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Un député conservateur au centre de la saga de l'ingérence étrangère du Canada exhorte les législateurs du Congrès américain à travailler avec leur voisin du nord pour combattre Pékin.
Michael Chong, dont l'histoire de l'ingérence chinoise a été un casse-tête politique pour le gouvernement libéral fédéral, a raconté son histoire à la Commission exécutive du Congrès sur la Chine.
Cette commission, créée en 2000 pour surveiller la situation des droits de la personne à Pékin, est un comité bipartisan composé de sénateurs américains, de membres de la Chambre des représentants et de responsables de l'administration.
M. Chong affirme que l'un de ses principaux objectifs est de montrer clairement à quel point l'ingérence étrangère chinoise est répandue, tant en Amérique du Nord que dans le monde.
Plusieurs membres de la commission, dont le représentant du New Jersey Chris Smith et le sénateur de l'Alaska Dan Sullivan, tous deux républicains, ont insisté sur la manière dont les États-Unis et le Canada pourraient travailler plus étroitement ensemble.
L'une des idées de M. Chong est de dénoncer cette conduite avec `lumière et transparence' -- en rendant publics les cas où la Chine tente d'amadouer et d'intimider les gens.
Avant son témoignage, M. Chong disait ne pas être intimidé par le risque que son témoignage fasse de lui une cible encore plus importante pour Pékin, en particulier aux États-Unis.
«Ils me ciblent parce que je suis efficace et je me sens donc obligé de continuer à parler, à donner la parole à ceux qui n'ont pas de voix», a-t-il déclaré dans une entrevue.
«Il y a des gens à travers le pays qui sont ciblés depuis des années, dont les histoires ne sont pas racontées et qui souffrent en silence... C'est ce qui me permet de continuer.»
Parmi les autres témoins de mardi figurent Yana Gorokhovskaia du groupe de réflexion pro-démocratie Freedom House ; Laura Harth, directrice de campagne du groupe de défense des droits de la personne Safeguard Defenders ; et le militant ouïghour Rushan Abbas.
La commission surveille de près les tactiques d'intimidation de la Chine, ainsi qu'une liste de personnes qui ont disparu ou ont été faites comme prisonniers politiques.
La base de données de la commission comprend Michael Kovrig et Michael Spavor, deux Canadiens qui ont été arrêtés et détenus sans motif en Chine pendant près de trois ans, un acte apparent de représailles à la détention par le Canada de la dirigeante de Huawei, Meng Wanzhou.
Mme Meng, directrice financière et fille du fondateur de Huawei, Ren Zhengfei, a été arrêtée à Vancouver en 2018 en vertu d'un mandat d'extradition lié à des accusations de fraude bancaire et électronique du ministère de la Justice.
Au Canada, comme aux États-Unis, il peut être difficile d'éviter le spectre de la politique partisane lorsque l'on parle de la Chine et de la politique étrangère, en particulier après la pandémie de COVID-19 et son impact sur les chaînes d'approvisionnement mondiales.
Pratiquement toutes les décisions de politique intérieure des États-Unis sont prises dans le contexte plus large de la fin de la dépendance des États-Unis à l'égard des fournisseurs chinois de matières premières, de produits manufacturés et de composants de haute technologie comme les puces informatiques et les minéraux pour batteries.
Au Canada, où la façon dont le gouvernement fédéral a traité les allégations d'ingérence étrangère chinoise a déclenché un tourbillon de controverses, une enquête publique devrait débuter au début de la semaine prochaine.
M. Chong estime que le gouvernement fédéral libéral n'a toujours pas fait assez à la suite de la saga Huawei pour renforcer correctement son approche de politique étrangère à l'égard de la Chine, même si les États-Unis et d'autres démocraties adoptent une position plus belliciste.
«Cela ne me surprend pas, car je pense que c'est une caractéristique du gouvernement actuel d'être lent à mettre en œuvre, a-t-il déclaré. Ce gouvernement ne peut pas agir, et cela ne me surprend donc pas qu'il tarde à réagir à cette menace.»
La juge Marie-Josée Hogue de la Cour d'appel du Québec dirigera l'enquête de 16 mois, qui devrait se pencher sur les allégations d'ingérence dans les affaires canadiennes de la Chine, de la Russie et d'autres États étrangers et acteurs non étatiques.
Un rapport préliminaire est attendu à la fin février et un rapport final en décembre 2024.
En mai, le gouvernement a confirmé des informations d'abord parues dans les médias selon lesquelles des responsables du renseignement avaient détecté un complot chinois en 2021 visant à intimider M. Chong et ses proches à Hong Kong. Le gouvernement libéral a expulsé le diplomate chinois Zhao Wei après un tollé soutenu au Parlement.
En réponse, l'ambassade de Chine a expulsé le consul du Canada à Shanghai et a publié une déclaration accusant le Canada de violer le droit international et d'agir sur la base d'un sentiment anti-chinois.
Le ciblage présumé de M. Chong en 2021 est survenu après qu'il a parrainé avec succès une motion à la Chambre des communes qualifiant le traitement par Pékin des musulmans ouïghours en Chine de génocide. Mais il n'a jamais été informé des menaces potentielles, une erreur qu'il a qualifiée de «panne systématique de l'appareil gouvernemental».
L'ancien gouverneur général David Johnston a été nommé rapporteur spécial chargé d'examiner la question, mais il n'a pas recommandé une enquête publique, déclenchant une nouvelle série de mécontentements partisans.
Le rapport de M. Johnston concluait que le gouvernement n'avait pas omis d'agir, sciemment ou par négligence, et que le premier ministre Justin Trudeau lui-même n'avait pas été informé des allégations spécifiques.