieurs personnes portaient aussi un t-shirt sur lequel est illustré à l'avant un code QR dans un symbole d'interdiction et où il est inscrit à l'arrière «#Librechoix».
La fin du passeport vaccinal était d'ailleurs au centre des revendications des manifestants.
Vaccinée contre la COVID-19, Brigitte trouve qu'une telle mesure n'est pas justifiée à ce moment-ci de la crise sanitaire.
«Il est temps qu'on relâche ce genre de contrainte. (...) Et je n'accepte pas de présenter mon identité à ce temps-ci de la pandémie», a-t-elle indiqué à La Presse Canadienne.
«Chez Wal-Mart avec (plus de) 1500 m2, on voit bien que c'est un tordage de bras d'antivax parce qu'on ne se colle tellement pas, on est très, très loin des uns des autres, alors que dans un restaurant, par exemple, on est très collé.»
De nombreux enfants étaient présents parmi la foule. Des adultes ont dénoncé l'obligation du port du masque à l'école et ont soutenu que les restrictions sanitaires avaient des impacts sur la santé mentale des jeunes.
«Pendant qu'il y a 80 000 personnes dans les stades de football aux États-Unis, nos enfants font de l'éducation physique avec une guenille dans la face», a déclaré à la foule Sébastien Désautels, l'un des organisateurs.
Quelques dizaines de personnes ont aussi pris part au même endroit à une contre-manifestation pour dénoncer le mouvement qu'elles qualifient dans un tract de «cheval de Troie pour l'extrême droite».
«On n'a rien contre les gens qui veulent manifester contre les mesures sanitaires. (...) Mais ces gens sont manipulés par l'extrême droite. Leur moyen est d'assiéger une ville. J'ai de la famille à Ottawa et c'est horrible pour eux. Ils ont l'impression de n'avoir aucun pouvoir», a dit l'une des porte-parole de la contre-manifestation et résidente de Villeray-Parc-Extension, Leila Marshy.
Selon les organisateurs de la contre-manifestation, les convois «de la liberté» québécois et canadiens «sont composés de personnalités connues de l'extrême droite, incluant des suprémacistes blancs, des activistes anti-immigration, des activistes anti-autochtones et des islamophobes».
«Certaines personnes impliquées ont été ou sont membres de groupes comme La Meute», ajoutent-ils.
La contre-manifestation se voulait pacifique, a assuré Mme Marshy. Aucune confrontation n'a eu lieu entre les deux groupes. Les policiers les ont séparés, laissant entre chacun une bonne distance.
Les opposants aux mesures sanitaires ont été les premiers à commencer leur marche avant que les policiers autorisent le départ des contre-manifestants.
Au moment où la marche contre les mesures sanitaires prenait place dans la rue, des personnes se disant de la contre-manifestation ont commencé à invectiver les participants à les traitant de fascistes.
Un dialogue de sourds s'en est suivi entre des personnes des deux groupes. L'échange s'est terminé après l'intervention d'un policier qui a demandé «de garder ça dans la paix».
L'un des contre-manifestants, Alan Lord, croit que les gens n'ont pas raison de protester contre les restrictions sanitaires.
«Ce n'est pas politique, c'est une question de santé sociale. Quand il y a du monde qui meurt dans les hôpitaux, c'est une crise de santé publique, il faut protéger le public», a-t-il dit à La Presse Canadienne.