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Ce n'est pas la crise des médias qui a emporté le groupe Métro Média, mais une crise à l'intérieur de l'entreprise, a insisté mercredi le ministre des Communications, Mathieu Lacombe, plutôt réticent à délier les cordons de la bourse.
Le Québec est maintenant mûr pour une réflexion sur le financement des médias et sur la méfiance qu'ils inspirent, a-t-il poursuivi.
«Qu'est ce qu'on peut faire aussi pour combattre la dégringolade de confiance que les citoyens ont, parce que ces chiffres-là sont inquiétants (des sondages des dernières années sur cet enjeu) et je sais que ça vous préoccupe aussi», a lancé le ministre par la même occasion, attachant ainsi une certaine importance au discrédit des médias entretenu par des groupes et des citoyens.
«On est en train de regarder ça, au ministère de la Culture», a dit M. Lacombe, lui-même un ancien journaliste.
Il a semblé fermer la porte à une aide financière d'urgence au groupe Métro Média, comme le demandait l'opposition officielle.
Le Parti libéral (PLQ) réclamait ainsi 1 million $ pour sauver l'entreprise qui publie de nombreux journaux locaux, mais le ministre n'a jamais montré de signe d'ouverture, malgré les nombreuses questions des journalistes.
Il a plutôt rappelé que le propriétaire du groupe s'était versé un dividende de 2,57 millions $ en août 2021, comme l'avait rapporté Québecor.
Selon lui, cela fait en sorte que le groupe éprouve des problèmes actuellement.
«C'est une crise à l'intérieur du média plutôt que la crise des médias, dans ce cas précis, je pense que c'est important de faire la part des choses», a commenté le ministre, en évitant de commenter le style de gestion du propriétaire.
L'entreprise avait auparavant demandé en vain 500 000 $ au gouvernement, mais avec la mise à jour des dépenses encourues et après avoir discuté avec les gens de Métro Média, le PLQ avait conclu qu'une enveloppe de 1 million $ est requise.
Selon les renseignements du ministère de la Culture et des Communications obtenus par La Presse Canadienne, Métro Média avait reçu 393 575 $ en 2020-2021, 348 845 $ en 2021-2022, 394 821 $ en 2022-2023 et 313 276 $ en 2023-2024, par l'entremise du Programme d'aide à l'adaptation numérique des entreprises de presse d'information écrite.
En outre, Métro avait obtenu plus de 852 000 $ pour compenser la contribution financière pour la collecte sélective des journaux.
Métro Média a été créé en avril 2018 au moment de l'acquisition du quotidien Métro ainsi que de 11 publications métropolitaines et de cinq publications de la Capitale-Nationale. Certaines de ces publications frôlaient le siècle d'existence.
L'entreprise comptait environ une centaine d'employés, dont plus de la moitié étaient syndiqués.
Métro Média couvre l'actualité locale, en version imprimée ou numérique, dans chacun des arrondissements de Montréal (Ahuntsic-Cartierville, Anjou, Côte-des-Neiges-Notre-Dame-de-Grâce, Mercier-Hochelaga-Maisonneuve, Lachine, LaSalle, Plateau-Mont-Royal, L'Île-Bizard-Sainte-Geneviève, Montréal-Est, Montréal-Nord, Ouest-de-l'île, Outremont, Rivière-des-Prairies, Rosemont, Pierrefonds-Roxboro, Saint-Laurent, Saint-Léonard, Sud-Ouest, Verdun-l'Île-des-Soeurs Villeray-Saint-Michel-Parc-Extension et Ville-Marie) ainsi qu'à Québec (Ancienne-Lorette et Saint-Augustin, Loretteville, Limoilou, Beauport et Charlesbourg).