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Le député solidaire de Jean-Lesage, Sol Zanetti, continue de marteler que le gouvernement caquiste manque de transparence dans le dossier de la qualité de l’air à Limoilou, à Québec. Selon lui, le ministère de l’Environnement faillit à sa tâche en se contentant de mettre en ligne des données «incompréhensibles pour le commun des mortels». Pour démontrer son point, le député y est même allé d’un sondage maison auprès de citoyens de Limoilou.
Invités à consulter le portail Données Québec pour trouver les données sur les dépassements des normes de nickel à Québec, les citoyens présentés dans la vidéo de Québec solidaire affirment tous avoir de la difficulté à comprendre l’information présentée.
«Si on est pas un expert, on n’y comprend rien du tout», résume l’une d’entre elles.
Un exercice qui démontre, selon Sol Zanetti, que le ministre Charette a «échoué à son rôle de ministre».
«On ne devrait pas être obligé de faire des recherches approfondies pour savoir ça, juge M. Zanetti. C’est quelque chose que le ministre lui-même devrait communiquer quand ça ne va pas bien.»
Québec solidaire réclame depuis plusieurs jours la démission du ministre de l’Environnement, notamment en raison de sa gestion du dossier de la qualité de l’air à Limoilou.
La semaine dernière, le ministre Charette aurait admis qu’il était au courant que la norme de nickel dans l’air avait été dépassée à plusieurs reprises dans le secteur du Port.
Lors d'une conférence de presse au mois d'août à l'hôtel de ville de Québec, portant sur la divulgation des données recueillies par des stations d'échantillonnage entre octobre et décembre derniers, le ministre n'a pas fait mention du dépassement de la norme sur le nickel en décembre et janvier.
«Il était au courant le 29 août et il a décidé de noyer ces données-là dans des centaines de données incompréhensibles pour le grand public», a déploré M. Zanetti.
Interpellé par Sol Zanetti au Salon bleu mardi M. Charette a rétorqué que «l’ensemble des données avaient bien été présentées […] et qu’elles avaient été mises dans un fichier Excel excessivement facile à consulter».
«Je suis quelqu’un de très patient, je suis prêt à prendre quelques minutes de mes journées pour lui montrer comment ça fonctionne», avait ajouté le ministre.
En mars 2022, le gouvernement Legault a annoncé une augmentation des seuils de nickel autorisés.
La Commission de l’éthique en science et en technologie a d’ailleurs émis une synthèse et un appel à la prudence à ce propos.
À la recommandation d’un groupe interministériel, il est maintenant permis d’émettre cinq fois plus de particules de nickel dans l’air, de 14 à 70 nanogrammes par mètre cube (ng/m3) par jour, ainsi qu’à 20 ng/m3 en moyenne par année.
Pourquoi? Parce qu’on prévoit une forte augmentation du prix du nickel en raison notamment de la croissance du marché des batteries destinées aux véhicules électriques, a résumé la Commission de l’éthique. Une norme trop restrictive pourrait décourager les investisseurs, estimait le comité. Les minières déjà en activité au Québec comme Glencore réclamaient des assouplissements.
Avec des informations de Simon Bourrassa, Noovo Info et de La Presse canadienne