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«Moment critique»: Ottawa sous pression concernant des tarifs douaniers visant la Chine

Une déclaration de l'ambassadeur de la Chine au Canada a suscité plusieurs réactions.

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Des pompes à balancier extraient du pétrole et du gaz des têtes de puits entourées de champs de canola près de Cremona, en Alberta, le lundi 15 juillet 2024. Des pompes à balancier extraient du pétrole et du gaz des têtes de puits entourées de champs de canola près de Cremona, en Alberta, le lundi 15 juillet 2024. (Jeff McIntosh/La Presse canadienne)

La nouvelle selon laquelle la Chine supprimerait les droits de douane sur le secteur agricole canadien si le Canada renonçait à ses taxes a suscité une réaction rapide et une pression croissante sur Ottawa pour qu'il agisse.

L'ambassadeur chinois Wang Di a fait ces commentaires lors d'une interview exclusive avec Vassy Kapelos dans l'émission Question Period de CTV dimanche.

Ce texte est une traduction d'un article de CTV News

Des pompes à balancier extraient du pétrole et du gaz des têtes de puits entourées de champs de canola près de Cremona, en Alberta, le lundi 15 juillet 2024.

«Si les droits de douane sur les véhicules électriques sont supprimés, la Chine supprimera également les droits de douane sur les produits concernés du Canada», a déclaré M. Wang.

Cette déclaration a suscité une réaction rapide de la part des premiers ministres des Prairies, dont les agriculteurs ont été touchés par ces politiques punitives.

Le premier ministre du Manitoba, Wab Kinew, a qualifié cette situation de «moment critique» dans une lettre adressée au premier ministre Mark Carney, publiée sur la plateforme de médias sociaux X.

Le premier ministre de la Saskatchewan, Scott Moe, a affirmé qu'il s'agissait d'un «signal clair sur la manière dont le Canada peut agir cette semaine».

«Depuis l'instauration de ces droits de douane, aucun grain ni canola n'est exporté vers la Chine, qu'il s'agisse de semences, d'huile ou de tourteaux», a déclaré Rick White, président-directeur général de l'Association canadienne des producteurs de canola.

«Les possibilités de commercialisation sont très limitées pour les agriculteurs à l'heure actuelle et les prix sont bas, ce qui n'est pas une bonne situation pour eux à cette période de l'année.»

 

Mais le secteur automobile a riposté.

Flavio Volpe, président de l'Association des fabricants de pièces automobiles et membre du conseil du premier ministre sur les relations entre le Canada et les États-Unis, affirme que la suppression des droits de douane sur les véhicules électriques chinois reviendrait à sacrifier une industrie pour en protéger une autre.

«Nous nous asseyons à la table des négociations avec la Chine et/ou les États-Unis en tant que Canada», a indiqué M. Volpe.

«J'attends un meilleur leadership de la part de deux premiers ministres réfléchis, qui comprennent bien sûr que leurs provinces souffrent et qui s'adressent aux personnes qui les ont élus.»

À l'heure actuelle, le Canada impose des droits de douane sur les véhicules électriques chinois ainsi que sur l'acier et l'aluminium. Pékin a imposé des taxes sur les produits canadiens à base de canola et sur certains produits à base de porc, de poisson et de fruits de mer.

«Ottawa a décidé de mettre en place ces droits de douane pour s'aligner sur Washington, et bien sûr, cela ne nous a pas valu de points», a souligné Guy Saint-Jacques, ancien ambassadeur du Canada en Chine. «Je pense qu'il serait normal qu'Ottawa revienne sur sa position.»

La ministre des Affaires étrangères, Anita Anand, doit se rendre en Chine cette semaine.

CTV News a contacté plusieurs ministres et le cabinet du Premier ministre, mais n'a reçu aucun commentaire.

 - Avec des informations de Spencer Van Dyk et Stephanie Ha pour CTV News.

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