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Sans contrat de travail depuis décembre 2022, les 1700 chargés de cours de l’Université Laval menacent de déclencher une grève de 10 jours dès ce jeudi si aucune entente de principe de renouvellement de convention collective n’est conclue d’ici là.
La question des salaires est au cœur du litige. Les membres du Syndicat des chargées et chargés de cours de l’Université Laval (SCCCUL-CSN) déplorent que leur salaire est inférieur à ceux de leurs homologues des autres universités québécoises et désirent voir se concrétiser un rattrapage salarial pour pallier «l’inflation galopante».
Voyez l'entrevue de Jean-Simon Bui avec le président du SCCCUL-CSN, Louis Emond, dans la vidéo liée à l'article.
Dans un communiqué diffusé mardi, le syndicat a affirmé que les négociations ont accéléré depuis janvier, mais c’est maintenant «l’impasse quant aux clauses salariales», ce qui pousse le groupe à brandir le spectre du «moyen de pression ultime», le mandat de grève obtenu à 93% en novembre dernier lors d’un vote.
Pour Louis Emond, président du SCCCUL-CSN, un syndicat affilié à la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN), l’Université Laval «a les moyens de donner leur juste part aux personnes chargées de cours».
«C'est quand même déplorable qu'il faille en arriver au déclenchement de la grève pour espérer obtenir un salaire décent, alors que tout le monde dans la Capitale constate l'augmentation fulgurante du coût de la vie», a rajouté François Proulx-Duperré, secrétaire général du Conseil central de Québec-Chaudière-Appalaches (CCQCA-CSN), auquel est également affilié le SCCCUL-CSN.
La direction de l'université assure que «les conditions de travail des chargées et chargés de cours de l’Université Laval sont concurrentielles et nous souhaitons leur offrir une indexation convenable, en respect de la capacité de payer de l’Université».
Elle a confirmé aussi que «depuis l'arrivée du conciliateur, les parties se sont entendues sur tous les éléments du volet normatif et il ne reste que la question salariale à régler».
En mars 2023, le Syndicat des professeurs et professeurs de l'Université Laval (SPUL) a annoncé être survenu à une entente «de compromis». Les professeurs étaient en grève générale illimitée depuis le 20 février 2023.
Elle prévoit aussi, entre autres, une nouvelle structure salariale, des mesures visant à soutenir le démarrage de la carrière scientifique des nouveaux professeurs, une valorisation plus importante de la contribution des activités de recherche, de création et d’innovation dans la charge de travail des professeurs et un meilleur soutien administratif. D'une durée de quatre ans et demi - du 1er décembre 2022 au 31 mai 2027 - elle prévoit notamment une augmentation de la masse salariale, pour la durée de la convention collective, de 15,77%.
«Une grève des chargées et chargés de cours ne serait pas sans conséquence pour les étudiantes et les étudiants et compliquerait le déroulement de la session. Nous comprenons que les impacts pourraient être importants et l’Université Laval met tout en œuvre pour favoriser la conclusion d’une entente dans les meilleurs délais, pour le bien de l’ensemble de la communauté universitaire. Nous sommes très sensibles au fait que 67 % des étudiantes et étudiants inscrits à la session d’hiver ont au moins un cours offert par une personne chargée de cours», ajoute la direction de l'université.
Ailleurs dans le milieu universitaire québécois, une grève a été évitée à Montréal en janvier dernier. Le Syndicat général des professeures et professeurs de l'Université de Montréal (SGPPUM) a conclu une entente de principe avec la direction de l'Université de Montréal (UdeM) à la table de négociation d'une nouvelle convention collective.
Une menace de grève planait sur l'Université de Montréal alors que le mandat de grève avait été adopté à 97% par les membres du SGPPUM. La convention collective des membres du Syndicat général des professeures et professeurs de l'Université de Montréal était échue depuis le 31 mai 2022.
Parmi leurs revendications, les professeurs réclamaient une hausse de salaire pour, notamment, compenser l'inflation; plus de reconnaissance ainsi que des solutions concrètes face à leur surcharge de travail. Ils demandaient, entre autres, davantage d'auxiliaires, de nouvelles embauches et plus de soutien administratif.
Avec de l'information de Jennifer Gravel pour Noovo Info et de La Presse canadienne.
Note de la rédaction: la version initiale de cet article indiquait que le CCQCA était affilié à la FNEEQ-CSN. Pour plus d’information, consultez les normes éditoriales de Noovo Info.