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Nucléaire: l'Iran et les États-Unis concluent un quatrième cycle de négociations

Ce quatrième cycle de négociations précède le voyage de Donald Trump.

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Cette photo montre le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi, à gauche, photographié à Téhéran, en Iran, le 25 février 2025, et Steve Witkoff, à droite, envoyé spécial de la Maison-Blanche, photographié à Washington, le 19 mars 2025.... Cette photo montre le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi, à gauche, photographié à Téhéran, en Iran, le 25 février 2025, et Steve Witkoff, à droite, envoyé spécial de la Maison-Blanche, photographié à Washington, le 19 mars 2025. (Stringer & Mark Schiefelbein via Associated Press)

L'Iran et les États-Unis ont tenu dimanche un quatrième cycle de négociations sur le programme nucléaire de Téhéran, juste avant la visite du président Donald Trump au Moyen-Orient cette semaine.

Les discussions ont duré environ trois heures à Mascate, la capitale d'Oman, qui assure la médiation des négociations, a déclaré un responsable américain. Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Esmail Baghaei, a également indiqué que les pourparlers avaient duré aussi longtemps et qu'une décision concernant le prochain cycle de négociations était en cours de discussion.

M. Baghaei a qualifié les discussions de «difficiles, mais utiles». Le responsable américain, s'exprimant sous couvert d'anonymat pour évoquer ces négociations à huis clos, a fourni quelques précisions.

«Un accord a été trouvé pour poursuivre les discussions et continuer à travailler sur les aspects techniques, a expliqué le responsable américain. Nous sommes encouragés par le résultat d'aujourd'hui et attendons avec impatience notre prochaine réunion, qui aura lieu prochainement.»

L'Iran a insisté sur le fait que ces négociations n'avaient eu lieu qu'indirectement, probablement en raison de pressions politiques internes au sein de la République islamique.

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Les négociations visent à limiter le programme nucléaire iranien en échange de la levée de certaines des sanctions économiques dévastatrices imposées par les États-Unis à la République islamique, mettant fin à un demi-siècle d'hostilité.

Ce quatrième cycle de négociations précède le voyage de Donald Trump.

Les négociations ont de nouveau été menées par le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, et l'envoyé américain pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff. Ils se sont rencontrés et ont échangé des messages en face-à-face, mais la majorité des négociations semblent avoir été indirectes, le ministre omanais des Affaires étrangères, Badr al-Busaidi, faisant la navette entre les deux parties.

L'Iran a insisté sur le fait que le maintien de sa capacité à enrichir l'uranium constituait une ligne rouge pour sa théocratie. Avant les négociations, M. Araghchi avait décrit le programme iranien comme étant le fruit du «sang de nos scientifiques nucléaires». Israël est largement soupçonné d'avoir perpétré des assassinats visant les scientifiques du programme.

«De notre point de vue, l'enrichissement est un sujet qui doit absolument se poursuivre et il n'y a pas de place pour le compromis, a souligné M. Araghchi à la télévision d'État iranienne après les discussions. Il est possible que nous envisagions certaines limites quant à son ampleur, son volume et son niveau afin de renforcer la confiance, comme par le passé.»

M. Witkoff a embrouillé les choses en suggérant d'abord, lors d'une entrevue télévisée, que l'Iran pourrait enrichir de l'uranium à 3,67 %, avant d'affirmer que tout enrichissement devait cesser.

 

L'accord nucléaire de 2015 entre l'Iran et les puissances mondiales a plafonné l'enrichissement de Téhéran à 3,67 % et réduit ses stocks d'uranium à 300 kilogrammes. Ce niveau est suffisant pour les centrales nucléaires, mais bien inférieur aux niveaux de 90 % nécessaires à la fabrication d'armes nucléaires.

Depuis l'échec de l'accord nucléaire en 2018, à la suite du retrait unilatéral des États-Unis par Donald Trump, l'Iran a abandonné toutes les limites de son programme et enrichi de l'uranium jusqu'à 60 % de pureté, un court pas technique par rapport aux niveaux de qualité militaire. 

Les deux parties semblent cependant encore loin d'un accord, même si le temps presse. Les médias iraniens ont largement relayé un délai de deux mois imposé par Donald Trump dans sa lettre initiale adressée au Guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei. Le président américain a affirmé avoir écrit cette lettre le 5 mars, laquelle est parvenue à l'Iran par l'intermédiaire d'un diplomate émirati le 12 mars, fixant théoriquement la date limite à lundi, date à laquelle Donald Trump quittera Washington pour se rendre en Arabie saoudite, au Qatar et aux Émirats arabes unis.